Consensus sur la croissance économique trimestrielle à venir.
Pierre Lussier|Publié à 13h00 | Mis à jour il y a 57 minutesLe passé n'est pas garant du futur. (Photo:123RF)
EXPERT INVITÉ. Aux États-Unis, à chacun des trimestres, avant que le chiffre de la croissance économique ne soit publié, Bloomberg recueille les prévisions de plus de 700 économistes.
1. Pour toute la période, le consensus a bien paru. En effet, alors que la croissance moyenne prévue de l’économique réelle fût de 2,36%, celle réalisée a été de 2,60%, soit une légère sous-estimation de ce qui s’est réalisé.
Et même si les deuxième et troisième trimestres de 2020 reliés aux grandes variations causées par la pandémie
sont exclus de l’analyse, les moyennes pour toute la période changent peu (réalisée de 2,59% par rapport à prévue de 2,43%).
Aussi, si les tendances anticipées ont généralement été les mêmes que celles effectivement réalisées, certains écarts qui sont apparus font que le graphique est un peu moins spectaculaire que le précédent.
En effet, une analyse plus poussée révèle que si pour toute la période, l’écart moyen entre les prévisions du Consensus et ce qui a été réalisé fut faible avec une sous-estimation seulement 0,25%, de trimestre en trimestre, certains écarts ont été assez substantiels.
Le graphique ci-dessous illustre chacun des écarts trimestriels. Par exemple, au 1T00, la croissance prévue avait été de + 7,00% alors que la croissance effectivement réalisée fût de + 1,46%, soit un écart de – 5,54%. Le consensus avait donc significativement surestimé la croissance.
2. Par ailleurs, le consensus a sous-estimé la croissance de l’économie réelle, dans 56% du temps, soit 68 trimestres / 114 trimestres.
3. Les comportements des marchés qui ont suivi les publications des croissances économiques ont aussi été calculés.
a. Si, lorsque les croissances économiques réalisées furent supérieures de plus de 1 % par rapport à celles qui avaient été prévues, il n’y a pas eu de façon consistante d’effet positif sur le S&P 500 lors du mois qui a suivi la publication,
il demeure que lorsqu’elles ont été sensiblement supérieures, le marché a généralement bien réagit.
b. Quant aux taux d’intérêt long terme, toutes choses étant égales par ailleurs, si la croissance économique est sensiblement supérieure à celle anticipée, ils devraient grimper. Toutefois, comme pour le marché boursier, cela ne s’est pas vérifié avec consistance lorsque les écarts entre les croissances économiques réalisées et les croissances économiques prévues ont a été supérieure à 1%.
Mais lorsque les écarts des croissances économiques (réalisées moins prévues) ont été sensiblement supérieurs, le marché obligataire a généralement souffert avec des variations de taux d’intérêt élevées.
Conclusions:
1. Si à long terme, les économistes, lorsque pris dans leur ensemble, ont connu du succès avec leurs prévisions des croissances économiques réelles, il demeure que de trimestre en trimestre, les écarts entre ce qui s’est effectivement réalisé et leurs prévisions, ont souvent été assez élevés.
2. Si dans l’ensemble, les rendements qu’ont connus les marchés durant les mois qui ont suivi des écarts des croissances économiques (réalisées moins prévues) supérieurs à 1% n’ont pas été convaincants en termes de consistance, lorsque les écarts ont été significativement élevés, les marchés ont connu des rendements logiques.
3. Plusieurs autres facteurs peuvent avoir influencé les marchés dans les mois qui ont suivi les publications des croissances économiques. Et cela limite sensiblement la valeur d’une réflexion qui viserait à conclure que les grands écarts entre ce qui a été réalisé et ce qui a été prévu, aboutirait à une sensible hausse du marché des actions et baisse du marché obligataire, à tout le moins, pour le mois qui a suivi.
4. L’aspect relativement aléatoire de ce type de prévision, pourraient rassurer ceux qui préfèrent se concentrer sur les perspectives à long terme.
Réserve importante : Ces observations ont été faites sur des données historiques qui ne sont pas garantes du futur.
Sources des données : BEA. Bloomberg.