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Jérémy Grandmont

Au-delà de l'influence

Jérémy Grandmont

Expert(e) invité(e)

Vous vouliez faire quoi, quand vous étiez petits?

Jérémy Grandmont|Publié à 17h12

Vous vouliez faire quoi, quand vous étiez petits?

«Ne laissez jamais vos passions de côté. Ne négligez jamais vos loisirs. Soyez vous-mêmes et le reste suivra toujours.» (Photo: 123RF)

EXPERT INVITÉ. À l’aube de mes 30 ans le mois prochain, j’ai récemment effectué un exercice de réflexion à propos de divers aspects de ma vie personnelle et professionnelle.

Je sais que certains diront que ce n’est rien et que je suis encore bien jeune. Ne vous inquiétez pas pour moi, je rentre dans ce nouveau chapitre de ma vie de manière très sereine.

En effet, vieillir est un privilège et lorsque je regarde les dix dernières années, je me rends compte que j’ai énormément grandi. Je me rappelle encore la naïveté du Jay de 20 ans qui entrait au HEC ne sachant pas trop ce qui l’attendait à l’époque.

Une chose est certaine, je m’en suis posé des questions pendant ma vingtaine et surtout sur l’aspect professionnel de ma vie. Je pense que c’est générationnel. Nous, les millénariaux, avons tendance à remettre constamment en question le statu quo.

Notamment sur le plan professionnel. Nous ne cherchons pas un emploi pour les mêmes raisons que nos parents par exemple.

Dernièrement, j’écoutais la chanson de l’artiste country Luke Combs, intitulée Doin’ This, qui aborde ce que le chanteur ferait comme métier s’il n’était pas devenu le Luke Combs que nous connaissons tous.

La morale de la chanson est la suivante: s’il ne pratiquait pas ce métier, il le ferait quand même. D’une manière différente peut-être, mais il aurait tout de même chanté. Peut-être dans un bar de quartier et non sur une grande scène. Il n’en aurait peut-être pas fait fortune ou peut-être ne serait-il pas devenu connu.

Cependant, il aurait trouvé un moyen de chanter quand même.

Pourquoi? Parce que c’est sa passion.

Les paroles de sa chanson résonnent beaucoup en moi, car j’ai l’impression que même si nous ne sommes pas notre travail, ce dernier occupe une grande majorité de notre vie.

Vous savez, lorsque j’étais jeune, je voulais être médecin.

J’étais fasciné par le fonctionnement du corps humain, mais j’avais surtout l’impression que c’était le métier où on aidait le plus les gens.

On soigne les gens malades, la plus grande forme d’aide. Les médecins et le personnel soignant sont essentiels à notre société.

Cependant, une fois au cégep, j’ai rapidement fait le deuil de ce domaine, car je n’aimais pas réellement les sciences, et ce n’était pas zone de génie ma réelle passion.

J’ai alors transigé vers l’administration, un domaine plus près de moi, mes parents étant eux-mêmes comptables et mon père un grand homme d’affaires. D’ailleurs, vous pouvez lire ses 10 meilleurs conseils d’affaires juste ici.

Pendant tout le début de ma vingtaine, j’ai suivi la vague. J’ai étudié sans trop me poser de questions, j’ai fait le party, créé des amitiés incroyables et des souvenirs pour la vie.

Lorsque mon parcours universitaire s’est terminé, je suis tombé malade, j’ai fait une dépression. On aurait dit que je ne me voyais pas travaillé dans un emploi qui ne m’apportait rien en dedans.

Je ne comprenais pas le point de me lever le matin et d’aller faire des tâches à travers lesquelles je ne trouvais aucun sentiment d’accomplissement. Je me suis mis à m’imaginer ma vie entière à constamment vivre une répétition de journées qui se ressemblent.

Je ne pouvais tout simplement pas.

Parallèlement à ça, la comparaison aux autres ne m’aidait pas. Je pensais que j’étais le seul à vivre ce profond mal-être. À travers ce détour dans des côtés plus sombres de moi-même, je me suis toutefois retrouvé.

Mes réelles passions à moi sont d’aider les gens, de parler, d’écrire, de créer.

J’ai (finalement) décidé que j’allais suivre cette voie. J’ai mis toute mon énergie, mon dévouement et mon cœur dans mes médias sociaux, la rencontre de nouvelles personnes, la création d’expériences uniques en événementiel et en marketing d’influence.

Je suis redevenu passionnément moi-même, équipé de mon téléphone pour connecter avec des milliers d’individus à chaque jour.

Nous vivons dans une époque fascinante non? C’est possible d’être connecté en temps réel avec plein d’humains de partout dans le monde, grâce aux médias sociaux.

Ce n’est jamais arrivé auparavant dans l’histoire de l’humanité.

Bon, n’embarquons pas dans un cours d’histoire. Revenons à la raison d’être de ce texte: ce que vous vouliez faire, quand vous étiez petits.

Aujourd’hui, j’ai la chance d’enseigner à des jeunes du collégial en administration. Vous savez ce que je leur dis pratiquement à tous les cours?

«Ne laissez jamais vos passions de côté. Ne négligez jamais vos loisirs. Soyez vous-mêmes et le reste suivra toujours.»

Vous voulez le montrer à tout le monde? Prenez votre téléphone et filmez-vous. C’est une chance unique, prenez-la.

Je terminerai ce billet en vous disant ceci. Récemment, j’ai vu mon père qui approche la retraite et il me racontait que l’un de ses regrets était de ne pas avoir appris le piano dans sa vie.

J’ai alors senti dans sa voix qu’il anticipait la fin de carrière avec une certaine peur. C’est normal, car la génération de mon père a foncé tête baissée dans le travail et dans une carrière.

C’était comme ça à l’époque et c’est sûrement le cas de bien des individus. Chacun a ses propres réalités et je ne suis pas ici pour dire ce qui est bien ou mal.

Ce texte n’a pas pour but de démoniser un chemin ou un autre. Cette courte introspection se voulait simplement être une porte d’entrée pour ouvrir la discussion sur le travail, la carrière, les passions et les choix de vie. Finalement, si je vous reposais la question:

« Et vous, vous vouliez faire quoi quand vous étiez petits? » Vous répondriez quoi?