Les polices «participantes» ne sont pas pour tout le monde
Dany Provost|Édition de la mi‑septembre 2024Si vous êtes âgé de moins de 50 ans, il y a cependant de bonnes chances, même lorsqu’on est conservateur sur le plan des projections, que le point de croisement se situe nettement avant votre espérance de vie, ce qui rend la police participante attrayante. (Photo: 123RF)
EXPERT INVITÉ. Les polices d’assurance-vie avec participation sont des produits financiers de plus en plus populaires au Canada. Ces polices, qui ont carrément remplacé celles que l’on qualifie d’«universelles », offrent des avantages uniques qui en font une option attrayante pour les personnes cherchant à protéger leur famille tout en accumulant de la valeur au fil du temps.
Ces contrats ne se limitent pas à une simple couverture en cas de décès ; elles permettent également à l’assuré de bénéficier de « participations » et de faire croître son patrimoine.
Fonctionnement
Appelée dans le jargon, police « participante », cette police s’appuie sur un principe de base qui est simple : vous payez une prime « trop élevée » pour les attentes de réclamations de l’assureur. Ce dernier, après avoir analysé ses résultats techniques, vous rembourse le trop-payé sous forme de « participation ». Bien que plusieurs options soient possibles, par exemple un remboursement au comptant, les assurés utilisent souvent les participations pour augmenter leur couverture d’assurance.
Caractéristiques
Par rapport aux polices conventionnelles, de type temporaire 100 ans ou encore vie entière avec valeur de rachat, les polices participantes peuvent avoir l’avantage de contenir, à long terme, un capital-décès et une valeur de rachat plus élevés.
Mais attention. Il existe des points de croisement où une bonne vieille police « ordinaire » est préférable. Votre conseiller devrait faire des simulations.
Ainsi, si vous désirez, pour une raison ou pour une autre, annuler votre contrat avant d’avoir atteint les points de croisement (valeur de rachat ou capital-décès), vous aurez payé plus cher que si vous aviez choisi une autre option. La valeur de rachat peut prendre un bon moment avant de voir sa valeur « décoller ».
Par exemple, si vous êtes âgé de plus de 65 ans, il est très possible que ce produit ne vous convienne pas, malgré les pronostics favorables que constituent les barèmes actuels de projection des assureurs qui font miroiter une valeur de rachat beaucoup plus élevée. Si on veut être conservateur, on doit réduire la valeur de ces projections.
Si la valeur de rachat n’a aucune importance pour vous parce que vous êtes certain que vous ne rachèterez pas votre contrat avant de mourir, il faut comparer le capital-décès d’une police temporaire 100 ans (les moins chères) et d’une police participante, à laquelle on doit appliquer une réduction, souvent de 1 %, du barème actuel.
Si vous êtes âgé de moins de 50 ans, il y a cependant de bonnes chances, même lorsqu’on est conservateur sur le plan des projections, que le point de croisement se situe nettement avant votre espérance de vie, ce qui rend la police participante attrayante.
Dans les simulations qu’on peut faire, plus une personne est jeune, plus une police participante est avantageuse à long terme dans le contexte actuel.
Lorsque vous accumulez les participations pour la prochaine génération, c’est comme si vous investissiez dans un gros CELI étant donné que le rendement sera versé à vos bénéficiaires sans impôts.
La complexité de ce produit fait aussi en sorte qu’il peut être rébarbatif. Quand on analyse toutes les options (autre que le simple ajout de couverture), les non-initiés peuvent en perdre leur latin.
En gardant à l’esprit que les participations ne sont pas garanties, on comprend que ce produit ne s’adresse pas à tous, sans égard à la tolérance au « risque », même si ce vocable est généralement réservé à l’investissement. Vous n’êtes pas tenu, non plus, de ne souscrire qu’à une police participante. Vous pouvez très bien faire un heureux mélange pour couper la poire en deux.