Élections américaines: vos gouvernements se préparent au changement. Et vous?
Sandra Aubé|Mis à jour le 15 octobre 2024«Les bureaux du Québec sont là pour vous représenter. Pour ce faire, ils ont besoin de vous. Si vous êtes de passage près d’un des bureaux, allez à leur rencontre pour leur expliquer votre réalité et solliciter leur appui. Soyez des alliés!» (Photo: Adobe Stock)
EXPERTE INVITÉE. Toute personne travaillant sur une campagne électorale vous le dira: «travailler son terrain est la clé».
Travailler le terrain, c’est aller à la rencontre des gens, faire du porte-à-porte, connaître les priorités de nos électeurs et eux, les nôtres, développer une relation qui, espère-t-on, les mènera à nous choisir et, ultimement, à aller voter pour nous.
Les gouvernements – dont celui du Québec – ont compris l’importance de «travailler» le terrain chez nos voisins américains pour servir les intérêts économiques de la province et de ses entrepreneurs au lendemain de l’élection présidentielle du 5 novembre prochain et ce, peu importe l’occupant de la Maison-Blanche.
Une décision judicieuse, qui pourrait (encore) nous servir le temps venu.
C’est qu’il ne faut jamais rien tenir pour acquis. Surtout lorsque l’on a vécu la transition de pouvoir entre l’administration Obama et Trump, en 2017, et les défis majeurs en matière de commerce avec notre voisin du sud qui ont suivi, dont la renégociation de l’ALÉNA, devenu ACÉUM.
C’est mon cas, alors que je travaillais au bureau du premier ministre du Canada (nous reviendrons d’ailleurs sur le volet fédéral dans un prochain texte). C’étaient des temps bien étranges, où la façon de communiquer avec le public et d’échanger entre gouvernements, a changé drastiquement.
S’il y a une chose qui m’a marquée dans tout ce méandre politique, c’est l’importance des relations entre différents intervenants, gouvernementaux ou privés, qui se sont réunis pour défendre nos intérêts communs, travaillant nuit et jour des deux côtés de la frontière. Avec succès.
Neuf représentations du Québec sur le terrain
Cette année, on a beaucoup entendu parler de «l’équipe Canada», mais qu’en est-il de «l’équipe Québec?» J’ai posé la question au cabinet de la ministre des Relations internationales et de la Francophonie. Il se trouve, chers lecteurs, que le gouvernement du Québec est peut-être moins vocal dans les médias que son pendant canadien, mais qu’il est bel et bien activé!
Rappelons d’abord que Québec a neuf représentations sur le territoire américain. Leur mission? Accompagner les entreprises, créateurs, chercheurs et institutions québécoises au sud de la frontière, notamment pour le volet économique.
Au cours des dernières années, les représentants du Québec en sol américain ont multiplié les contacts et renforcé les relations avec les décideurs des deux grands partis politiques. Un travail de tous les instants afin de protéger les intérêts du Québec. Vos intérêts!
Québec est présentement en train de mettre au point une stratégie d’engagement postélectorale, qui mettra à contribution ses équipes en sol américain. On apprenait d’ailleurs, en mars dernier, que les effectifs seraient augmentés dans les représentations du Québec aux États-Unis.
Plusieurs raisons justifient ce renforcement, dont l’importance du partenariat économique et commercial avec les États-Unis, ainsi que, bien évidemment, le contexte électoral.
Les États-Unis demeurent le premier partenaire économique et le premier marché d’exportation international pour les entreprises québécoise. C’est la moitié de nos exportations qui aboutissent dans ce pays.
Alors que les Américains cherchent à diversifier leurs chaînes d’approvisionnement, c’est aussi une occasion en or pour les entrepreneurs d’ici de se faire connaître et de resserrer les liens. Nos voisins veulent en effet faire affaire avec des partenaires stables et fiables. Des gens comme nous.
Et c’est là où, cher lecteur, je vous interpelle.
Les bureaux du Québec sont là pour vous représenter. Pour ce faire, ils ont besoin de vous. Ils ont besoin de connaître votre réalité (d’exportateur / importateur), de savoir comment vos entreprises sont liées aux chaînes d’approvisionnement américaines. Alors ne vous gênez pas. Prenez le téléphone. Ou encore écrivez-leur!
Si vous êtes de passage près d’un des bureaux du Québec, allez à leur rencontre pour leur expliquer votre réalité et solliciter leur appui. Soyez des alliés!
Comme lors de toute bonne campagne, travaillez vous aussi votre «terrain». Dans cette ère d’instabilité économique et géopolitique, utilisez tous les outils qui sont à votre disposition.
Aidez votre gouvernement à vous aider. En vous connaissant, leurs représentations auprès des décideurs américains, peu importe leur allégeance politique, n’en seront que plus éclairées.