La Banque du Canada a abaissé mercredi son taux directeur à 4,25 %(Photo: La Presse Canadienne)
EXPERT INVITÉ. Ah, les taux d’intérêt! Ces petits chiffres proches du zéro qui jouent pourtant un si grand rôle dans l’économie et dans nos vies.
Ils influencent les décisions des entreprises, des gouvernements, et bien sûr, les vôtres. Alors, quand la Banque du Canada réduit ses taux directeurs, ça ne passe pas inaperçu. En fait, les répercussions se font sentir un peu partout, y compris dans vos finances personnelles, évidemment.
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Vous avez eu mal lorsque les taux ont monté?
Je veux dire… à votre portefeuille?
Si c’est le cas, c’est le contraire dans une baisse. En revanche, ce sera l’inverse si vous avez bénéficié de ces hausses.
Et comme l’inverse du contraire nous ramène au point de départ, vous allez peut-être en souffrir, de cette baisse.
Votre prêt hypothécaire
Si vous possédez une maison ou envisagez d’en acheter une, vous savez que les taux d’intérêt peuvent être vos meilleurs amis… ou vos pires ennemis. Quand ils baissent, c’est la fête: vos paiements baissent aussi.
Mais pas tout de suite.
Comme pour une hausse de taux, l’impact n’est pas immédiat. Il se fera sentir lors de votre renouvellement.
Parlant de renouvellement, fixe ou variable?
Pas évident dans le contexte actuel. Les taux variables sont supérieurs aux taux fixes, car on attend encore une baisse. Mais pour qu’il vaille la peine d’opter pour un taux variable, il faut être conscient du fait qu’il doit baisser à un niveau tel qu’il doit, avant la fin de votre terme, compenser son désavantage initial par rapport au taux fixe.
Est-ce que ce sera le cas?
Personne n’a de boule de cristal…
Mais de toute façon, on ne panique pas. Même si votre situation n’est pas optimale, elle sera meilleure que si les taux n’avaient pas bougé.
Votre épargne et vos investissements
Si vous avez un profil d’investisseur très conservateur, des taux d’intérêt plus bas peuvent être un coup dur. Les rendements de vos comptes d’épargne et de vos CPG (ces bons vieux certificats de placement garanti) fondent. Pour les retraités qui comptent sur ces intérêts pour boucler leur budget, ce peut être un bon casse-tête.
La tentation de se tourner vers des alternatives plus «payantes», comme les actions ou les obligations d’entreprise, devient plus forte.
Mais n’oubliez pas que la relation risque-rendement (plus on veut un rendement élevé, plus il faut prendre de risques) est vieille comme le monde et, à mon avis, aussi certaine que la mort et les impôts. Benjamin Franklin serait sans doute d’accord avec moi.
Soyez-en conscients et gardez-vous assez de fonds sous forme quasi liquide pour combler vos besoins de liquidités pendant au moins les trois prochaines années et n’investissez que l’excédent si vous êtes à la retraite.
Parlant d’investissement…
Les taux d’intérêt qui diminuent ont tendance à rendre les obligations moins séduisantes, avec des intérêts moins élevés.
Mais attention à ne pas juger trop vite…
Une obligation qui a déjà été émise avant une baisse de taux a un plus gros « coupon », c’est-à-dire des intérêts plus élevés que ses consœurs qui sont émises après. Elle vaut donc plus cher. Cela veut dire que votre portefeuille qui contient des obligations, va bénéficier d’un petit « boost » avec les baisses de taux qui s’en viennent.
Et, en plus, ce gain est sous forme de gain en capital, moins imposé (inclus aux 2/3 depuis le 25 juin dernier).
C’est donc d’une pierre deux coups.
Le marché boursier réagit généralement très bien, aussi, à une baisse de taux. Du moins, au moment où on commence à parler de baisser les taux, pas nécessairement au moment où on passe à l’action.
Sans jeu de mots…
Enfin, vous aurez compris que, de façon générale, on peut dire que l’annonce d’une baisse de taux est généralement positive pour vos finances, à moins que vous ne soyez un retraité au profil très conservateur.