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Jean Sasseville

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Expert(e) invité(e)

Forte hausse des ventes immobilières: attendre d’autres baisses de taux?

Jean Sasseville|Mis à jour hier à 9h07

Forte hausse des ventes immobilières: attendre d’autres baisses de taux?

Au troisième trimestre de 2024, le prix médian à l’échelle du Québec s’est apprécié de 7 % pour les unifamiliales et de 4 % pour les copropriétés. (Photo: Adobe Stock)

EXPERT INVITÉ. L’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) vient de publier ses plus récentes statistiques. Dans presque toutes les régions, le niveau d’activité transactionnelle pour ce troisième trimestre a été largement supérieur au troisième trimestre de 2023.

Parmi les régions métropolitaines de recensement (RMR), c’est dans celle de Sherbrooke où la croissance des ventes a été la plus forte (+26%). Les transactions ont aussi été en hausse du côté des RMR de Saguenay (+16%), de Montréal (+13%), de Québec (+13%) et de Gatineau (+12%). Les RMR de Drummondville et de Trois-Rivières ont toutes les deux affiché une progression plus modeste, soit de 6% et de 2%, respectivement.

Ce niveau d’activité transactionnelle au Québec est largement supérieur à la moyenne historique.

Analyse par segment de marché

«Par ailleurs, en scrutant les statistiques de vente par segment de prix, il est intéressant de constater que les hausses de ventes les plus fortes (+29%) pour l’unifamiliale concernent les transactions de plus de 500 000$. Le constat est observable tant pour les régions métropolitaines que pour les agglomérations régionales et la tendance est la même pour la copropriété», souligne Charles Brant, directeur du Service de l’analyse de marché à l’APCIQ, par voie de communiqué.

«On peut en conclure que, d’une part, le marché continue d’être soutenu par les acheteurs expérimentés et que, d’autre part, le marché du haut de gamme, au-dessus de 1M$, connaît un certain rebond, ajoute-t-il. Les ventes dans les segments d’entrée de gamme, de 300 000$ et moins, enregistrent quant à elles un recul de 6%, faute d’inscriptions suffisantes».

«Enfin, le segment des prix intermédiaires, qui connaît une progression légèrement supérieure à la moyenne, ne permet, malgré la baisse des taux, qu’aux premiers acheteurs les plus nantis (ou stratégiques) d’accéder à la propriété, en concurrence avec des acheteurs expérimentés venus du Québec ou d’ailleurs», selon Charles Brant.

Prix médian et propriétés disponibles

Au troisième trimestre de 2024, le prix médian à l’échelle du Québec s’est apprécié de 7% pour les unifamiliales et de 4% pour les copropriétés.

Il est à noter que l’appréciation des prix médians de l’unifamiliale et de la copropriété, mais de manière moins marquée, a été tiré vers le haut au troisième trimestre de 2024, car la croissance des ventes réalisée au sein de ces deux catégories s’est essentiellement appuyée sur les propriétés de 500 000$ et plus.

Il y avait 36 824 propriétés disponibles à vendre, une hausse annuelle de 17%. Néanmoins, le niveau est resté encore bien en deçà de la moyenne historique, pour un troisième trimestre, établie à 46 645 inscriptions.

Période d’amortissement sur 30 ans: une mesure nécessaire, mais pas gratuite

Dès le 15 décembre prochain, les prêteurs seront autorisés à offrir des périodes d’amortissement sur 30 ans pour les prêts hypothécaires assurés à tous les premiers acheteurs ainsi qu’à tous les acquéreurs d’une nouvelle construction.

Une mise de fonds inférieure à 20% et des paiements hypothécaires moindres sont les deux principaux avantages.

«La question de l’abordabilité du logement est une priorité immédiate et nous nous devons, comme société, d’offrir des solutions pour l’avenir des générations futures qui devront composer avec un coût de la vie plus élevé. Cela dit, ces nouvelles mesures soulèvent une question perpétuelle, à savoir quelle sera leur incidence sur la demande immobilière et l’appréciation des prix des propriétés au Canada, dans un contexte de pénurie chronique de logements?», indique Dominic St-Pierre, vice-président exécutif, développement des affaires, Royal LePage, dans un communiqué de presse.

«À court terme, il est probable que ces mesures alimentent la demande déjà présente et entraînent une hausse des prix, répond Dominic St-Pierre. Toutefois, cet assouplissement des règles hypothécaires aidera, sur le long terme, de nombreux premiers acheteurs à accéder à la propriété et à bâtir leur patrimoine financier.»

«Ce levier financier n’est pas gratuit. Le prolongement de l’horizon de remboursement de la dette hypothécaire s’accompagne d’un plus grand fardeau en intérêts pour ces emprunteurs.  Comme l’offre demeure anémique comparativement à la demande immobilière causée par la croissance de la population, il demeure essentiel pour nos gouvernements de continuer à investir dans des solutions à court, à moyen et à long terme qui créeront des logements tant sur le marché locatif que sur celui de la revente», ajoute Dominic St-Pierre.

Lors d’un renouvellement, les propriétaires auront intérêt à réduire leur période d’amortissement.

Attendre d’autres baisses de taux?

L’amortissement sur 30 ans et les baisses de taux à venir amélioreront l’accessibilité pour les acheteurs d’une première maison. Le marché du printemps prochain devrait être très vigoureux.

De combien les prix augmenteront d’ici là?

La question qui se pose aux acheteurs potentiels est de savoir s’ils doivent entrer sur le marché maintenant ou attendre une éventuelle baisse des taux.