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Sandra Aubé

Diplomatie d’affaires

Sandra Aubé

Expert(e) invité(e)

Le changement, un mal nécessaire?

Sandra Aubé|Mis à jour hier à 14h03

Le changement, un mal nécessaire?

«Nous avons beaucoup à perdre si nous ne sommes pas à la fois en mode offensif et défensif.» (Photo: Adobe Stock)

EXPERTE INVITÉE. Bien malin celui ou celle qui peut me dire aujourd’hui quel sera l’état des relations canado-américaines dans un an.

Bien sûr, nous serons encore voisins. Alliés (tant que l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, l’OTAN, se porte bien) et partenaires commerciaux. Il y a toutefois trop de variables pour être en mesure de se prononcer de manière juste. Et cela cause de l’incertitude au nord de la frontière.

L’occupant de la Maison-Blanche aura changé. Assistera-t-on à l’élection de la première femme à la présidence des États-Unis d’Amérique, Kamala Harris, ou bien au retour triomphal de Donald Trump?

Du côté du Canada, les citoyens éliront au plus tard le 25 octobre 2025 un nouveau gouvernement fédéral. On dit souvent que le seul vrai sondage est celui qui a lieu le jour des élections; plusieurs boules de cristal (et maisons de sondages crédibles) nous prédisent toutefois, et de manière constante depuis plus d’un an, un grand rebrassage des cartes politiques canadiennes.

Dans les officines d’Affaires mondiales Canada et du Bureau du conseil privé à Ottawa, on doit se préparer à toutes sortes de scénarios. Les plus conservateurs, évoquent que la relation entre les deux pays — aussi imparfaite soit-elle — reste « au beau fixe ». D’autres abordent les gestes — prévisibles ou non — qui pourraient affecter la relation bilatérale et nommément le commerce entre les deux pays.

Nous exportons, vous le savez chers lecteurs, la grande majorité de notre production aux États-Unis.

L’imposition de tarifs sur les importations aux États-Unis par une administration Trump, est certainement ce qui fait le plus grincer des dents le gouvernement du Canada, tout comme les entrepreneurs canadiens et les groupes d’intérêt qui les représentent.

Assurément, les liaisons aériennes entre Montréal, Ottawa, Toronto et Washington doivent être très occupées présentement, dans l’espoir que nos voisins américains, et particulièrement les républicains, comprennent bien les répercussions que l’imposition d’une nouvelle tarification auraient sur l’économique américaine, les chaînes d’approvisionnement interconnectées de nos deux pays, mais aussi M. et Mme Tout-le-Monde. Car ce n’est pas l’imposition d’une nouvelle taxe qui viendra faire baisser les prix pour les consommateurs. Au contraire, la facture leur sera refilée.

Pendant que le travail se fait en coulisse, mais aussi ouvertement par les joueurs étoiles de nos gouvernements, permettons-nous une réflexion. Et peut-être de donner ce conseil aux gouvernements présents et futurs — tant du Canada que ceux des provinces et territoires.

Devant notre géant voisin américain, on ne gagnera pas à courber l’échine. Comment donc se placer dans une position de force, ou du moins d’influence?

Pour ne pas perdre au change, et tout en étant conscient de sa taille, notre pays, notre économie, devra pouvoir montrer ses muscles. Le Canada et le Québec ont beaucoup à offrir — mais nous avons aussi beaucoup à perdre si nous ne sommes pas à la fois en mode offensif et défensif.

Sera-t-on en mesure d’être ce voisin aidant, celui que l’on veut avoir? Je sais que nos leaders politiques ne peuvent pas dévoiler toutes leurs cartes, mais il serait bon, dans ce monde en plein bouleversement, de savoir que cette fois, nous ne serons pas à la remorque, mais bien en amont des défis.

On croise les doigts pour que ce soit le cas.