Le français, ce catalyseur de la croissance des affaires
Le courrier des lecteurs|Publié le 07 août 2024Si les avantages du marché de la francophonie internationale, avec ses 321 millions de locuteurs (selon l’OIF), ont été mis en avant ces dernières années, le marché francophone canadien reçoit, quant à lui, beaucoup moins d’attention. (Photo: 123RF)
Claude Breton, président directeur-général par intérim de la Fédération des chambres de commerce du Québec
COURRIER DES LECTEURS. À quelques jours du Conseil des ministres sur la francophonie canadienne à Halifax, il est essentiel de reconnaître le rôle du français comme puissant vecteur de prospérité pour nos entreprises, non seulement au Québec, mais aussi dans le reste du Canada. En effet, les communautés francophones hors Québec offrent un potentiel commercial remarquable pour les entreprises québécoises cherchant à s’implanter ou à développer des relations d’affaires stratégiques.
Si les avantages du marché de la francophonie internationale, avec ses 321 millions de locuteurs (selon l’OIF), ont été mis en avant ces dernières années, le marché francophone canadien reçoit, quant à lui, beaucoup moins d’attention.
Malgré un recul préoccupant de leur poids démographique, selon Patrimoine Canada, plus de 1,3 million de francophones vivent aujourd’hui en dehors du Québec. Environ 533 560 individus résident en Ontario, 231 850 au Nouveau-Brunswick et 38 378 au Manitoba, entre autres. Ces communautés, dont l’apport économique est méconnu, accueillent également plus de 50 000 entreprises, d’après les données de Statistique Canada.
Les secteurs des services professionnels, la santé, l’éducation, les technologies de l’information et les industries créatives sont des marchés particulièrement attractifs pour les entreprises québécoises. En offrant des services en français, ces entreprises gagnent non seulement la confiance et la fidélité des clients francophones, mais peuvent également se distinguer plus facilement.
Un impact positif sur le français comme langue d’affaires
En commerçant davantage avec ces communautés, les entreprises québécoises favorisent non seulement leur croissance économique et diversifient leurs partenaires, mais elles valorisent également la langue française à travers les transactions commerciales, les communications et le service à la clientèle. Ces pratiques peuvent aussi encourager d’autres entreprises à suivre leur exemple, créant ainsi un écosystème plus propice à l’utilisation du français.
La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) œuvre depuis des années pour encourager le maillage économique francophone et promouvoir l’utilisation du français dans les affaires. En cofondant l’Alliance de la francophonie économique canadienne (AFEC) avec Parallèle Alberta, le Conseil économique du Nouveau-Brunswick (CÉNB) et la Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario (FGA), nous soutenons le développement des entreprises francophones et favorisons les échanges commerciaux entre nos communautés.
En ce sens, grâce au Secrétariat du Québec aux relations canadiennes, la FCCQ travaille depuis plusieurs années à l’intégration d’un volet francophone à plusieurs événements traditionnellement tenus exclusivement en anglais au Canada, mais où les communautés francophones sont bien présentes: Smart Energy Event à Halifax (NS), Canadian Mining Expo à Timmins (ON), Collision à Toronto (ON) et Transition électrique Canada (AB).
Le français représente un atout stratégique majeur pour nos entreprises, dont elles doivent pleinement tirer parti. Il est essentiel que les différents paliers gouvernementaux travaillent ensemble pour garantir des conditions favorables aux échanges économiques, en éliminant toute barrière. À travers ces initiatives, nous encourageons également les autres communautés francophones à capitaliser sur leurs relations avec le Québec pour prospérer… en français!