Les athlètes qui participent aux Jeux olympiques doivent faire beaucoup de sacrifices, souvent pour très peu d'argent. (Photo: Getty Images)
Si vous avez déjà rempli votre déclaration de revenus vous-même, vous avez peut-être remarqué que vous passez à côté de certains crédits d’impôt parce que votre cardio n’est pas assez bon.
Je badine…
Je parle de particularités reliées aux athlètes de haut niveau.
Même si vous êtes le joueur de hockey le plus performant de votre ligue de garage ou que vous êtes la meilleure joueuse de votre ligue de soccer, ces avantages fiscaux ne s’adressent pas à vous.
Ils s’adressent généralement à des personnes qui se lèvent à quatre heures du matin pour avoir assez de temps pour s’entraîner dans la semaine. Ces personnes qui, une fois leur carrière sportive terminée, constituent souvent de précieux atouts dans les entreprises qui les embauchent grâce à leur discipline et leur attitude.
Mais je m’éloigne.
Sur le plan financier, je ne vous apprendrai rien ici, il existe essentiellement deux grands types d’athlètes : les pros et les amateurs.
Les pros (comme bien des artistes aussi) gagnent souvent des millions par année et leur déclaration de revenus est complexe car ils peuvent gagner des revenus dans plusieurs pays. Heureusement (pour eux), ils sont assistés par d’excellents fiscalistes et ils étirent généralement l’élastique au maximum en prenant les meilleures décisions possibles… pour leurs poches.
Le même combat que bien des personnes en affaires.
Pour cette raison, ils peuvent opter, sous certaines conditions, pour une résidence fiscale à l’extérieur du Canada et éviter une bonne partie du fardeau fiscal que nous, pauvres mortels avec un moins bon cardio, ne pouvons éviter.
Je ne juge pas, ce sont des faits. Mais je vous laisse juger…
Mais il n’y a pas que les pros. Il y a aussi ceux sur qui l’attention mondiale est particulièrement tournée ces temps-ci. Ils ont un aussi bon cardio (même meilleur dans plusieurs cas), mais ils ne gagnent pas leur vie avec leur passion, faute de marché.
Ouin… depuis 1988, ce n’est plus tout à fait vrai. Les pros ont aussi le droit de participer aux J.O. Ça donne un meilleur spectacle parfois, mais l’esprit des Jeux en est un peu distordu.
Mais je m’éloigne encore…
Les athlètes amateurs vivent (dans certains cas, survivent) grâce à des bourses et, pour les plus chanceux (ou performants), des commandites qui leur permettent de couvrir en partie ou en totalité les frais que la pratique de leur sport exige.
Si les bourses se qualifient de bourses « d’études », ce qui peut très bien ne pas être le cas, ces bourses n’en sont pas imposables au Québec, et les premiers 500 $ ne le sont pas au fédéral.
Wow!
Pour les autres, ce sont des revenus réguliers. De toute façon, au revenu moyen que gagnent les athlètes amateurs, ils ne paient pas beaucoup d’impôt, les chanceux.
Au Canada, le Programme d’aide aux athlètes (PAA) est un programme canadien visant à réduire le fardeau financier lié à la préparation et à la participation à des compétitions de niveau international. Avec plus de 33 M$ annuellement, le PAA aide directement quelque 1900 athlètes à poursuivre leurs objectifs scolaires et professionnels.
Mais ce n’est pas tout…
Le Fonds d’excellence des athlètes du comité olympique canadien (FEA) soutient nos olympiens :
- Une médaille d’or remportée aux Olympiques rapporte quelque 20 000 $
- Une médaille d’argent : 10 000 $
- Une médaille de bronze : 5 000 $.
Entre les années des Olympiques, un classement parmi les 5 premiers (4 premiers l’année qui précède les Olympiques) donne une bourse de 5000 $!
Sans parler de quelques autres programmes dont ils peuvent bénéficier.
Quand je regarde ça, en me disant que la seule chose qu’ils ont à faire est de se classer parmi les quatre meilleurs au monde dans leur discipline pour toucher un beau « cinq mille piasses » quasiment pas imposable, je ne peux m’empêcher d’être un peu envieux qu’ils l’aient « aussi facile ».
À moins que je n’aie rien compris.