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Jenny Ouellette

Humainement prospère

Jenny Ouellette

Expert(e) invité(e)

Mes actions préférées pour devenir un meilleur employeur

Jenny Ouellette|Édition de la mi‑septembre 2024

Mes actions préférées pour devenir un meilleur employeur

(Photo: Adobe Stock)

EXPERTE INVITÉE. Devenir un meilleur employeur, c’est l’objectif que caressent des organisations pour rehausser la motivation des troupes, recevoir des candidats de qualité et réduire le coût faramineux qu’occasionne le taux de roulement. Bien que louable, ce projet demeure complexe. Pourtant, j’ai observé des entreprises évoluer rapidement pour devenir des employeurs de premier choix et accroître la performance de leur équipe. Leurs secrets ? Aucun, sauf quelques trucs qui réussissent chaque fois.

L’engagement de la haute direction

« Nous aspirons à être un employeur de premier choix, un lieu où tous souhaitent travailler et demeurer longtemps. » C’est la vision des dirigeants qui me consultent pour concrétiser cet objectif. Aucun milieu de travail n’est parfait, mais même avec un taux de roulement élevé, des signes d’incivilité, des conflits d’équipes et une culture à renforcer, il est possible de devenir un excellent employeur.

Lorsque la haute direction se fixe cet objectif avec détermination, c’est le premier pas vers le succès. Il ne suffit pas de prétendre vouloir être un meilleur employeur ; il faut le désirer profondément et avoir le courage de changer les choses. Lorsque les hauts dirigeants portent ce message, deux choses surviennent : les directeurs et gestionnaires s’alignent sur cet objectif, inspirés à le suivre. Pourquoi résister quand c’est pour le bien de tout le monde ?

Ensuite, le vrai défi survient : que signifie être un excellent employeur et comment faire ? C’est là que les choses se corsent. Avec un bon plan d’action et une vision claire, les résultats sont au rendez-vous.

Un plan d’action

Devenir un meilleur employeur se résume essentiellement à faire mieux qu’auparavant pour se rapprocher de l’idéal. Cela consiste notamment à déterminer les principaux enjeux qui nuisent à l’expérience employé et à l’expérience gestionnaire. En sachant d’où vous partez, il est possible de savoir vers où aller.

Une autre étape intéressante, consiste à préciser l’idéal. Que veut dire être un meilleur employeur ? Posez la question aux membres du leadership, puis aux employés. Impliquer les employés au bon moment permet d’éviter que le projet soit déconnecté de leur réalité et qu’ils le perçoivent comme un changement de plus ! Au contraire, c’est l’un des projets les plus porteurs de sens. Il a le potentiel de rassembler les employés, y compris les plus réfractaires. Devenir un meilleur employeur est une démarche qui concerne chaque personne dans l’entreprise.

Voici mes actions préférées pour devenir un meilleur employeur : 

1. La collaboration interdépartementale

Impliquer les directeurs pour prendre leur pouls sur le sujet et favoriser la collaboration. Ils doivent s’unir pour réduire les irritants, puis pour performer ensemble. Donner à l’autre ce dont il a besoin et comprendre ses défis. Ici, il faut devenir une équipe de direction réellement soudée qui ralliera ensuite les troupes. Cette partie touchera à l’organisation du travail, aux processus, à la communication, etc. C’est un grand défi qu’ils doivent résoudre ensemble.

2. Les valeurs et les politiques

J’adore lorsque les organisations qui demandent aux employés ce qu’elles signifient pour eux. Construisez ensemble ces énoncés et incarnez les valeurs au quotidien dans vos méthodes de travail et politiques internes. C’est de les cocréer qui permettra de les faire vivre et de renforcer votre culture.

3. Tolérance zéro

Visez une culture saine. J’ai vu des cultures s’effriter à cause de conflits récurrents. Devenir un employeur de premier choix ne consiste pas seulement à offrir des avantages pécuniaires, mais aussi à éliminer les détracteurs de culture, comme l’incivilité, les injustices, le favoritisme et l’absence d’écoute. Pour détruire une culture, faites ceci : traitez les gens en numéro ou classez-les en catégories, dites quoi faire sans les écouter, tolérez l’inacceptable, embauchez des gens qui vous disent ce que vous voulez entendre et gardez les leaders potentiels en retrait.

4. L’expérience gestionnaire

Donnez les outils, le temps et les connaissances pour aider vos gestionnaires à devenir confiants dans leur rôle. Repérez où ils peuvent gagner en compétences. Brisez leur isolement et évitez la surcharge inutile. Nous voulons des gestionnaires capables de reconnaître les talents, de les faire travailler dans leurs forces, de les écouter et de les consulter quand leur expertise est requise. Le gestionnaire doit prôner la collaboration et être capable de donner des directives claires en cas de crise. Pour le reste, il est le coach qui développe, organise le travail, soutient et donne des rétroactions constructives. Il faut lui permettre d’être ce leader qui a le temps et les connaissances pour exceller. Voilà le rôle de l’expérience gestionnaire.

Toutes ces actions favorisent un climat positif et une bonne expérience employé. Peu importe le point de départ, il s’agit d’un projet qu’on porte en équipe. C’est là « le secret ».