«Elle peut paraître timide ou même se placer en victime. Rusée, elle parviendra souvent à duper notre vigilance. C’est notamment pour cette raison que nous pouvons ignorer pendant longtemps les dégâts qu’elle peut engendrer», écrit Maryse Audet. (Photo: 123RF)
EXPERTE INVITÉE. Nous entendons souvent parler de ce collègue arrogant, méprisant qui va même jusqu’à intimider certains membres de nos équipes. Ces comportements reflètent la nature hostile de cet individu. Il est alors plus facile pour le gestionnaire d’intervenir rapidement pour éviter une escalade. Ce n’est pas aussi évident avec le profil passif agressif.
Ce type d’individus peut passer longtemps inaperçu, mais causer autant, sinon plus, de dommages importants dans l’organisation. Lorsque nous ignorons son existence, l’ensemble de l’équipe peut en être affectée et nous pouvons jusqu’à croire que ce sont d’autres personnes qui occasionnent les difficultés relationnelles à l’interne.
Cette personne, qu’importe son identité de genre, aura tendance à agir plus discrètement. Elle peut paraître timide ou même se placer en victime. Rusée, elle parviendra souvent à duper notre vigilance. C’est notamment pour cette raison que nous pouvons ignorer pendant longtemps les dégâts qu’elle peut engendrer. Avec le temps, nous finissons par les repérer.
En contexte de travail, un individu passif agressif peut être contre-productif, ralentir nos projets, diviser les membres de l’équipe. Il pourra agir de manière détournée pour nous présenter des demandes ou avoir l’information dont il a besoin.
Ça peut prendre plusieurs formes, et aller bien au-delà des phrases anodines empreintes de sarcasme pour désarçonner son interlocuteur :
- La personne oublie volontairement de nous répondre ou de faire les tâches demandées.
- L’individu peut nous guider dans la mauvaise direction pour éviter que nous soyons meilleurs que lui.
- Il peut user de bouderie pour démontrer son désaccord ou son insatisfaction.
- Il peut critiquer les autres sans en avoir l’air.
- Il peut user de manipulation pour éviter de se remettre en cause.
À noter ici que nous pouvons tous à l’occasion utiliser des comportements qu’on associe habituellement au profil passif agressif. Cependant, lorsque nous remarquons qu’un membre de notre équipe utilise fréquemment ces stratégies et que cela occasionne des difficultés autant dans le relationnel que l’efficacité au travail, il est temps de mettre en place des mesures d’interventions.
Autrement, ça pourrait occasionner bien des maux de tête.
Corriger le tir
Que faire en tant que gestionnaire ou professionnel des ressources humaines si je remarque ce type de comportements répétés ou que des employés me font part de leur malaise?
D’abord, prendre en note les faits et tous les comportements non collaboratifs qui nuisent au bon déroulement des opérations et/ou à des relations harmonieuses.
Une fois le dossier bien préparé, lorsque nous nous adressons à ce type de personne, il est conseillé de :
- Opter pour une approche bienveillante ;
- Nommer les faits ;
- Surtout, rester centrer sur le sujet de la rencontre pour éviter de divaguer ;
- Faire preuve de rigueur et de patience ;
- Être constant dans les suivis et ferme dans nos demandes.
Comme tous comportements plus difficiles, les changements chez l’individu peuvent prendre du temps. Le gestionnaire doit donc faire preuve de patience. D’un autre côté, il doit également faire preuve de rigueur tout en appliquant un cadre clair.
Si nous désirons offrir un milieu de travail harmonieux à nos équipes et permettre à nos initiatives de mobilisation qu’elles fonctionnent dans le temps, nous devrons intervenir rapidement et appliquer les mesures disciplinaires lorsque requis.
Pour évaluer s’il y a une amélioration de la part de cette personne, la clé réside autant entre ce que la personne nous dit et les comportements que nous observons de sa part. Il en revient au gestionnaire de faire la part des choses.