Bien des leaders en sont conscients : un climat toxique est exigeant en énergie. (Photo: 123RF)
EXPERTE INVITÉE. Avant même qu’une plainte pour harcèlement ne soit déposée ou bien qu’il y ait une augmentation des conflits ou du taux de roulement, des signes d’un climat malsain sont déjà palpables.
Bien des leaders en sont conscients : un climat toxique est exigeant en énergie. Lorsque nous passons beaucoup de temps à tenter de régler ces situations, cela a un impact sur les opérations, mais aussi sur le reste de l’équipe.
Des signes précurseurs
Parmi les principaux symptômes précurseurs, on peut observer une hausse des critiques négatives. De plus en plus, les gens sont insatisfaits des décisions, des actions et de toutes les initiatives qu’une entreprise tente de mettre en place. Plusieurs employé.es du département sont constamment mécontents. Le leader peut croire que peu importe ce qui est proposé, les employés riposteront.
On peut aussi remarquer qu’une division s’installe entre les membres de l’organisation. Quelques-uns critiquent les autres et vice-versa. Ce phénomène prend de l’ampleur petit à petit.
Les gens peuvent passer des heures à nommer leurs insatisfactions entre eux et il peut y avoir une personne qui est particulièrement visée.
Un même individu ou un même groupe peut aussi sembler être impliqué dans plusieurs petits conflits, et ce, en très peu de temps. Les gestionnaires aussi peuvent en faire partie.
Corriger le tir
Nous ne pouvons intervenir à tous les mécontentements. Cependant, lorsque ces signes persistent dans le temps, il y a lieu de se questionner. Ces situations ne se régleront pas d’elles-mêmes.
Au contraire, les ignorer ne fera qu’augmenter les insatisfactions et les conflits. L’ambiance néfaste deviendra permanente. Avec le temps, les relations deviendront difficiles et votre rôle de leader se concentrera à gérer les émotions de tous.tes.
Le défi est maintenant de trouver la source de ce problème pour guérir cette hémorragie que les diachylons de surface ne parviennent plus à contenir. Nos interventions n’auront que des retombées temporaires, si nous évitons de creuser.
Identifier la source du problème
Prendre le temps de dialoguer et interroger les gens vaut son pesant d’or, même si nous devons mettre sur pause notre quotidien. Lorsqu’il y a présence d’un environnement néfaste, une seule personne peut être la source du problème. Souvent, cet individu divise les gens et sabote plusieurs de vos initiatives.
Plusieurs raisons peuvent expliquer ses comportements. L’employé peut être en difficulté, rencontrer des épreuves dans sa vie, ce qui le pousse à opter pour des comportements nuisibles. Il peut aussi être influencé par un autre collègue qui l’incite à s’opposer au leadership de l’organisation et à s’acharner sur les autres.
Il y a aussi cette personne qui est profondément négative et difficile. Ces individus peuvent passer inaperçus longtemps. Ignorer leur existence créera plusieurs situations pernicieuses qui prendront du temps dans la gestion quotidienne de vos équipes. Après quelques mois, les dénonciations augmentent et dans certains cas, les effets se feront sentir jusqu’au service à la clientèle.
Si en lisant ces lignes, vous réalisez que les relations dans vos équipes dégénèrent, que vous passez beaucoup de temps à gérer des conflits et que les plaintes sont en augmentation, le climat de travail est probablement néfaste. Avant que cela prenne de l’ampleur, la première étape est de se questionner : depuis quand des critiques négatives viennent-elles à vos oreilles et selon vous, quand cela a-t-il débuté ? Ce sont les premières étapes pour remonter jusqu’à la source.
Trouver l’élément déclencheur peut prendre du temps. Cela demande surtout un grand sens de l’observation. Il peut y avoir une incohérence dans les comportements d’une personne, car il y a ce qu’elle dit et il y a ce qu’elle fait. C’est ce qui devrait vous mettre la puce à l’oreille.
