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ENTREPRISES ACTIVES. Même si la promotion de mesures pour favoriser le bien-être de ses employés fait partie de la culture d’une entreprise, ces bonnes pratiques sont peut-être devenues désuètes avec la pandémie. Qu’à cela ne tienne, des PME comme le cabinet de service-conseil montréalais Aviseo se sont adaptées.
Au cours des six dernières années, la direction a multiplié les initiatives pour permettre à son équipe de bouger, grâce à des crédits pour encourager le transport actif ou en commun, des bureaux à la hauteur ajustable, et des activités sportives annuelles par exemple. La pandémie l’a donc contraint à repenser sa stratégie pour qu’elle réponde aux consignes sanitaires.
« On a mis en place le défi Aviseo marche pour la cause au début du couvre-feu, pour inciter les gens à sortir un peu de chez eux, comme leur emploi est somme toute sédentaire derrière un écran », explique le directeur associé, Sylvain Hilby.
À l’instar de leurs autres activités proposées en temps normal, la participation à ce défi n’était pas obligatoire. Un effet d’entraînement a toutefois été généré par l’esprit de compétition de chaque membre de l’équipe, qui a souhaité se dépasser en voyant les accomplissements de ses collègues.
Cette prédisposition à bouger qu’on retrouve à différents degrés chez chacun de leurs employés est le résultat non pas d’une politique discriminatoire à l’embauche, mais plutôt d’un souci d’harmoniser l’équipe. « La question la plus importante est au niveau du fit culturel, au-delà des compétences qui s’apprennent. […] Force est de constater que les gens avec qui on a le goût de travailler sont actifs », relate François Rousseau-Clair, l’un des fondateurs d’Aviseo.
Les réunions extérieures, obligées par l’interdiction de se rencontrer au bureau, font aussi partie des mesures testées en temps de pandémie, pour encourager les employés à sortir de chez eux. Une pratique qui pourrait perdurer, même après le retour au travail, car l’entreprise en a observé les bénéfices sur sa productivité. « J’y vois beaucoup de vertu. […] tu es plus pertinent que quand tu es assis l’un en face de l’autre », témoigne Sylvain Hilby.
La direction de la PME est convaincue des bienfaits d’une équipe active, même pendant ses heures de travail. « D’un point de vue de l’employeur, des employés physiquement en santé sont plus productifs, s’absentent moins au travail, ont de meilleurs résultats, sont de meilleure humeur et gèrent mieux leur stress », énumère François Rousseau-Clair. Ce dernier soutient avoir toujours considéré que les dépenses liées à de telles mesures sont des investissements. Faire le contraire est selon lui une erreur que font beaucoup de PME comme la sienne.
L’équipe patronale doit aussi, selon lui, leader par l’exemple pour s’assurer que ces initiatives gagnent en popularité auprès des employés. « Il faut que les dirigeants de l’entreprise y croient aux bienfaits de cette démarche. Le 400 $ qu’une direction peu convaincue octroiera à ses employés pour les encourager à faire de l’activité physique rapportera beaucoup moins que le 50 $ investi par une direction convaincue », illustre-t-il.
La PME tend aussi l’oreille aux besoins de ses travailleurs, dans sa démarche pour les stimuler à bouger davantage. Dans sa quête de nouveaux locaux, par exemple, Aviseo s’attarde sur les installations de gym et aux nécessaires pour prendre une douche à chaque immeuble qu’elle envisage, comme le lui a demandé son équipe.
Si cette démarche était à refaire, François Rousseau-Clair croit qu’il serait allé chercher des subventions plus tôt dans son processus pour investir dans le bien-être de ses salariés : « Ça demande des flux de trésorerie, donc il faut que tu les aies ces liquidités. Si on peut diminuer le coût pour l’employeur, et optimiser l’impact sur l’employé, tant mieux ! »