(Photo: 123RF)
À VOS AFFAIRES. À moins d’une surprise d’ici la fin de l’année, on pourra dire que 2020 aura été une année ordinaire pour les marchés boursiers, l’indice composé S&P/TSX ayant enregistré un modeste rendement de 1,7 % depuis le début de l’année, en date du 26 novembre.
L’indice du marché des actions canadiennes, dans son ensemble, a connu un départ canon, avec un rendement de 5,45 % entre le 1er janvier et le 20 février. Puis, ce fut la descente aux enfers jusqu’au 23 mars. À mesure que le virus se frayait un chemin de plus en plus important dans toutes les régions du globe, les marchés boursiers ont réagi comme à leur habitude : en panique. Du 20 février au 23 mars, c’est donc une baisse de 37,6 % qui a frappé le marché canadien.
Même si certains affirmaient alors que le marché était « surévalué » et qu’une correction était imminente, peu s’attendaient à une telle plonge. Mais, c’est la Bourse… que veux-tu ?
Les types d’investisseurs
Pour certains, la Bourse offre la possibilité de faire des investissements à long terme dans l’actionnariat de sociétés publiques. Des investisseurs « sérieux » achètent ainsi des actions sur la base d’une analyse fondamentale, c’est-à-dire après avoir étudié une foule de facteurs (industrie, contexte actuel, états financiers…) et considéré qu’ils avaient de bonnes chances de réaliser un rendement intéressant sur un certain horizon de placement.
Ceux-là, ce sont ceux qui font que la courbe du graphique de n’importe quel marché boursier est sur une pente ascendante à long terme.
Cependant, il y a les autres, ceux qu’on ne peut qualifier d’« investisseurs », les spéculateurs. Ces personnes ne veulent qu’une chose : que le marché bouge. Dans un sens ou dans l’autre. Une perte de 37,6 % peut être une très bonne nouvelle pour un spéculateur. Ces personnes utilisent ce qu’on appelle l’analyse « technique » pour investir. Elles s’intéressent ainsi à l’évolution du prix des titres, et l’apparition de certains indicateurs techniques va les amener à acheter ou à vendre un titre.
Ceux-là, ce sont ceux qui causent les vagues dans les graphiques. Si les spéculateurs n’existaient pas, les marchés boursiers seraient beaucoup plus stables. Il y aurait toujours un perdant et un gagnant dans chaque transaction (« perdant » pouvant aussi signifier faire des profits, mais moindres), mais il n’y aurait pas de plongée ou d’escalade aussi spectaculaire que celles auxquelles on assiste.
Si les vagues étaient moins spectaculaires, le marché attirerait plus d’investisseurs averses au risque. Peut-être que tous nos calculs de risque/rendement seraient à refaire et que plusieurs modèles ne tiendraient plus la route.
Il ne faut pas oublier non plus l’influence de la finance comportementale. On parle ici de l’investisseur qui laisse ses émotions prendre le dessus. Vous savez, celui qui vend, par panique, quand le marché a baissé et qui achète, par enthousiasme, quand le marché a monté ? En fait, celui qui fait le contraire de ce qui devrait être fait pour s’enrichir. Lui aussi ajoute des vagues.
Revenons au marché canadien. Après ce creux du 23 mars, il est remonté. En date du 26 novembre, à la fermeture, il avait grimpé de 54,5 % ! Depuis le 1er janvier, il affiche donc un rendement positif de 1,7 %. Pas mal pour une année où on a craint à un effondrement de l’économie mondiale.
Il faut dire que ce ne sont pas les grandes sociétés qui auront le plus écopé de cette crise non plus. Les PME ne sont généralement pas cotées en Bourse.
Donc, si vos investissements vous rapportent, grosso modo, ce que le marché canadien génère comme rendement, j’espère que vous n’avez pas passé votre temps à regarder le solde de votre compte, particulièrement en mars. Il y avait de quoi perdre quelques nuits de sommeil. Lorsque 2020 sera passée, vous vous direz peut-être : « Finalement, 2020, pas si pire malgré tout ! » À confirmer dans les prochaines semaines.