Affrontements au Capitole: quatre personnes sont mortes
La Presse Canadienne|Publié le 07 janvier 2021Le président désigné des États-Unis, Joe Biden (Photo: La Presse Canadienne)
Quatre personnes sont mortes dans la foulée de la prise d’assaut du Capitole par des partisans du président Donald Trump, mercredi.
Le chef du service de police de Washington D.C., Robert Contee, a déclaré qu’une femme abattue par la police se trouvait parmi les victimes. Trois autres personnes sont mortes à l’hôpital.
Les responsables de la police de Washington ont également déclaré que deux bombes artisanales avaient été récupérées, une à l’extérieur des bureaux du Comité national démocrate et une à l’extérieur des bureaux du Comité national républicain.
La police a également trouvé une arme d’épaule et un cocktail Molotov dans un véhicule sur le terrain du Capitole.
Plus tôt, quelques heures après le soulèvement de partisans du président sortant, les autorités observaient un certain retour au calme, déclarant le Capitole à nouveau un endroit «sécuritaire».
Vers 17h40, avant l’imposition d’un couvre-feu à Washington, les policiers avaient recours à des gaz lacrymogènes pour disperser la foule qui avait envahi les lieux du symbole de la démocratie américaine, tandis que Donald Trump continuait à dénoncer une «fraude électorale» pour expliquer la victoire de son successeur Joe Biden.
Arrestations
Selon le Pentagone, environ 1100 soldats de la Garde nationale ont été mobilisés pour aider les policiers qui étaient confrontés à des supporters violents du président Trump qui ont même réussi à s’introduire à l’intérieur de l’édifice.
Selon le directeur de police du district, au moins 13 personnes ont été arrêtées et cinq armes à feu ont été saisies durant la manifestation pro−Trump de mercredi.
Des partisans du président Donald Trump, en colère, avaient investi le Capitole en début d’après-midi lors d’une manifestation chaotique visant à perturber le processus de transfert des pouvoirs sur lequel devaient se prononcer les élus américains, forçant plutôt l’évacuation des lieux.
Des élus ont même reçu la directive de mettre un masque à gaz avant le déploiement de gaz lacrymogènes dans la rotonde du Capitole.
Appels au calme
Celui qui deviendra officiellement le 46e président des États-Unis le 20 janvier prochain, Joe Biden, a lancé un appel à l’actuel locataire de la Maison-Blanche, Donald Trump, pour qu’il réclame la fin du chaos au Capitole, à Washington.
Dans un discours de moins de dix minutes à la télévision, M. Biden a attribué les affrontements violents entre manifestants et forces de l’ordre, jusqu’à l’intérieur du Capitole, comme étant l’oeuvre «d’un petit groupe d’extrémistes». Il a ensuite exhorté le président Trump à lancer un appel au calme, lui aussi à la télévision, et à défendre la Constitution américaine.
Dans un gazouillis sur Twitter un peu plus tôt, Donald Trump avait invité ses partisans à «rester pacifiques», sans leur demander de quitter les lieux.
Quelques minutes après le discours télévisé de Joe Biden, le président Trump a toutefois publié une vidéo sur son compte Twitter où il invitait ses supporters à «préserver la paix» et à «retourner à la maison».
M. Trump dit «comprendre leur douleur», d’autant plus qu’il s’agit d’une «élection frauduleuse», selon lui.
Il n’hésite pas non plus à dire qu’on leur a «volé l’élection».
Les réactions au Canada
Les images saisissantes de manifestants fracassant les portes et fenêtres du symbole de la démocratie américaine pour investir le Capitole ont suscité bien des réactions au nord de la frontière.
Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, était en entrevue à une station de radio de Vancouver (News 1130 Vancouver) au moment même où le reste de la planète pouvait assister aux événements en direct grâce aux médias américains sur place.
«Les institutions démocratiques américaines sont solides et on espère que tout reviendra à la normale sous peu», a affirmé M. Trudeau.
«Les Canadiens sont profondément perturbés et attristés par l’attaque contre la démocratie survenue aux États‑Unis, notre plus proche allié et voisin. La violence ne l’emportera jamais sur la volonté du peuple. La démocratie aux États-Unis doit être respectée, et elle le sera», a-t-il ajouté dans un gazouillis plus tard en soirée.
Son homologue du Québec, François Legault, s’était aussi tourné vers Twitter pour commenter dans un gazouillis.
«Les images qui nous parviennent de Washington sont très inquiétantes. C’est un jour sombre pour la démocratie américaine. Je crois cependant que ce grand pays va rebondir comme il l’a toujours fait dans son histoire», a écrit le premier ministre Legault.
Sans précédent
La procédure entamée mercredi à Washington par le Congrès américain, habituellement banale, a pris la tournure d’un affrontement politique sans précédent depuis la guerre de Sécession, alors que M. Trump tentait par tous les moyens de rester au pouvoir.
Ses alliés républicains de la Chambre et du Sénat avaient promis de s’opposer aux résultats électoraux, cédant aux pressions de leurs partisans qui souhaitent qu’ils continuent de se «battre pour Trump».
Toutefois, tout juste avant le début de la session du Congrès, le vice-président Mike Pence a défié le président Trump, affirmant qu’il n’a pas la capacité unilatérale de rejeter les votes électoraux.
Dans une déclaration, M. Pence a dit: «Je suis d’avis que mon serment de soutenir et de défendre la Constitution m’empêche de revendiquer une autorité unilatérale pour déterminer quels votes électoraux devraient être comptés et lesquels ne devraient pas l’être.»
Le 3 novembre dernier, le démocrate Joe Biden a remporté 306 grands électeurs contre 232 pour M. Trump.
Le président élu Joe Biden sera assermenté le 20 janvier.