(Photo: courtoisie)
Des fois, l’actualité fait bien les choses. La semaine dernière, Microsoft dévoilait une gamme de nouveaux appareils Surface qui bouclaient la boucle, pour ainsi dire, en relançant la société de Redmond dans le marché de la téléphonie, assurant ainsi sa présence matérielle dans tous les créneaux existant (et même certains n’existant pas tout à fait encore…) entre le bon vieux PC et le téléphone intelligent.
Cette semaine, Apple rend disponible la plus récente version du logiciel qui anime ses Mac depuis le tournant du millénaire. Mac OS 10.15, alias Catalina, a comme principale nouveauté d’ouvrir un peu la porte de ses ordinateurs portables et de bureau aux applications de ses plateformes mobiles (iPad et iPhone). Apple donne une idée de ce qu’il sera possible de faire pour les éditeurs intéressés en éclatant iTunes en trois applications distinctes, Apple TV, Musique Balados, qui sont ainsi identiques (en principe) sur Mac et sur mobile.
Ça aura pris plusieurs bêtas de ces applis pour qu’elles finissent par être pleinement fonctionnelles, ce qui en a fait rager plus d’un, ces versions plus grossières de Catalina ayant été livrées avec une part de bogues et de culs-de-sac logiciels plus élevée que par le passé.
On n’a pu essayer les nouveautés de Microsoft que quelques instants, après la conférence de mercredi dernier. On aura le temps d’y revenir. En revanche, on a pu tester Catalina sur un MacBook Pro ces dernières semaines, et il en ressort trois détails majeurs qui vont dans le sens de l’évolution de l’informatique personnelle du moment. Les voici.
Le multiplateforme en vitrine
Outre les applis Apple TV, Musique et Balados, Apple introduit de nouveaux outils pour que les éditeurs d’applis mobiles déclinent une version pour Mac de leurs produits. Ça devrait débouler rapidement, avec en tête, entre autres, une version de bureau de Twitter qu’on promet beaucoup plus agréable à utiliser que l’interface web actuelle.
Chez Twitter, ce maillage simplifie drôlement les opérations quotidiennes des développeurs. Les gens derrière l’application Post-It ont récemment indiqué que ça prenait moins d’une journée pour faire migrer leur appli du iPhone à un Mac. Si ça peut stimuler les ventes sur les divers App Store, Apple en sortira grand gagnant.
Les Mac auront aussi droit à un écran d’appoint sur un iPad via la fonction Sidecar, qui est, à peu de choses près, un AirPlay exclusif aux tablettes. Plusieurs applis tierces faisaient déjà ce boulot, qui est désormais intégré directement au Mac. Pour les travailleurs mobiles qui vivent dans l’écosystème Apple, ça pourrait avoir un impact positif sur la productivité. Sidecar ajoute une rétroaction avec le stylet des plus récents iPad, en prime. Vu l’emphase mise tant par Microsoft sur le Surface Pen qu’Apple sur le Pencil, il semble que cet accessoire soit un facteur d’achat déterminant pour plusieurs.
Parlant d’écosystèmes, le déverrouillage par Apple Watch est aussi renforcé sous Catalina. On peut obliger l’utilisateur à appuyer sur un bouton de la montre pour remplacer le mot de passe à l’écran. Tout ça se fait de façon très transparente.
Davantage de contrôle sur l’utilisation
Certaines fonctions qui étaient jusqu’ici réservées aux gestionnaires TI en entreprise supervisant de larges parcs de PC appartenant à l’employeur sont désormais plus près de l’utilisateur final. On peut mieux contrôler l’accès des logiciels à certains périphériques et à certains types de fichiers ou de documents, afin de limiter l’intrusion parfois malveillante qui peut survenir. Apple permet aussi de retracer le dernier endroit où son Mac a été aperçu (à partir de sa connexion à Internet) via le même service de localisation qu’on trouve sur les iPhone et iPad.
D’autres réglages de sécurité sont ajoutés pour minimiser le vol d’appareils.
Du côté de la navigation web aussi, on a revu les façons de faire de Safari, le navigateur fourni avec macOS. Évidemment, pour en bénéficier, il faut utiliser Safari, ce qu’environ la moitié seulement des propriétaires d’un Mac font, selon des statistiques remontant à l’an dernier. Des outils pour brouiller un peu plus la piste publicitaire des internautes sont inclus.
On a également ajouté une nouvelle série d’outils liés au temps d’écran qui s’ajoutent à ceux déjà présents du côté des téléphones et des tablettes d’Apple. C’est très peu contraignant, avec un rapport hebdomadaire inclus dans le volet d’alertes surgissant en marge de l’écran d’accueil, mais qui peut servir à ouvrir la discussion avec les ados qui font un peu plus que leurs travaux scolaires sur l’ordinateur familial…
L’obsolescence programmée un peu plus serrée
On n’en sort pas, un nouveau système d’exploitation signifie que de plus vieux appareils vont être laissés à eux-mêmes et à leur système plus âgé dans la foulée. Dans le cas de Catalina, ça va un peu plus loin, puisque toutes les applis 32-bit sont désormais incompatibles. Il n’en reste peut-être plus beaucoup en circulation, vous nous direz, mais on en a découvert deux ou trois qu’on utilisait encore et qu’on doit soudainement remplacer par quelque chose de similaire, de nouveau… vendu au gros prix sur l’App Store pour Mac.
C’est apparemment le prix à payer pour être dernier cri. Apple a évidemment encore quelques semaines pour mettre en marché de nouveaux Mac, incluant un MacBook Pro grand format à écran de 16 pouces, sans que ça ne pénalise ses ventes durant la période des Fêtes qui approche, la plus lucrative pour le marché de l’électronique.
On a hâte de voir si ce nouveau Mac réglera la question de la Touch Bar, ce mince affichage tactile logé au haut du clavier qui répète les raccourcis qu’on trouve à l’écran et qui sont accessibles plus rapidement avec la souris. Car Catalina n’y touche à peu près pas, ce qui la rend toujours aussi inutile (à moins de trouver des applis tierces qui savent mieux exploiter cet espace…).
Bref, avec un iPadOS plus près d’un système d’ordinateur portatif, et Catalina inspiré des mobiles, la stratégie multiplateforme d’Apple n’est pas sans rappeler celle de son rival de Redmond…
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