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Armés pour investir: la recette de Steve DiGregorio

Dominique Beauchamp|Édition de la mi‑février 2019

Armés pour investir: la recette de Steve DiGregorio

N.D.L.R. Dans un marché turbulent et plein d’incertitudes, les fonds ayant une encaisse élevée sont particulièrement bien placés pour acheter des aubaines. Morningstar Canada a recensé pour nous huit fonds d’actions canadiennes dont le trésor de guerre dépasse 14 % du portefeuille. Quatre de leurs gestionnaires ont accepté de partager leurs motivations et leur stratégie.

Le gestionnaire de ­Montréal est devenu plus circonspect à l’automne, à la vue de différents signaux de danger tels que le rapprochement des taux à court et à long terme, la hausse de la volatilité et le bond des coûts cité par une myriade d’entreprises.

L’encaisse avait donc grimpé jusqu’à 30 % pour ce fonds de revenus.

En attendant que les marchés s’ajustent à la décélération de la croissance des profits et au sommet des marges, le fonds de revenus avait fait appel à l’achat d’options de vente pour récolter des revenus.

Le fonds de 132 millions de dollars vise en effet une distribution annuelle de 3 %, versée chaque mois.

Maintenant que les prévisions de profits pour le S&P 500 pour 2019 ont rétréci (de 180 $ US à 165 $ US), de concert avec les prévisions économiques et les cibles pour le S&P 500, le financier a réinvesti la moitié de ses liquidités.

« ­Les attentes ont baissé. L’économie n’est pas si pourrie que ça. On rajoute donc environ 1 % du portefeuille aux actions chaque jour, depuis la fin de 2018 », ­précise-t-il.

Le financier croit qu’en 2019, les titres à revenu retrouveront la cote, car les entreprises qui dégagent de bons flux de trésorerie fournissent du rendement courant, qui permettent de patienter.

M. Di ­Gregorio a notamment acheté un peu plus du producteur d’engrais ­Nutrien (NTR, 51,92 $) sous un cours de 65 $. Un solide dividende de 3,5 % ainsi que des revenus dans 14 pays sont deux facteurs défensifs qu’il apprécie.

L’­ex-PotashCorp a acheté sa rivale ­Agrium à bon prix. Cet achat opportun lui apporte non seulement des sources de revenus plus stables telles que la vente au détail d’engrais et de produits de protection des récoltes (35 % des revenus), mais les synergies attendues de 600 M$ ­US se feront aussi sentir au cours des prochains trimestres, ­prévoit-il.

Après le plongeon de 30 % de ­Superior ­Plus (SPB, 10,94 $), en novembre et en décembre, le financier a acheté des actions du distributeur de gaz propane.

« ­Les titres à faible capitalisation ont été massacrés à la fin de l’année pendant la détérioration du marché du crédit », ­explique-t-il.

Si bien qu’au cours actuel, son dividende procure un rendement courant de 6,5 % alors que la société distribue seulement la moitié de ses flux de trésorerie en dividendes.

Parmi les fonds immobiliers à capital fermé, M. Di ­Gregorio a acheté des parts du propriétaire de résidences pour personnes âgées ­Chartwell (CSH.UN, 14,70 $).

« ­Les propriétaires d’appartements locatifs très populaires sont chers. Chartwell est plus raisonnablement évaluée pour des activités similaires, à part les services aux aînés », ­dit-il.

Chartwell se négocie à la moitié du multiple de 34 fois les fonds générés par l’exploitation d’InterRent (IIP.UN, 13,48 $), ­donne-t-il en exemple.

HUIT FONDS D’ACTIONS ARMÉS POUR SAISIR DES OCCASIONS