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Atikuss, une PME qui fait vivre les traditions

Mona-Lisa Prosper|Mis à jour le 11 avril 2024

Atikuss, une PME qui fait vivre les traditions

Josée Shushei Leblanc est fondatrice d’Atikuss, une PME autochtone de Sept-Îles qui fabrique des bottes et d’autres articles. (Photo: Courtoisie)

1 – Qui

Josée Shushei Leblanc est fondatrice d’Atikuss, en exploitation depuis 2014 à Sept-Îles. Elle gère une équipe de 10 personnes, en plus des artisanes auxquelles l’étape du perlage est sous-traitée. Le chiffre d’affaires a atteint le million de dollars en 2022 et les prévisions de croissance pour 2023 sont très prometteuses! 

 

2 – Quoi

Reconnue pour son produit vedette, Les bottes de l’espoir, elle vend aussi des mukluks, des mocassins et des accessoires, mais Atikuss est bien plus qu’un fabricant de produits. C’est une entreprise qui se donne la mission de raconter l’histoire des Premières Nations tout en développant la fierté des nouvelles générations et en valorisant l’artisanat. Ainsi, en plus des différents articles conçus et vendus à même son atelier, la PME exploite une petite auberge dans le même bâtiment. Un économusée verra aussi le jour dans les prochains mois. Il s’agira du tout premier économusée autochtone! Basé à Sept-Îles, Atikuss constitue un arrêt de choix pour une réelle immersion dans l’histoire et la culture innue.  

 

3 – Ce qui distingue cette PME

Josée Leblanc a trouvé le moyen d’allier l’économie sociale et le développement économique. Ayant découvert l’histoire de ses racines tardivement, elle considérait comme important de partager et redonner à la communauté. Le tout s’est concrétisé lorsque l’une des dernières entreprises qui vendaient la matière première aux artisans de la région a dû fermer ses portes. Envahie d’un important sentiment d’urgence, elle a racheté l’inventaire et entamé la mise sur pied d’Atikuss. Son constat le plus grand : la très faible rémunération des employés de l’atelier qui étaient majoritairement des femmes.

Ces dernières pouvaient à peine en vivre, leurs enfants tournaient le dos au métier, puis le savoir-faire se perdait. C’est ainsi que les Bottes de l’espoir sont nées, une offre de bottes personnalisables assemblées à son atelier et perlées par des artisanes à forfait. À même le site web, les clients peuvent sélectionner le modèle de botte, la couleur, le perlage (avec une description de l’histoire qui s’y rattache) et le type de fourrure. Ces bottes, produites sur demande, rapportent 300 $ par paires aux artisanes du perlage et un salaire équitable aux employées de l’atelier. Plus de 400 femmes ont été soutenues grâce aux bottes de l’espoir et ce n’est que le début!

Cependant, avec le haut niveau de complexité de chaque botte et le temps requis pour la production, il était clair que cette gamme de produits n’était pas suffisante pour assurer une croissance à l’entreprise. C’est ainsi que le développement d’autres produits non personnalisables à vu le jour. Josée a aussi récemment fait l’acquisition d’une machine permettant d’automatiser la pose de semelle. Cette tâche prenait quatre heures par botte et la main-d’œuvre qualifiée se faisait de plus en plus rare pour les maîtres bottiers. L’automatisation permet maintenant de produire 500 paires de bottes par jour, un changement considérable à son inventaire!

Enfin, le développement d’un économusée est venu couronner la mission que s’est donnée Josée avec Atikuss tout en ajoutant une structure robuste à son projet initial, soit de partager l’histoire à travers les mains agiles des artisanes. Avec l’ouverture prévue pour le mois de mars, elle pourra pleinement faire vivre une expérience à tous les visiteurs et les sensibiliser à l’histoire et au travail derrière chacun des produits vendus.