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Au Québec, travailler est devenu une souffrance!

Olivier Schmouker|Publié le 20 avril 2020

Au Québec, travailler est devenu une souffrance!

Le sentiment d'insécurité est devenu omniprésent... (Photo: Clay Banks/Unsplash)

BLOGUE. Aujourd’hui, près de 1 Québécois qui travaille sur 2 considèrent que leur quotidien est devenu une souffrance pour eux. Pourquoi? Parce qu’ils se sentent contraints et forcés de travailler, leur secteur d’activité étant jugé «essentiel», et parce tous ne se sentent pas en sécurité dans leur travail. C’est du moins ce qui ressort d’un sondage mené par Angus Reid pour le compte du cabinet-conseil en ressources humaines ADP Canada.

Ainsi, 44% des Québécois qui travaillent actuellement – à la fois ceux qui travaillent en première ligne et ceux qui télétravaillent – souffrent d’être obligés de travailler, à plus forte raison dans des conditions pour le moins inhabituelles (ex.: tout le monde n’est pas à l’aise de télétravailler, surtout lorsque les enfants font les fous juste à côté…). (La même proportion est de «seulement» 29% pour l’ensemble du Canada.)

À cela s’ajoute le fait que seulement 63% des travailleurs essentiels estiment qu’ils évoluent dans un environnement sécuritaire par rapport à la pandémie du nouveau coronavirus. (La même proportion est de 75% à l’échelle du Canada.)

L’étude montre à ce sujet que les employeurs du Québec affichent les plus bas scores du Canada en matière de protection des employés dans les domaines suivants:

> Encourager la distanciation physique (48% des employeurs du Québec, contre une moyenne nationale de 58%);

> Accroître la désinfection et le nettoyage des espaces de travail (45% des employeurs du Québec, contre une moyenne nationale de 56%);

> Installer des barrières de protection ou de l’équipement spécifique (18% des employeurs du Québec, contre une moyenne nationale de 28%).

«Au Québec, un travailleur essentiel sur trois ne se sent pas en sécurité, ce qui est plus qu’ailleurs au pays. Voilà pourquoi les employeurs d’ici devraient prendre toutes les mesures qui s’imposent à ce sujet, comme instaurer une routine de nettoyage et une limitation drastique des interactions physiques entre le personnel et la clientèle», dit Elvira Ciambella, vice-présidente, implantation et directrice générale, d’ADP Québec.

Et d’ajouter, à propos du sentiment de travailler sous une trop forte pression : «Les employeurs devraient mettre en place un système de rotation du personnel accompagné, au besoin, d’une réduction des heures d’ouverture pour les commerces essentiels, dit-elle. Ils devraient aussi veiller à établir des canaux de communication efficaces avec leurs employés confinés chez eux. Dans tous les cas, les organisations doivent prendre au sérieux les préoccupations de chaque employé, faire des suivis et apporter des réponses rapides et mesurées.»

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