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Babibulle redonne au village d’autrefois ses lettres de noblesse

Stéphane Slogar|Publié le 15 avril 2021

Babibulle redonne au village d’autrefois ses lettres de noblesse

La clé de ce succès ? Jouer « All in », comme se plaît à le dire Valérie P. La Brèque. (Photo: courtoisie)

BLOGUE INVITÉ. Elles sont 112 familles à l’avoir adopté. Les enfants y parlent plus de 18 langues différentes. Les éducatrices s’expriment dans onze langues maternelles. Valentina, de son côté, en parle sept au total. « Il faut tout un village pour élever un enfant », nous rappelle un célèbre proverbe africain. Nous sommes pourtant dans une garderie de Laval, au cœur d’un quartier industriel, dans un secteur où la vie n’est pas facile tous les jours.

« Je cherche continuellement des solutions qui améliorent le monde », tels sont les propos de Valérie P. La Brèque, cette femme, entrepreneure, mère de famille et leader engagée à l’origine de la création de la garderie Babibulle. Sélectionnée parmi les 100 entrepreneures qui changent le monde par l’organisme Femmessor, certifiée BONBOSS et en cours de certification B-Corp, Valérie P. La Brèque et son village ne laissent personne indifférent.

Déterminée, elle rêve d’un monde plus inclusif et d’une contribution humaine qui fait la différence. Elle a réuni des humains qui embarquent dans la mission et qui contribuent, à leur tour, à leur couleur et à leur façon, à enrichir la bulle sociale de parents internationaux venus s’établir à Laval.

Fille d’immigrants français, Valérie P. La Brèque a un parcours plutôt atypique. Avant de choisir l’entrepreneuriat comme mode de vie, elle a gravi les échelons du secteur privé. Directrice des ventes pour un employeur de renom, c’est par conviction et cohérence avec son choix de concilier son nouveau rôle de mère de famille qu’elle et son conjoint décident de tout vendre pour ouvrir son premier établissement. C’était quelque part fin 2008.

« Mon rêve est devenu rapidement mon pire cauchemar », me confie-t-elle, au cours de notre entretien. Elle rêvait d’ouvrir huit garderies en cinq ans. Le doute s’est installé. Dévalorisation, manque de connaissances, manque de ressources. Isolement. Remise en question. Bref, toutes ces épreuves pour devenir entrepreneure ont jalonné son parcours. Elle a choisi de poursuivre et d’entreprendre autrement. C’est au cours d’activités de développement personnel et de développement de compétences que le sens de sa mission lui est revenu et qu’elle a fait la paix avec ce qu’elle appelle désormais le « mythe charmant de la conciliation travail-famille ». « J’ai choisi de dessiner une vie à mon image et depuis, fini la culpabilité et le sentiment de ne jamais être à la bonne place », affirme-t-elle. Elle ajoute qu’elle travaille maintenant les soirs et les fins de semaine, si cela lui chante. Tout simplement parce qu’elle aime ce qu’elle fait.

 

Babibulle, une bulle pour bébés et leurs parents

Son organisation vise l’atteinte des objectifs de développement durable de l’Organisation des Nations unies (ONU). On y sert de la nourriture issue des 4 coins du monde. On y propose aussi un guide éducatif où l’inclusion fait partie du programme, et on y utilise des supports éducatifs évocateurs pour toutes les cultures et toutes les origines. Sa mission apparaît beaucoup plus complète et étendue que le service de garde plus traditionnel.

« Babibulle offre aux parents occupés des services de garde personnalisés pour leur permettre de travailler, de s’entraîner et de prendre soin d’eux sans culpabilité ni tracas parce qu’on prend soin de leur enfant comme le nôtre et comme à la maison », mentionne Valérie P. La Brèque.

Avant son départ pour l’école chaque enfant fabrique un ourson en peluche. Celui-ci renferme son voeu, ses qulités et ses aspirations. «Comme ça il ne part pas seul», explique Valérie P. La Brèque. (Photo: courtoisie)

 

Oser entreprendre

Oser entreprendre est complexe en soi. Oser être une femme entrepreneure ajoute un niveau de complexité à l’entrepreneuriat. Et que dire de l’entrepreneuriat féminin dans un secteur d’activité socialement peu valorisé ? Et si on ajoutait une mission humaine et un désir ardent de contribuer à un monde meilleur ? Improbable direz-vous. C’est pourtant le pari de Valérie P. La Brèque.

La clé de son succès ? Jouer « All in », comme elle se plaît à le dire. Avec son conjoint, sa famille, ses employés à la garderie, ses parents-clients et ses partenaires. Parlant de partenaires, Valérie P. La Brèque caresse un projet pour contribuer à sortir du cycle de la pauvreté des femmes monoparentales de la région de Laval. Pour se faire, elle a tendu la main au Bureau d’aide et d’assistance familiale (BAAF). Et si tout est approuvé par le ministère concerné, c’est une douzaine de jeunes enfants (et leur mère) qui bénéficieront des services de Babibulle. Que d’objectifs sociaux, humains et financiers atteints en même temps en réalisant une telle initiative !

Le projet éducatif global de Babibulle se nomme « Grandir ensemble ». Et les valeurs de bienveillance, d’engagement, de diversité, de responsabilisation, d’innovation et de créativité sont les ingrédients au menu pour la réussite et le bonheur collectif des habitants et les voisins du village. Une façon inspirante de contribuer à la formation des citoyens de demain dès aujourd’hui !