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Bestar a touché du bois

Simon Lord|Édition de la mi‑octobre 2020

Bestar a touché du bois

Martin Tardif, vice-président au développement des affaires et des produits, Bestar (Photo: courtoisie)

SPÉCIAL 300 – Rang 61. Si une entreprise veut vivre jusqu’à 70 ans, elle doit forcément avoir plusieurs vies. C’est certainement le cas du fabricant de meubles estrien Bestar, croit Martin Tardif, le petit-fils du fondateur. Loin de montrer les signes de son âge, l’entreprise est aujourd’hui plus dynamique que jamais ; la pandémie a même renforcé ses assises.

«Notre approche repose sur l’innovation. Nous survivons et nous avons du succès grâce à nos produits, alors tout passe par le développement de produits», affirme Martin Tardif, vice-président au développement des affaires et des produits.

Ainsi, l’entreprise fondée à Sainte-Martine-de-Courcelles en 1948 par Jean-Marie Tardif, fabriquait à l’époque des meubles artisanaux en bois tels que des tables de salon et des chaises berçantes. Dans les années 1970, l’arrivée du panneau de particules a métamorphosé l’industrie. Bestar a donc changé du tout au tout ses processus de fabrication. Puis, durant la décennie suivante, l’entreprise s’est lancée dans le plastique, avant de commencer à se spécialiser dans le mobilier pour enfants.

En 1990, l’entreprise s’est de nouveau réorientée, cette fois en allant vers les meubles de télé, les bibliothèques, et tout ce qui touche au rangement, pour ensuite se concentrer sur les meubles de salon. Et enfin presque exclusivement sur les meubles d’ordinateur au début des années 2000. Aujourd’hui, les bureaux représentent 50 % des ventes de Bestar. L’autre moitié est composée de produits diversifiés, comme des lits escamotables, des meubles de salon et du mobilier de rangement.

 

Garder l’ADN

En 2003, la PME s’est inscrite à la Bourse de Toronto (TSX), avant de passer à la Bourse nationale canadienne (CNSX), puis à la Bourse des valeurs canadiennes (CSE). Elle en est sortie en 2014 lorsqu’un groupe d’investisseurs privés de l’Estrie, réunis sous le nom d’Amalco, l’a rachetée. Trois ans plus tard, ceux-ci ont conclu un partenariat avec la firme d’investissement Novacap.

Malgré tout, l’héritage familial a-t-il toujours un poids dans l’entreprise ? «Oui et non, estime Martin Tardif. C’est sûr que l’ADN se maintient et qu’on garde nos racines entrepreneuriales ; ça fait toujours partie de l’organisation.» Par contre, les nouveaux actionnaires ont amené un nouveau souffle et de nouveaux capitaux.

La plupart des membres de la direction ont d’ailleurs moins de cinq ans d’expérience dans l’entreprise, et celle-ci a annoncé en début d’année l’acquisition de Bush Industries, son concurrent américain.

Si le fabricant s’est lancé dans le commerce en ligne dès 1997, ce n’est qu’assez récemment qu’il a commencé à en récolter les fruits. «Depuis deux ans, on est sur notre erre d’aller, on est en pleine croissance, se réjouit Martin Tardif. Et le marché s’est finalement transformé en marché fantastique.»

Depuis le début de la crise, les gens passent plus de temps à la maison et ont moins envie d’aller en magasin. «La pandémie a accéléré notre modèle d’affaires, reconnaît Martin Tardif. On espère maintenant doubler notre chiffre d’affaires d’ici trois à cinq ans.» Rendez-vous en 2048 pour le centième ?