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Biden va s’attaquer à la crise alimentaire

AFP|Publié le 22 janvier 2021

Biden va s’attaquer à la crise alimentaire

Les banques alimentaires américaines sont débordées. (Photo: Getty Images)

Joe Biden va s’attaquer vendredi à l’un des effets les plus visibles de la crise économique provoquée par la pandémie en promettant une aide immédiate aux millions d’Américains sans emploi qui ont faim et se pressent dans les banques alimentaires. 

En attendant le vote au Congrès du gigantesque plan d’aide d’urgence à l’économie de 1 900 milliards de dollars dévoilé la semaine dernière, le démocrate va prendre deux décrets: le premier afin d’accroître l’aide alimentaire dans le pays pour faire face à la pire crise des temps modernes, le second pour renforcer les droits sociaux des agents fédéraux.

Au surlendemain de son investiture, le nouveau président américain continue ainsi à égrener ses priorités à coups de décisions présidentielles. En trois jours, il en aura pris près d’une trentaine.

«Près de 30 millions d’Américains souffrent de ne pas avoir assez à manger», a souligné Brian Deese, directeur du Conseil national économique de la Maison Blanche lors d’une conférence avec des journalistes.

«Cela inclut un adulte noir et latino sur cinq selon l’enquête la plus récente», a-t-il ajouté, soulignant qu’au total 1 foyer sur 7 rencontrait des difficultés à se nourrir correctement.

 

Les banques alimentaires débordées

Aux États-Unis, où les écoles fournissaient quotidiennement des repas aux élèves de familles pauvres, 12 millions d’enfants n’ont pas de quoi manger non plus.

Dans les villes, les files d’attente aux soupes populaires se sont allongées et les banques alimentaires sont débordées, y compris dans les banlieues aisées de la capitale fédérale, Washington.

M. Biden va demander au ministère de l’Agriculture (USDA) d’étendre et d’assouplir son programme d’assistance aux personnes et familles à faible ou aucun revenu (SNAP), qui a remplacé le programme des tickets alimentaires ou Food Stamps, lequel permettait aux familles à bas revenus de se procurer des produits alimentaires de base dans des magasins agréés.

La carte électronique EBT (Electronic Benefit Transfer), ayant succédé aux tickets de 1, 5 et 10 dollars, devrait être augmentée de 15% «pour refléter correctement le coût des repas manqués» du fait de la fermeture des écoles. Actuellement, elle offre jusqu’à 5,70 dollars journaliers par enfant scolarisé.

 

Plan de sauvetage économique

«Il s’agit d’actions concrètes et elles vont aider les familles qui ont besoin d’assistance dès maintenant», a commenté Brian Deese. «Mais elles ne sont pas suffisantes pour résoudre la crise alimentaire à laquelle nous sommes confrontés», a-t-il reconnu.

«D’où la nécessité d’un plan de sauvetage de l’économie» dont les négociations au Congrès doivent démarrer prochainement, a ajouté le haut responsable.

Alors que nombre d’Américains ont perdu leur emploi et sont sans économies, le gouvernement Biden veut aussi s’assurer que les chèques directs déjà votés par le Congrès arrivent bien aux familles qui en ont le plus besoin.

Selon le Conseil national économique, «de nombreux Américains ont été confrontés à des difficultés pour recevoir la première série de paiements directs et jusqu’à huit millions de ménages éligibles n’ont pas reçu les paiements qui avaient été émis en mars».

 

Droits sociaux

Le second décret doit, lui, améliorer les droits sociaux des employés fédéraux.

Le président Biden veut émettre un décret «dans les 100 premiers jours» de son mandat qui obligera les contractants privés à payer un salaire minimum de 15 dollars de l’heure et garantira à leurs salariés «un congé d’urgence payé».

«Ces mesures contribueront à faire du gouvernement fédéral un employeur modèle et à rétablir les protections sociales des fonctionnaires de carrière qui sont si essentiels au pays», commente le Conseil national économique dans une note.

Parmi les mesures économiques immédiates, Joe Biden avait déjà pris un décret pour étendre le moratoire sur les évictions de logements pour loyers impayés.

Quelque 18 millions d’Américains vivent toujours grâce aux allocations chômage. Ces aides ont été prolongées jusqu’à fin septembre, ainsi que la possibilité de prendre un congé maladie payé en cas de contamination à la COVID-19.

En décembre, le chômage s’élevait à 6,7%, bien loin des 3,5% d’il y a un an, avant l’apparition de la pandémie.

Jeudi, Joe Biden a pris une série de décrets pour faire face à la pandémie elle-même. 

Vaincre la COVID-19 est la condition sine qua non à la reprise économique, martèle depuis des mois le démocrate.