De nouveaux produits, moins chers et plus diversifiés sont arrivés sur le marché.Investir à long terme tout en ...
De nouveaux produits, moins chers et plus diversifiés sont arrivés sur le marché.
Investir à long terme tout en espérant obtenir un rendement ajusté selon le risque qui soit intéressant requiert deux critères fondamentaux : une bonne diversification et une solution à faible coût.
Des options d’investissement intégrant les considérations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) existent depuis plusieurs années, mais les deux critères fondamentaux étaient rarement réunis. Les fonds communs (FCP) qui étaient offerts étaient trop chers, les fonds négociés en bourse (FNB) n’étaient pas assez diversifiés.
Le lancement de plusieurs nouveaux FNB, notamment la gamme de FNB durables de base de RBC iShares, a changé la donne. Il est maintenant possible de créer des portefeuilles mondialement diversifiés qui intègrent l’investissement responsable et dont les frais de gestion se rapprochent des portefeuilles qui suivent les grands indices de marchés.
Toutes les solutions de placements dites ESG ne sont toutefois pas identiques et plusieurs éléments doivent être considérés avant de faire un choix éclairé. En voici quelques-uns.
Inclusion ou exclusion
La sélection des titres qui font partie d’un fonds ESG est parfois critiquée. Il peut en effet être surprenant de retrouver des pétrolières, des sociétés qui génèrent des revenus du tabac ou des armes militaires dans un fonds socialement responsable. Comment est-ce possible ? Il y a plusieurs raisons. Certains investisseurs ESG prétendent qu’ils pourront avoir un plus grand impact en investissant dans des entreprises dans le but de les faire changer.
La démarche la plus souvent préconisée est d’investir dans les entreprises qui sont les meilleures dans leur secteur en matière de critères ESG. C’est ainsi qu’au Canada, un indice ESG peut quand même inclure des pétrolières.
Un rendement incertain
Un des éléments qui préoccupe les investisseurs est le rendement espéré à long terme d’une démarche ESG. Sera-t-il supérieur ou inférieur aux rendements des grands indices de marchés qui ne tiennent pas compte des facteurs ESG dans la sélection des titres ? La réponse n’est pas évidente. Des études montrent que le rendement des titres ESG a été supérieur au cours des dernières années, mais il est assez facile, en finance, de multiplier les analyses, de modifier les critères de recherche ou de cibler une période précise pour arriver à une conclusion qui sera favorable à l’hypothèse que l’on veut défendre.
Dans le cas de l’investissement responsable, il peut être préférable d’analyser les raisons fondamentales qui justifieraient un écart de rendement par rapport à l’ensemble du marché. Une entreprise qui favorise les facteurs ESG pourrait être moins susceptible d’être poursuivie en justice. On n’a qu’à penser aux géants du tabac qui ont récemment vu confirmer leur responsabilité à hauteur de plusieurs milliards de dollars à l’égard de la santé des Canadiens, ce qui les a forcés à se mettre à l’abri de leurs créanciers. Les sociétés du secteur pétrolier semblent pour leur part plus à risque d’être tenues responsables d’un éventuel déversement de pétrole.
Lorsqu’on prend en considération uniquement l’aspect responsabilité, une entreprise socialement responsable s’expose moins que les autres à des risques de poursuite. Du même coup, devant la préoccupation grandissante de l’impact social des entreprises, celles qui font fi de cette réalité s’exposent à des contrecoups financiers plus importants. Cela pourrait se traduire par une image de marque plus faible, une perte de clientèle, une baisse de revenus et probablement une combinaison de ces résultats. Plusieurs artistes et personnalités publiques utilisent leur notoriété pour inciter les consommateurs à boycotter les produits de certaines entreprises qui, par exemple, n’ont pas des pratiques exemplaires en matière de droits de la personne ou qui utilisent des méthodes de production préoccupantes.
Le hic, c’est que tous ces éléments sont déjà connus et pris en compte par les analystes financiers et autres investisseurs institutionnels. Pour savoir si les rendements à long terme avantageront les entreprises ESG, il faut donc se demander si les changements à venir seront plus importants que ceux qui sont actuellement anticipés par les marchés. Là encore, la réponse n’est pas évidente.
Considérant l’ensemble des éléments connus, il est aussi probable que les investisseurs exigeront dorénavant un rendement plus élevé des entreprises non ESG pour compenser les risques accrus. Si les anticipations liées aux poursuites ou autres problèmes ne se concrétisent pas, ces entreprises pourraient alors générer de meilleurs rendements que ceux anticipés et ainsi constituer un meilleur placement d’un point de vue strictement financier dans les années à venir.
Bref, pour ce qui est du rendement futur, il n’y a aucune garantie que les entreprises ESG généreront de meilleurs rendements. D’un point de vue éthique, il est toutefois fort probable que plusieurs investisseurs seront prêts à passer outre cet aspect et à investir davantage dans les entreprises ESG.