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Bourse: actions ou FNB?

Pierre Théroux|Publié le 25 janvier 2024

Bourse: actions ou FNB?

Les investisseurs ont aujourd’hui accès à quelque 1300 FNB offerts au Canada. (Photo: 123RF)

Les Affaires vous présente SE LANCER EN BOURSE, une rubrique bimensuelle dédiée aux jeunes et aux moins jeunes qui veulent faire le grand saut.

SE LANCER EN BOURSE. L’engouement pour les fonds négociés en Bourse (FNB) ne se dément pas. S’ils ont de plus en plus la cote auprès des investisseurs, en particulier ceux qui veulent se lancer en Bourse, il ne faut pas pour autant négliger le marché des actions qui offre aussi ses avantages.

«Les investisseurs qui veulent se bâtir un portefeuille et qui n’ont pas encore les connaissances requises, ni le temps nécessaire pour se consacrer à la gestion de leur portefeuille, ont tout avantage à s’intéresser aux FNB», indique Laurent Boukobza, vice-président et stratège en FNB pour l’Est du Canada chez Placements Mackenzie.

 

Démocratiser l’investissement

Marie-Josée Turcotte, gestionnaire de portefeuille et conseillère en placement au sein de la firme BMO Nesbit Burns, fait écho à ces propos.

«Les FNB sont un excellent véhicule de placement pour ceux qui veulent commencer à investir. Ils ont notamment l’avantage d’offrir une grande diversification, sans avoir à investir des sommes importantes, et pour un minimum d’effort et de frais», précise-t-elle, en ajoutant que les FNB sont tout aussi attrayants pour des investisseurs qui possèdent déjà un portefeuille.

Les FNB, qui se négocient sur le marché boursier comme des actions d’entreprises, sont apparus dans le paysage financier il y a une trentaine d’années. Depuis, leur popularité n’a cessé de grandir alors que l’actif sous gestion dans les FNB s’élevait à quelque 415 milliards de dollars canadiens à la fin de 2023, comparativement à environ 85 G$ il y a dix ans. Les entrées nettes d’actifs en FNB ont d’ailleurs surpassé celles des fonds communs au cours des dernières années.

«Il y a toujours eu un intérêt de la part des investisseurs d’avoir des alternatives à l’achat d’actions et d’obligations. D’où l’avènement des fonds communs de placement, puis des FNB qui contribuent ainsi à démocratiser l’investissement», souligne Marie-Josée Turcotte.

 

Des FNB pour tous les goûts

Les investisseurs ont aujourd’hui accès à quelque 1300 FNB offerts au Canada. «C’est un véhicule de placement intéressant parce qu’il offre une multitude d’options d’investissement», fait valoir Laurent Boukobza.

On y trouve notamment des FNB indiciels, qui répliquent donc des indices de référence comme les indices boursiers S&P/TSX 60 ou S&P 500, de même que des FNB de titres à revenu fixe, des FNB sectoriels ou encore des FNB thématiques. Les FNB permettent ainsi d’investir instantanément dans des dizaines, voire des centaines d’entreprises, avec un investissement minimum.

«En un seul achat, on peut avoir les entreprises du TSX dans son portefeuille et être exposé à l’ensemble du marché des actions canadiennes. En revanche, un portefeuille d’actions devrait être composé d’au moins une vingtaine de titres pour assurer une diversification adéquate et avoir un risque équivalent au marché. On ne peut pas faire ça en injectant seulement 1000 $. Il faudrait idéalement disposer de 100 000 $ pour pouvoir investir 4000 $ dans chacun des 25 titres, par exemple», indique Marie-Josée Turcotte.

Les FNB, comme tout placement, comportent un certain degré de risque qui varie notamment selon le type de FNB. «Les investisseurs auraient extrêmement tort de croire que les FNB, malgré tous leurs avantages, sont sans aucun risque», prévient Laurent Boukobza.

 

Et les actions, alors ?

Si les FNB sont si attrayants, il ne faut non plus lever le nez sur le marché des actions. Les actions individuelles permettent notamment de «garder un plus grand contrôle sur les décisions de placement et son portefeuille», fait valoir Laurent Boukobza.

«Un investisseur qui ne veut pas répliquer des indices, qui souhaite miser sur certaines entreprises en ayant assez de capital pour avoir une diversification adéquate, privilégiera le marché des actions», ajoute Marie-Josée Turcotte, en soulignant que ça permet de choisir des entreprises qui ont le potentiel d’offrir des rendements supérieurs à celui du marché.

Autre avantage : un investisseur profitera lui-même de la distribution des dividendes et contrôlera le moment d’encaisser les gains en capital. De plus, le marché des actions permet aux actionnaires de participer plus activement au développement d’une entreprise. Ou même de joindre le geste à la parole, lorsqu’on veut faire des investissements qui tiennent compte de valeurs ou d’idéologies personnelles.

«Quand on détermine le profil d’un investisseur, on demande toujours s’il y a des secteurs d’activité qu’il faut privilégier ou exclure. C’est évidemment plus facile de le faire par l’achat d’actions, comparativement à des FNB tout-en-un qui peuvent regrouper des entreprises dont les activités sont incompatibles avec les valeurs d’un investisseur», mentionne Marie-Josée Turcotte.

La composition d’un portefeuille n’exclut évidemment pas la possibilité d’y inclure à la fois des actions et des FNB. L’important, c’est de «réfléchir à la façon dont les FNB et les actions peuvent s’intégrer dans l’ensemble d’un portefeuille et lesquels conviennent le mieux aux objectifs du portefeuille et à la tolérance au risque d’un investisseur», conclut Laurent Boukobza.

 

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