Les pires perdants tendent à rebondir le plus selon les statistiques historiques. Leur performance surpasse celle du marché par 3,6% au lieu de 1,8% pour l’ensemble des titres déficitaires, depuis 1986, précise aussi Savita Subramanian. (Photo: 123RF)
Alors que la fin d’année approche à grands pas, la saison annuelle de la vente des titres perdants en Bourse bat son plein pour les investisseurs.
Historiquement, les fonds communs de placement américains concentrent la vente de titres perdants en octobre, une date qui correspond à la fin de l’exercice fiscal de la majorité de ces fonds depuis la réforme de 1986, aux États-Unis.
Ces pertes peuvent être déduites des profits boursiers et ainsi diminuer la facture d’impôts sur les gains en capital réalisés plus tôt.
Les investisseurs individuels ont jusqu’à la fin de décembre pour procéder à de telles ventes pour des raisons fiscales, des deux côtés de la frontière.
On a oublié, mais le S&P 500 avait procuré un rendement total (incluant les dividendes) de 28,7% en 2021, de 18,4% en 2020 et de 31,5% en 2019.
Habituellement, ces ventes pour des raisons fiscales peuvent exercer une pression additionnelle à la baisse sur les actions pendant l’automne, mais aussi susciter de nouvelles occasions d’achat pour ceux qui cherchent des aubaines ou tout simplement qui veulent profiter de cette dynamique strictement boursière.
Pourquoi? Parce que, 70% du temps, ces titres perdants rebondissent le plus lors de la période qui suit de novembre à janvier parce que ces ventes fiscales sont en quelque sorte temporaires, explique Savita Subramanian, stratège quantitative en actions de BofA Securities, dans un récent rapport. Les ventes par les gros investisseurs de l’automne ont tendance à se renverser ensuite.
Et lorsque le S&P 500 essuie des pertes pour les dix premiers mois de l’année (au 30 octobre), comme c’est le cas en 2022, la probabilité que ces titres perdants performent mieux que la Bourse entre le 1er novembre et le 31 janvier grimpe à 100%, renchérit-elle.
Les pires perdants tendent à rebondir le plus selon les statistiques historiques. Leur performance surpasse celle du marché par 3,6% au lieu de 1,8% pour l’ensemble des titres déficitaires, depuis 1986, précise aussi Savita Subramanian.
Ce phénomène annuel est l’un des facteurs qui contribuent à l’appréciation saisonnière de la Bourse américaine souvent observée entre le 1er novembre et la fin de janvier. Pendant cette période, le S&P 500 s’est historiquement apprécié de 4,5% en moyenne par rapport aux gains moyens de 2,9% pour toutes les autres périodes mobiles de trois mois, depuis 1936.
La stratégie d’acheter les perdants de l’année pour le rebond de novembre à janvier a bien fonctionné entre 2000 et 2012 et entre 2016 et 2021, produisant des gains supérieurs au marché tous les ans sauf deux, indique la stratége qui mentionne que la tactique a donné de moins bons résultats en 2007, 2013 à 2015 et 2019. Reste à voir comment le marché évoluera entre novembre et janvier alors que la Fed relève ses taux le plus rapidement en 40 ans.
L’embarras du choix cette année
La difficulté avec ce phénomène cette année est le très grand nombre de perdants en Bourse. Quelque 338 titres de l’indice S&P 500 ont perdu plus de 10% de leur valeur depuis le début de l’année tandis que l’indice a reculé de 21%. Ce total est trois fois plus élevé que le nombre habituel de titres perdants, indique la stratège.
Le courtier BofA Securities en est donc réduit à publier une longue liste de 159 candidates qui pourraient être vendues pour des raisons fiscales et susceptibles de rebondir ensuite parce que leurs perspectives fondamentales justifient les recommandations d’achat de la part des analystes de la firme. À ce compte, ça ressemble plus à un annuaire qu’à une liste utile d’occasions d’achat.
Ce vaste choix pourrait diluer l’effet habituel des rachats de titres perdants sur la performance individuelle des titres, mais pourrait soulever le S&P 500 tout de même étant donné les énormes pertes de 2022.
«Nos clients institutionnels ont été des vendeurs actifs d’actions la semaine dernière, après avoir été des acheteurs tout aussi actifs en septembre», indique Savita Subramanian.
Plus près de nous, au Québec, un portait similaire s’observe. Cinquante des 59 sociétés québécoises répertoriées par la Financière Banque Nationale avaient subi des pertes lors des neuf premiers mois de l’année. Les dix pires perdants avaient alors dégringolé de plus de 50%.
À part les titres de la consommation tels que Metro (MRU, 69,75 $), Alimentation Couche-Tard (ATD, 58,13 $), Saputo (SAP, 31,02 $) et Dollarama (DOL, 82,81 $), qui ont bien résisté comme prévu à la tempête, tous les secteurs ont été frappés par le pénible marché baissier de 2022, révèle la compilation.
La liste qui suit offre une belle brochette de candidates potentielles de placement tant à court qu’à plus long terme, d’ici la fin de l’année. Les amateurs de sociétés québécoises peuvent assurément y trouver leur compte.
Sociétés de l’indice Québec
Sociétés | Variation en % |
Marché Goodfood | -77,6 |
Guru Énergie Bio | -77,6 |
Dorel Industries B | -76,8 |
Bausch Health Companies | -72,7 |
Dialogue Technologies de la Santé | -69,3 |
Mdf Commerce | -61,3 |
PyroGenesis Canada | -54,7 |
Nuvei | -54,5 |
Lightspeed Commerce | -52,4 |
NanoXplore | -50,8 |
Tecsys | -44,4 |
Cascades | -42,4 |
Bombardier | -41,1 |
CAE | -33,6 |
Cogeco | -32,2 |
Heroux-Devtek | -31,9 |
Transat A.T. A | -31,5 |
Lassonde Industries | -30,9 |
5N Plus | -29,8 |
Cogeco Communications | -28,4 |
Savaria Corporation | -28,0 |
Gildan Vêtements de sports A | -27,2 |
Banque Laurentienne | -26,3 |
SNC – Lavalin Group Inc | -25,6 |
Power Corporation | -25,5 |
BRP | -23,2 |
Stingray Groupe | -22,3 |
BTB Fonds de placement immobilier | -21,8 |
Air Canada | -21,4 |
Transcontinental A | -20,8 |
GDI Services aux immeubles A | -20,6 |
Alithya Groupe | -17,5 |
WSP Global | -17,2 |
Fiera Capital | -17,2 |
Aya Gold & Silver | -16,1 |
PRO Fonds de placement immobilier | -15,8 |
Opsens | -15,2 |
Theratechnologies | -14,1 |
Richelieu Quincaillerie | -12,1 |
BCE | -12,0 |
TFI International | -11,9 |
Quebecor B | -10,8 |
Banque Nationale | -10,2 |
MTY Groupe d’alimentation | -9,9 |
Osisko Redevances aurifères | -9,1 |
CGI A | -7,0 |
Innergex Énergie renouvelable | -6,5 |
Canadian National | -4,0 |
Stella-Jones | -3,1 |
iA Groupe financier | -3,0 |
Knight Thérapeutiques | 0,2 |
Metro | 2,7 |
Alimentation Couche-Tard | 4,9 |
Saputo | 15,5 |
Dollarama | 25,3 |
Boralex A | 26,5 |
Uni-Select | 41,7 |
BELLUS Santé | 43,4 |
Turquoise Hill Resources | 96,6 |
Indice S&P/TSX | -13,1 |
Indice Québec | -13,8 |
Source: Banque Nationale du 31 décembre 2021 au 30 septembre 2022