L’investissement axé sur l’optimisation de la valeur du portefeuille consiste donc à trouver des actions dont la valeur intrinsèque ne se reflète pas dans leur cours boursier. (Photo: 123RF)
Les Affaires vous présente SE LANCER EN BOURSE, une rubrique bimensuelle dédiée aux jeunes et aux moins jeunes qui veulent faire le grand saut.
SE LANCER EN BOURSE. Warren Buffett en a fait sa marque de commerce: investir dans des entreprises de grande qualité, dont l’action est perçue comme étant sous-évaluée et se négocie à faible prix, tout en conservant ses investissements à long terme. Cette stratégie de placement axée sur la valeur dans des entreprises comme American Express, Coca-Cola, AT&T, Procter & Gamble ou encore Wells Fargo, a fait la renommée et, surtout, la fortune du célèbre oracle d’Omaha et de nombreux investisseurs qui ont suivi ses conseils.
À l’opposé, les investisseurs qui misent sur des placements orientés sur la croissance visent plutôt, comme le nom l’indique, des titres qui au cours des années à venir présentent à leur avis un potentiel de croissance et de profitabilité exceptionnel qui devrait surpasser celui du marché ou du secteur d’activité dans lequel œuvre l’entreprise.
Une n’empêche pas l’autre
Les investissements axés sur la valeur ou la croissance, bien que très différents, sont parmi les stratégies de placement les plus couramment utilisées. Mais une n’empêche pas l’autre, indique Terry Dimock, gestionnaire de portefeuille en chef au sein de Banque Nationale Investissements.
«Ces stratégies ont chacune leur particularité et leur intérêt. Les titres de valeur et de croissance ont certainement leur place dans un portefeuille diversifié qui favorise la diminution des risques», précise-t-il.
L’investissement axé sur l’optimisation de la valeur du portefeuille consiste donc à trouver des actions dont la valeur intrinsèque, donc réelle ou perçue, ne se reflète pas dans leur cours boursier. Il s’agit alors de rechercher des titres qui se négocient à de faibles prix, par rapport aux flux de trésorerie, aux bénéfices ou à d’autres mesures fondamentales de la d’une entreprise, et dont la valeur est appelée à croître dans l’avenir.
Patience et longueur de temps
Il s’agit généralement «d’entreprises bien établies œuvrant dans des secteurs d’activité traditionnels et qui ont montré leur capacité, année
après année, à continuer de croître et être rentable», précise Terry Dimock. Ces entreprises, pour la plupart, ont aussi la caractéristique de verser aux actionnaires une partie de leurs profits sous forme de dividendes.
Cette stratégie exige patience et longueur de temps. «Il faut être prêt à conserver ces titres pendant une très longue période, pouvant même aller jusqu’à 10 ou 15 ans, et faire fi de la volatilité d’un titre à court terme», souligne Terry Dimock.
Il faut toutefois bien faire la distinction entre une entreprise dont l’action est jugée comme sous-évaluée et celle dont l’action est simplement en baisse et à bon marché, prévient Terry Dimock. Il faut aussi se méfier «des entreprises menées par des dirigeants qui veulent croître plus rapidement en multipliant les acquisitions qui risquent de leur faire perdre leur focus», ajoute-t-il.
De plus, même s’il s’agit d’une stratégie d’investissement à faible ou moyen risque, rien n’est garanti et il est toujours possible de perdre de l’argent. D’autant que la détermination de la valeur intrinsèque de ce type d’actions demeure aussi subjective.
Investir dans le potentiel
Contrairement aux actions de valeur, l’investissement axé sur la croissance met plutôt l’accent sur le potentiel d’augmentation des revenus et des bénéfices d’une entreprise. La valeur actuelle de l’entreprise n’a alors que peu d’importance, puisque les investisseurs misent plutôt sur sa capacité à générer des bénéfices dans l’avenir.
D’ailleurs, «il s’agit bien souvent de sociétés qui ne font même pas encore de profits, mais dont les perspectives de croissance sont très élevées», précise Terry Dimock.
Voilà pourquoi ce sont généralement de jeunes entreprises qui œuvrent dans des secteurs innovants, comme la technologie. Les entreprises technologiques émergentes ont en effet le potentiel de générer des gains importants dans une période relativement courte.
Bien qu’elles offrent un rendement potentiel plus élevé, les actions de type croissance sont habituellement aussi associées à une volatilité plus élevée et, par conséquent, à des niveaux de risque plus élevés. Autre risque : les estimations de croissance sont justement des estimations et rien ne garantit donc qu’une entreprise réalisera ses bénéfices potentiels.
«Ça revient à l’équipe de direction, en qui il faut faire confiance, de bien exécuter la stratégie qui va justement permettre à l’entreprise d’avoir du succès et une croissance supérieure à son secteur ou au marché en général dans les années à venir», mentionne Terry Dimock.
Buffett et les technos
Outre la qualité de l’équipe de direction et du conseil d’administration, l’analyse de telles actions peut aussi porter sur les états financiers, le type de secteur, la concurrence et autres données fondamentales qui permettront à l’entreprise de se développer et prospérer à la hauteur des attentes. Aussi, elles ne versent généralement pas de dividendes et ont un ratio cours/bénéfice plus élevé.
Pendant de nombreuses années, Warren Buffett s’est montré peu enclin à acheter des actions d’entreprises technologiques, sous prétexte qu’il n’avait pas d’expertise dans ce domaine et ne comprenait rien à leurs modèles d’affaires. Si l’éclatement de la bulle technologique, au début des années 2000, devait lui donner raison de ne pas y avoir participé, il s’est ensuite montré moins réticent en investissant des sommes importantes dans une société qui avait toutefois fait ses preuves: Apple.
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