Les frais exigés par les grandes compagnies de crédit sont trop élevés et doivent être réduits.(Photo: 123RF)
BUDGET FÉDÉRAL: À quelques heures du dépôt du budget Freeland, les partis d’opposition fourbissent leurs armes à Ottawa. Et comme pour leurs homologues de Québec la semaine dernière, la pénurie de main-d’œuvre et l’assouplissement du fardeau fiscal pour les PME sont au cœur de leurs demandes.
Tant pour les PME que les très petites entreprises, le Nouveau Parti démocratique (NPD) et le Bloc québécois s’entendent sur une chose : les frais exigés par les grandes compagnies de crédit sont trop élevés et doivent être réduits.
«C’est le fédéral qui doit agir là-dessus», insiste Alexandre Boulerice, député de la circonscription de Rosemont-La Petite-Patrie pour le NPD. «On pense que les frais pourraient être coupés de moitié. Les compagnies de carte de crédit sont profitables, ce ne sont pas elles qui ont besoin de faire plus d’argent en ce moment», poursuit M. Boulerice, qui souligne que de nombreux commerçants refusent maintenant ce mode de paiement.
«Le Canada doit faire comme l’Union européenne et l’Australie et limiter les frais que les grandes entreprises chargent aux commerces. Cela pourrait passer de 2% à 0,5%. Ça serait un grand soulagement pour nos entreprises», dit de soin côté Gabriel Sainte-Marie, député de Joliette pour le Bloc québécois.
Sortie de pandémie et pénurie de main-d’œuvre
Le NPD souhaite également qu’Ottawa annonce des mesures plus conciliantes envers les entreprises qui peinent à se sortir la tête de l’eau après les difficiles années pandémiques.
Selon Alexandre Boulerice, cela pourrait se traduire par plus de «souplesse» et de «compréhension» dans le remboursement des prêts contractés dans le cadre du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes.
Mais aussi, avec la pénurie de main-d’œuvre qui s’est aggravée depuis 2020, le NPD veut l’accélération du traitement des dossiers pour les permis de travail. Dans le même registre, le Bloc québécois va plus loin en demandant que le programme de travailleurs étrangers soit transféré à Québec. «Nous soutenons Québec dans sa demande. En ce moment, il y a des dédoublements administratifs qui font en sorte que ça ne finit plus», exprime Gabriel Sainte-Marie.
Des transferts plus importants aux provinces pour la formation professionnelle devraient être au cœur des actions du fédéral pour pallier le manque criant de travailleuses et de travailleurs dans les secteurs les plus en demande, dit Alexandre Boulerice.
«On veut voir des investissements fédéraux dans la formation de la main-d’œuvre. Et pour ça, il fait travailler avec les provinces, avec les écoles qui offrent des programmes de formation professionnelle.»
Et pour amoindrir les impacts du manque de travailleurs, le Bloc québécois espère que seront annoncées «de nouvelles mesures fiscales pour permettre aux jeunes retraités de retourner travailler quelques jours par semaine ou même à temps plein sans être pénalisés sur ses prestations.»
«On demande de hausser de 30% le revenu d’emploi qui peut être gagné sans que le supplément de revenu garanti soit affecté», précise Gabriel Sainte-Marie
Au moment d’écrire ces lignes, le Parti conservateur du Canada n’avait pas donné suite à la demande d’entrevue de Les Affaires