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Canada: au moins un million de vaccins anti-COVID ont été jetés

La Presse Canadienne|Publié le 19 novembre 2021

Canada: au moins un million de vaccins anti-COVID ont été jetés

L’enquête a tout de même démontré que depuis l’arrivée des premiers vaccins au Canada, en décembre 2020, au moins 1 016 669 doses ont été jetées, ce qui représente environ 2,6% de toutes les doses distribuées aux provinces et aux territoires qui ont accepté de fournir leurs données. (Photo: La Presse Canadienne)

Toronto — Une enquête informelle démontre qu’au moins un million de doses vaccinales contre le virus de la COVID-19 ont été jetées au rebut au Canada. 

La Presse Canadienne a demandé à des ministères de la Santé du pays d’indiquer combien de doses ont dû être sacrifiées, notamment parce que leur date de péremption avait été dépassée, mais aussi pour toute autre raison.

Certains ministères n’ont pas répondu avant la date demandée. L’Ontario a refusé toute transmission d’informations alors que d’autres juridictions, comme le Yukon et l’Île-du-Prince-Édouard, n’ont fourni que le nombre de doses expirées.

L’enquête a tout de même démontré que depuis l’arrivée des premiers vaccins au Canada, en décembre 2020, au moins 1 016 669 doses ont été jetées, ce qui représente environ 2,6% de toutes les doses distribuées aux provinces et aux territoires qui ont accepté de fournir leurs données.

Le pourcentage de doses inutilisées a beaucoup varié au pays ; par exemple, il s’est élevé à 10% en Alberta, mais à seulement à 0,3% en Nouvelle-Écosse.

Le médecin torontois spécialisé en santé publique Ross Upshur, qui est aussi l’un des dirigeants de la Commission d’éthique de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), déplore qu’il soit difficile de déterminer avec justesse à quel point les doses vaccinales sont utilisées de façon appropriée au Canada en raison d’un manque de transparence et d’un faible échange de données.

Il signale que certaines doses peuvent être sacrifiées simplement en raison de leur date de péremption, mais que d’autres peuvent être jetées parce qu’elles n’ont pas été entreposées à une température requise. Les provinces ont d’ailleurs énuméré plusieurs raisons différentes pour justifier la mise au rancart de doses, notamment des difficultés avec des seringues.

Le Dr Upshur rappelle que plusieurs décennies de programmes massifs de vaccination ont souventes fois démontré que le gaspillage de doses était une réalité.

Adam Houston, de l’organisme Médecins sans Frontières, s’indigne tout de même de la perte de doses au Canada alors que 47% de la population mondiale éligible à la vaccination contre la COVID-19 n’a pas encore profité d’une première injection. À son avis, le gaspillage de doses en temps de pandémie est le pire des scénarios et il invite le Canada à en faire davantage pour l’éviter le plus possible.