Canada: les dépenses en santé devraient franchir le cap des 300G$
La Presse Canadienne|Publié le 04 novembre 2021«La pandémie de la COVID-19 est à l’origine de la plus forte augmentation des dépenses de santé jamais enregistrée au pays», a souligné David O’Toole, président-directeur général de l’Institut canadien d’information sur la santé.
Ottawa — La hausse marquée des dépenses en santé durant la pandémie de COVID-19 pourrait occasionner de sérieux défis aux provinces, selon l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS).
Les dépenses consacrées aux soins de santé au Canada devraient atteindre un niveau record de 308 milliards de dollars en 2021, selon les nouvelles projections de l’ICIS. Cela représente environ 8000 $ par Canadien.
«La pandémie de la COVID-19 est à l’origine de la plus forte augmentation des dépenses de santé jamais enregistrée au pays», a souligné David O’Toole, président-directeur général de l’Institut canadien d’information sur la santé dans un communiqué publié jeudi.
Les projections de l’ICIS indiquent que le total des dépenses de santé de 2020 devrait avoir augmenté de plus de 12% par rapport à 2019.
«Bien que la COVID-19 ait touché les provinces et territoires à des moments et à des degrés différents, on s’attend à ce que la croissance des dépenses de santé pour l’ensemble du Canada en 2021 soit trois fois plus élevée que la moyenne observée depuis cinq ans», indique l’organisme sans but lucratif. L’augmentation annuelle moyenne observée était de 4% de 2015 à 2019.
Depuis 45 ans, les dépenses de santé augmentent au Canada. Elles représentent aujourd’hui environ 40% du budget des provinces et territoires, souligne l’ICIS.
«Le vieillissement de la population et la pandémie en cours accentueront certainement la pression sur nos systèmes de santé et absorberont une part accrue des budgets des gouvernements», a affirmé David O’Toole.
Historiquement, lorsque les provinces traversent des périodes difficiles, elles investissent moins dans les soins de santé.
Toutefois, en 2020, la pandémie les a forcés à augmenter la capacité de leurs systèmes de santé, en plus d’offrir des tests de dépistage de la maladie à leur population, tout en gérant la crise sanitaire et la mise en place de mesures sanitaires. Au même moment, l’économie reculait en raison des contraintes liées à la pandémie.
Maintenant que le pays traverse sa quatrième vague de la pandémie de COVID-19, les systèmes de santé publique des provinces tentent de reprendre le dessus sur les chirurgies et les listes d’attente qui se sont allongées. Ils doivent déterminer comment faire face à la surcharge de travail, tandis que les provinces doivent aussi faire face aux déficits en santé.
Le recours aux consultations virtuelles pourrait toutefois contribuer à réduire certains coûts à l’avenir.
«S’il ne fait aucun doute que la tâche s’annonce ardue, l’évolution des technologies, des produits pharmaceutiques et des modèles de soins offrira par contre des moyens d’améliorer les résultats pour la santé des Canadiens», a affirmé M. O’Toole.
Les premiers ministres des provinces et territoires ont à maintes reprises réclamé une augmentation de la part du gouvernement fédéral dans les transferts en santé qui reflètent la hausse des coûts absorbés par les provinces.