Dans la vie, il y a des personnes qui voient le train arriver et font tout pour embarquer sans trop savoir où il va, acceptant de prendre un risque pour une vie meilleure. (Photo: 123RF)
BLOGUE INVITÉ. Depuis deux mois, nous vivons dans une société transformée à jamais. Rares sont ceux qui peuvent prédire de quoi demain sera fait. À force d’analyses, de comparaisons et de projections, nous sommes tous en attente que la vie redevienne un peu normale. Retour à l’école, au boulot, dans le trafic… Va-t-on recommencer à vivre «normalement» ou allons-nous drastiquement modifier notre quotidien?
Je n’étais pas allé au Marché Jean-Talon depuis le début du confinement. Marché que j’affectionne particulièrement, j’y suis allé samedi après-midi et j’ai pu y voir un début de nouveau monde. 2020 sera l’année qui marquera officiellement notre entrée dans une nouvelle vie, un peu comme vivre à Paris en mai 1945 quelques jours après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, ou prendre l’avion en octobre 2001 suite aux attentats du 11 septembre.
Il y avait la vie avant la COVID-19, et il y aura la vie après. Ce qui était normal en février sera peut-être illégal en juin. Une nouvelle vie, un nouveau monde ô combien différent. Cependant, ce qui me rassure est que l’être humain a maintes fois prouvés au fil des années que peu importe l’immensité des catastrophes, des guerres ou des pandémies il se relève et marche.
Certes, il y aura des victimes. Plus de quatre millions de personnes infectées (de ce que nous en savons) et déjà près de 300 000 morts, le bilan est lourd. Se rajoutera cependant un nombre dix fois plus grand de victimes collatérales. Des centaines de milliers d’entrepreneurs forcés de fermer les portes de leur entreprise pour de bon. Des millions de travailleurs, la plupart déjà au chômage temporaire, perdront leur emploi pour de bon. Tristement, la problématique de rareté de main d’œuvre a disparu en quelques semaines à peine.
Pour ce qui est des finances publiques, les conséquences seront quasi-apocalyptiques! Au Fédéral, nous finirons l’année en dépassant les 1000 milliards de dettes…1000 milliards! Ce fardeau reposera évidemment sur les prochaines générations pendant plusieurs décennies n’existant aucune solution miracle au surendettement.
C’est exactement pour toutes les raisons énumérées et bien d’autres, qu’à mes yeux, c’est le temps ou jamais de se lancer en affaires. Nombreux sont ceux qui voient le défi comme une falaise à débouler, alors que je le vois comme une montagne à gravir. L’entrepreneur est à son meilleur le dos au mur, les pieds dans le vide. C’est à ce moment qu’il est obligé de prendre la bonne décision.
Que ce soit, après tant d’année à avoir rêver de se lancer en affaires, de finalement faire le grand pas. Que ce soit l’obligation de se réinventer en pleine crise ou de développer de nouvelles idées qui transformeront la manière avec laquelle nous vivrons cette nouvelle vie, c’est souvent dans l’incertitude, le stress et le chaos que naissent les plus grandes innovations, qu’apparaît, telle une fleur au milieu d’une cour en béton, un entrepreneur ou une idée qui vient changer la donne.
Il y a deux mois, nous vivions notre quotidien comme dit si bien l’expression «business as usual», aujourd’hui, nous nous réveillons avec un quotidien à rebâtir au grand complet. Le «business as usual» n’existe plus, et c’est dans les prochaines années que nous en bâtirons sa nouvelle définition.
Dans la vie, il y a des personnes qui voient le train arriver et font tout pour embarquer sans trop savoir où il va, acceptant de prendre un risque pour une vie meilleure. Il y a ceux qui regardent le train passer, hésitent pour toutes sortes de raisons, pour finalement le manquer. Finalement, il y a des personnes qui regardent toujours dans la même direction et qui, par faute de vision ou autres excuses, ne réalisent même pas qu’un train est passé! Devant une crise de cette ampleur, c’est aussi (surtout) à vous de choisir comment vous allez vivre les prochaines années dans ce nouveau monde.