La BOUSSOLE BOURSIÈRE est une rubrique qui traite d’un événement marquant et de son effet sur le marché boursier en s’appuyant sur l’analyse d’experts. Cette analyse pourra être autant fondamentale que technique.
(Illustration: Camille Charbonneau)
Il y a trois mois, alors que le cours de l’action du fournisseur de services-conseils en technologie de l’information et d’intégration de systèmes surfaits sur une solide tendance à la hausse, cette rubrique prévenait de la possibilité d’une correction étant donné que le titre s’était éloigné sensiblement de sa moyenne mobile de 200 jours (ligne verte) et qu’il se retrouvait par le fait même dans un état de surachat.
Et correction, il y eut. De façon horizontale. Au cours des trois derniers mois, le titre a fluctué entre 133 $ et 143 $ (lignes pointillées), note Monica Rizk, analyste technique senior pour les publications Phases & Cycles. Le niveau de 133 $ était alors devenu un bon niveau de support, et le niveau de 143 $ était quant à lui l’objectif à franchir pour que le titre retrouve une tendance à la hausse.
Mais les résultats du 3e trimestre divulgués mercredi matin sont venus brouiller les cartes. Des investisseurs déçus d’un ralentissement de la croissance organique qui a été de 5% comparativement à 9% au trimestre précédent ont liquidé des positions causant une chute du titre d’environ 5%.
Cette chute venait s’ajouter à un recul d’une même ampleur qu’avaient entrainé quelques jours plutôt des propos négatifs des dirigeants de la firme indienne Infosys quant à l’état du secteur des technologies de l’information qui fait face selon eux à un ralentissement de la demande causé par les incertitudes sur le plan macro-économique et les développements entourant l’intelligence artificielle. Et c’en était fait du support à 133 $. Le prochain niveau de support se situe maintenant à 125 $, soit à hauteur de la moyenne mobile de 200 jours, estime Mme Rizk.
Carnet de commandes bien rempli
Jerome Dubreuil, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins, rappelle que CGI met l’emphase sur des partenariats à long terme avec ses clients, ce qui l’assure dune certaine résilience de ses résultats.
Un carnet de commandes bien rempli lui permettra-t-il de regagner la faveur des investisseurs et d’éviter que le cours de l’action enfonce la moyenne mobile de 200 jours ? À la fin de son 3e trimestre, le ratio commandes/facturation était de 121%, le plus élevé depuis neuf trimestres, souligne l’analyste qui attribue ce résultat entre autres à une forte demande provenant du gouvernement américain. Et il prévoit que cela se poursuive au prochain trimestre.
Les retards qu’ont pris plusieurs gouvernements dans leurs efforts de numérisation assureront également CGI d’un bon vent de dos pour quelque temps encore.
Des bénéfices par action résilients
La décélération de la croissance organique était à prévoir compte tenu des commentaires qui circulaient autour de l’industrie, mais le carnet de commandes indique que la demande pour les services en technologies de l’information n’est certainement pas faible, estime Thanos Moschopoulos, analyste chez BMO Marchés des capitaux.
Il croit que CGI est bien placé pour maintenir la croissance de ses bénéfices par action, et ce, même dans un environnement plus difficile. Au dernier trimestre, les revenus ont atteint 3,62 milliards, $, en hausse de 11% sur l’année précédente, mais les bénéfices par action durant cette période ont été de 1,80 $, soit une augmentation de 17%.
Bien qu’il maintienne sa recommandation de Surperformance, l’analyste de la BMO réduit néanmoins son cours cible de 156 $ à 147 $.