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À VOS AFFAIRES. Dans le merveilleux monde de l’investissement, il peut être ardu de savoir combien chaque dollar investi a rapporté durant une certaine période. Pour ce faire, il existe quelques méthodes, mais il n’y en a qu’une seule qui vous donne l’heure exacte. La connaissez-vous ?
Cette méthode s’appelle le taux de rendement interne, ou «TRI» pour les intimes. En fait, le TRI donne l’heure juste parce qu’il vous permet de savoir combien vous a rapporté, en moyenne, chaque dollar investi pendant la période de votre choix.
Habituellement, la période de référence est d’une année. On veut savoir combien son portefeuille a généré de rendement sur une base annuelle.
Dans le jargon, le TRI fait référence au « rendement pondéré en dollars ». Il ne faut pas le confondre avec l’autre grande méthode la plus utilisée, le « rendement pondéré en fonction du temps » (RPFT) qui, dans certains cas, peut n’être d’aucune utilité pour vous.
Deux méthodes différentes
En effet, le TRI de votre portefeuille vous donne le portrait exact de la situation en tenant compte des dépôts et des retraits que vous avez effectués pendant l’année dans votre portefeuille. Le RPFT, quant à lui, sert à comparer les gestionnaires entre eux. Comme ils n’ont aucun contrôle sur le moment de vos investissements, il est normal qu’ils utilisent une méthode différente.
Le TRI ne se résout pas en trouvant la réponse à une simple équation. Il doit être trouvé par « itérations » (essais et erreurs dirigés). Avec cette méthode, on doit trouver quel taux de rendement doit être appliqué sur chaque tranche d’investissement.
Le RPFT peut être calculé plus rapidement. Il s’agit simplement de comparer la valeur à la fin de l’année à celle du début pour connaître le rendement annuel.
Prenons un exemple pour bien comprendre. Disons que vous investissez, au début de l’année, un montant de 1 000 $ dans un fonds quelconque. À ce moment, la valeur des parts est de 10 $. Dans le milieu de l’année, la valeur des parts ayant monté à 12 $, vous décidez d’y réinvestir 6 000 $ de plus. À la fin de l’année, les parts valent 11 $.
Commençons par la méthode simple, le RPFT. Le rendement qu’affichera le gestionnaire sera simplement de 10 % pour l’année, soit une valeur finale de 11 $ par rapport à une valeur initiale de 10 $. Ce rendement est-il le reflet, même pâle, du rendement de votre portefeuille à vous ?
Voyons voir. Votre premier investissement de 1 000 $ vaut 1 100 $ à la fin de l’année alors que votre investissement de 6 000 $ en vaut 5 500 $ six mois plus tard. La valeur totale de votre investissement, à la fin de l’année, est donc de 6 600 $.
Le TRI consiste ainsi à trouver le taux de rendement, i, qui répond à l’équation : 1 000 × (1 + i) + 6 000 × (1 + i)1/2 = 6 600. Réponse : -9,81 % !
Rien à voir avec le rendement affiché par le fonds. C’est normal d’avoir un rendement négatif. Vous avez investi 7 000 $ au total et ça ne vaut que 6 600 $ à la fin.
Finalement, lorsque l’investissement dure moins d’une année, on ne devrait pas annualiser, c’est-à-dire faire comme si l’investissement maintenait la même cadence pour le reste de l’année.
En somme, si vous désirez savoir dans quelle mesure vous avez fait un « bon coup », regardez autant vos dates d’investissement que les montants investis, et surtout, ne vous fâchez pas après le gestionnaire qui affiche un rendement différent du vôtre !