Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires
  • Accueil
  • |
  • Comment faites-vous de l’argent?
Jenny Ouellette

Humainement prospère

Jenny Ouellette

Expert(e) invité(e)

Comment faites-vous de l’argent?

Jenny Ouellette|Édition de la mi‑novembre 2023

Comment faites-vous de l’argent?

«Faites comme ceux que j’accompagne et vous constaterez que vos leaders et vos employés seront l’un de vos piliers forts pour générer des revenus.» (Photo: 123RF)

EXPERTE INVITÉE. L’efficacité et l’autonomie sont des enjeux liés à la productivité. Lorsque j’accompagne les dirigeants à augmenter sainement la performance d’une division, d’une équipe et même de l’organisation entière, je pose une question essentielle qui est peu abordée en ressources humaines: «Comment faites-vous de l’argent?» Lorsque la réponse est floue, je sais deux choses: les gestionnaires l’ignorent et l’organisation perd des chances de revenus.

 

Éduquer

Reprenons la question: «Comment faites-vous de l’argent?» Et non «Combien en faites-vous?» La nuance est subtile, mais fondamentale. Un gestionnaire qui connaît la réponse est plus susceptible de prendre des décisions de qualité, d’aligner et d’accompagner son équipe vers une meilleure performance. Parce qu’il sait de quelle manière l’organisation génère des revenus et il comprend quelles actions poser pour contribuer à la santé financière. Il est mieux outillé pour prioriser les projets et prévenir des pertes coûteuses. En l’éduquant sur le sujet, il détient une clé importante pour exercer un leadership efficace. En ayant cette connaissance, il peut agir et mobiliser ses gens dans la bonne direction!

 

L’exemple type et l’exercice

Je me souviens d’une conversation avec un dirigeant. Comme plusieurs autres leaders, il mentionnait rencontrer ses gestionnaires chaque mois pour leur expliquer ses décisions dans le but qu’ils en informent leurs équipes et implantent des nouveautés. Il souhaitait aussi les aider à développer leur initiative et leur position de leaders pendant ses réunions. Il avait tenté à diverses reprises d’inspirer l’esprit intrapreneurial chez ses gestionnaires dans le but de les responsabiliser quant aux défis à venir. Pour ce faire, il avait implanté des systèmes, des outils, des bottins d’information, bref, tout ce qu’il avait cru nécessaire pour atteindre cet objectif et qui lui avait été suggéré par un consultant.

Malgré tout, les gestionnaires restaient peu participatifs. C’est alors que je suis arrivée avec ma fameuse question : vos gestionnaires savent-ils comment vous faites de l’argent ? Silence. 

Alors j’ai renchéri. Vendez-vous des heures ? Offrez-vous des forfaits ? Vendez-vous des produits ? En transmettant ce savoir à vos gestionnaires, ils comprennent précisément l’effet de chaque action, chaque projet et comment leur orientation permet ou non d’être productif. Ils ont ainsi le pouvoir de faire changer les choses. Voilà ce que vous devez leur enseigner. En moins de deux minutes, il a compris pourquoi ses efforts n’avaient pas fonctionné. Désormais, il savait comment changer la donne. 

Si vous vous reconnaissez dans cet exemple, votre prochaine étape consiste à trouver la réponse à cette question et d’éduquer vos gestionnaires. Elle leur donne les connaissances nécessaires pour prendre les bonnes décisions pour la croissance de l’entreprise. Vous travaillerez dans la même direction en matière de performance financière. Faites comme ceux que j’accompagne et vous constaterez que vos leaders et vos employés seront l’un de vos piliers forts pour générer des revenus. 

Le fondateur de LabNco, Nicolas Labrie, a développé une culture et la structure méritocratique qui permettent de croître et de favoriser l’intrapreneuriat. (Photo: LabNco)

La start-up qui réussit

La firme d’architecture de Lévis, LabNco, vit une hypercroissance depuis trois ans. Chaque année, son chiffre d’affaires double. Elle croît à toute vitesse, ayant passé de un à huit employés en deux ans dans un secteur doté d’une sévère pénurie de main-d’œuvre. Son fondateur, Nicolas Labrie, avait une idée claire de la culture d’entreprise avant même d’avoir sa première employée. Ce visionnaire a développé une culture et la structure méritocratique qui permettent de croître et de favoriser l’intrapreneuriat. « Au lieu d’imposer mes décisions, je voulais une autre dynamique pour que l’équipe comprenne pourquoi je prenais telle décision. Je voulais que les membres soient une partie prenante de la réussite et qu’ils aient le pouvoir d’y contribuer. Toute la mécanique financière est communiquée et accessible aux employés. C’est davantage que de la transparence, c’est une littératie. Je leur donne des outils et la formation pour les soutenir. »

Luana, une membre de l’équipe, explique les avantages : « Cette façon de faire nous permet de comprendre les décisions au lieu de les questionner, puisque nous connaissons la rationalité derrière elle et la logique financière. Nous sommes responsabilisés et impliqués. Puis, d’un point de vue salarial, quand nous voulons une augmentation, nous savons exactement quoi faire pour augmenter notre performance. Le cadre est très clair. Ça nous motive à progresser vite et on voit une récompense immédiate. » 

Nicolas Labrie résume : « Parfois, on cherche des solutions miracles, mais le bon sens fonctionne très bien. Pour amener du sens au travail, avoir des intrapreneurs, il faut être ouverts aux idées des gens, les aider à s’épanouir et créer la structure. Quand on met les bons ingrédients ensemble, le résultat est là. L’entreprise était à 100 % de croissance depuis les trois dernières années. La situation était imparfaite et cela fonctionne pareil. Si le contexte devient favorable, l’hypercroissance sera phénoménale. »