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Dany Provost

Gros bon sens

Dany Provost

Expert(e) invité(e)

Comment fonctionnent les fameuses options?

Dany Provost|Publié le 27 mars 2024

Comment fonctionnent les fameuses options?

Les options sur actions sont des outils financiers qui jouent un rôle important dans des stratégies d'investissement. (PHOTO : 123RF)

La semaine dernière, avec l’explication de la théorie du point de douleur maximale, je suis tombé dans le vif d’un sujet, mais peut-être ai-je perdu quelques lecteurs par un manque d’explications des bases sur la question suivante: c’est quoi, une option?

Avant de commencer, un avertissement:

Le but du présent texte est d’expliquer le fonctionnement d’un produit dérivé utilisé par des professionnels de l’investissement. À moins d’être un expert, je vous déconseille fortement d’utiliser ce produit extrêmement spéculatif.

 Maintenant que cela est dit, les options sur actions sont des outils financiers qui jouent un rôle important dans des stratégies d’investissement. Il en existe deux types: les options d’achat (appelées dans le jargon des «calls») et les options de vente («puts»).

Les investisseurs se servent des options pour deux grandes raisons: augmenter le rendement de leur portefeuille et/ou en diminuer le risque.

Comment?

L’objectif ici est de présenter sommairement le fonctionnement des options d’achat. Les options de vente peuvent suivre un raisonnement similaire, mais à l’inverse.

Une option d’achat sur actions donne à son détenteur la possibilité d’acheter une action à un prix donné avant une date donnée.

C’est tout.

En fait, c’est tout pour la définition, mais il est possible qu’on soit encore dans le noir après.

Prenons l’exemple de la société ABC dont les actions se détaillent 10 $ en date d’aujourd’hui. L’action d’ABC est appelée l’action «sous-jacente», car c’est sur elle que repose la valeur des options.

Vous connaissez les actions en bourse: elles montent, elles baissent, elles remontent, elles rebaissent. Donc, on sait une chose: leur valeur ne restera pas identique. Mais, le défi principal est de deviner si elle sera plus ou moins élevée d’ici un certain temps.

Ici, on entre dans le monde des croyances, surtout à court terme.

Donc, certains investisseurs «croient» que l’action va prendre de la valeur alors que d’autres croient le contraire. Évidemment, pour une date donnée, un des deux camps va se tromper.

Or, ces convictions peuvent se traduire par l’émission d’options, par exemple par de grands investisseurs ou de grandes firmes de courtage. Ces émetteurs veulent augmenter leurs revenus en exigeant une «prime» pour leurs options. En contrepartie, ils s’engagent à faire une transaction (d’achat ou de vente selon le type d’option) si le détenteur de l’option l’exerce.

 

Exemple d’émission d’options d’achat

Par exemple, si un émetteur croit que la valeur des actions de ABC, qui est aujourd’hui de 10 $, va «planter» au cours des prochains mois, il pourrait vouloir augmenter ses revenus par l’émission d’une option.

Comme il pense que le titre ABC va perdre de la valeur, il pourrait parier dans le sens contraire et émettre une option d’achat à 11 $ dont la date d’échéance est dans six mois. Il pourrait charger 1 $ pour cette option. Il pourrait aussi émettre une option d’achat à 15 $, mais il devrait charger beaucoup moins cher, celle-ci étant moins attrayante. S’il émettait une option d’achat à 7 $, la valeur de l’option contiendrait déjà une valeur (intrinsèque) de 3 $. Donc il pourrait charger, par exemple, 4 $ pour cette option.

Que peut-il se passer d’ici les six prochains mois avec l’option à à 11 $?

À noter que, les chiffres que vous verrez ci-dessous sont unitaires, mais sachez que les options ne se transigent qu’en paquets de 100 actions sous-jacentes.

 Tant que la date d’échéance n’est pas atteinte, l’option peut se coter sur le marché secondaire (à la Bourse) à des prix plus ou moins élevés selon le comportement de ABC. Il existe des modèles mathématiques pour estimer sa valeur théorique selon diverses variables telles que le temps qu’il reste, la valeur actuelle et la volatilité de l’action et les taux d’intérêt du marché. De toute façon, peu importe la valeur au marché secondaire, ce qui importe est le fait qu’un détenteur exerce ou non son option d’achat, avant la date ou exactement à la date d’échéance.

Première possibilité: le titre ABC ne grimpe jamais au-delà de 11 $.

Si ce scénario se réalise, le détenteur de l’option à la date d’échéance ne l’exercera évidemment pas parce qu’il peut se procurer ABC sur le marché pour moins de 11 $. Il serait illogique de payer ce montant. Dans ce scénario, l’émetteur a gagné son pari et il conserve le 1 $ qu’il a chargé pour émettre l’option, ce qui augmente le rendement de son portefeuille d’autant.

Deuxième possibilité: le titre ABC grimpe au-delà de 11 $ et un détenteur exerce son option.

Dans ce cas, l’émetteur garde toujours le dollar qu’il a fait en émettant son option, mais il doit respecter son engagement qui lui coûtera peut-être cher. Dans ce cas-ci, il doit vendre des actions de ABC à 11 $ à celui qui exerce son option. Ce dernier est très heureux, car il peut revendre le jour même ces actions à un prix supérieur ou simplement les conserver s’il croit encore à une augmentation future.

Si l’émetteur détenait déjà ces actions (on dit alors qu’il a émis des options «couvertes»), il n’a qu’à procéder à la vente à 11 $. Il passe à côté d’un certain gain qu’il aurait pu faire sur le marché, c’est tout. Il n’essuie pas de perte. Mais s’il ne les détenait pas, il doit d’abord les acheter avant de les revendre à 11 $. Et ça, ça peut lui coûter cher si le prix de l’action s’est envolé…

Voilà. J’espère maintenant que les options d’achat sont maintenant moins nébuleuses pour vous.