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À VOS AFFAIRES. Si vous investissez vous-même, pour votre retraite ou autre, les frais que vous payez pour la gestion de votre portefeuille sont probablement très faibles. En fait, les firmes de courtage commencent à éliminer complètement les frais de transaction sur les actions et les fonds négociés en Bourse (FNB). Toutefois, si vous confiez la gestion de vos actifs à des professionnels, savez-vous réellement combien de frais sont facturés, et pourquoi?
Les «frais de gestion»
Les frais de gestion englobent plusieurs choses. En fait, pour les investissements dans les fonds communs de placement ou dans les FNB, les frais de gestion et d’exploitation sont généralement exprimés en pourcentage de l’actif, ce que l’on appelle le ratio des frais de gestion (RFG). Lorsque le rendement d’un tel fonds est publié, il tient compte de ces frais, c’est-à-dire qu’il est réduit de ceux-ci. Vous n’avez pas d’ajustements à faire. Ils tournent souvent autour de 2 % par année.
En fait, le terme générique « frais de gestion » inclut différents types de frais qu’on peut regrouper en deux grandes catégories : les frais de gestion proprement dits et les frais d’exploitation. À ces deux grandes catégories, on peut, selon l’arrangement convenu avec votre conseiller, en ajouter une troisième : la rémunération de ce dernier.
- Les frais de gestion regroupent l’ensemble des dépenses qu’un fonds effectue pour la gestion de ses placements, du salaire des gestionnaires et des analystes aux frais engagés pour accéder à des données importantes, en passant notamment par les dépenses du système informatique.
- Les frais d’exploitation, quant à eux, ont plutôt trait aux dépenses relatives aux frais comptables et juridiques d’un fonds de même qu’aux frais exigés pour la garde des titres.
- La rémunération de votre conseiller et de son entreprise peut être ou non incluse dans le RFG. Lorsqu’elle est facturée séparément, on fait alors référence à des fonds « à honoraires », et ces frais, comme les autres frais, peuvent être déductibles de votre revenu si vos placements ne sont pas enregistrés (hors REER et hors CELI). Un autre avantage de ces « fonds de série F », comme on dit dans le jargon, est que vous pouvez négocier les honoraires que votre conseiller touchera pour ses services.
À ces trois types de frais, on doit ajouter des taxes.
Les «frais sur opérations»
Si votre fonds contient des actions, il existe un autre ratio appelé ratio des frais sur opérations (RFO), qui est essentiellement constitué de frais de transactions sur les actions.
Les «frais d’acquisition»
Ces frais peuvent prendre deux formes : des frais de rachat (aussi appelés frais d’acquisition reportés), qui vous gardent « prisonniers » pendant quelques années sous peine d’une pénalité, et des frais d’achat qui amputent votre investissement initial de leur pourcentage. À noter que les frais de rachat disparaîtront complètement en juin 2022 pour les fonds communs.
Si vous investissez dans autre chose que des fonds communs de placement (fonds distincts, titres « garantis » émis par des institutions financières, liés au marché ou non ou gestion privée…), les règles diffèrent et les frais, qui ressembleront à ceux dont nous avons parlé pour les fonds communs, varieront selon le type d’investissement…
… et il y a TOUJOURS des frais. Personne de fait de bénévolat dans le monde de l’investissement!
Même si vous investissez dans un certificat de placement garanti cinq ans d’une banque et qu’il vous donne X % de rendement par année, sachez que vous auriez eu un rendement supérieur si aucun frais n’avait été prélevé.
Comme chaque dollar payé en frais réduit votre investissement d’autant, il est important de les prendre en compte avant d’investir. Une « petite » différence de 0,5 % par année peut vouloir dire 25 000 $ de plus dans 20 ans, pour un investissement de 100 000 $. C’est plus qu’une poignée de monnaie…