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Correction boursière et marché baissier: pas de panique!

Pierre Théroux|Mis à jour le 13 juin 2024

Correction boursière et marché baissier: pas de panique!

(Photo: 123RF)

Les Affaires vous présente SE LANCER EN BOURSE, une rubrique bimensuelle dédiée aux jeunes et aux moins jeunes qui veulent faire le grand saut.

SE LANCER EN BOURSE. Pour les investisseurs qui l’auraient oublié, l’année 2022 nous l’a encore durement rappelé. Tout comme l’avait fait le début de la pandémie, deux ans plus tôt: les marchés boursiers sont bien sûr en proie à des corrections et, dans le pire des cas, à des marchés baissiers.

«Ça fait partie intégrante du folklore de la Bourse. Il ne faut juste pas s’en inquiéter et réagir de façon démesurée», souligne Cimon Plante, gestionnaire de portefeuille et conseiller en gestion de patrimoine pour la Financière Banque Nationale.

Le propre des marchés boursiers, c’est de progresser (bull market) et de reculer (bear market) en permanence. Le S&P 500, l’indice phare du marché boursier américain, a reculé de près de 20% en 2022 — sa pire année depuis la crise financière de 2008 — alors que le TSX s’en était mieux tiré avec une baisse de plus de 8%. Puis, contre toute attente et après un ralliement dans les derniers mois de l’année, le S&P 500 a finalement clôturé 2023 avec de solides gains de 24,2%, comparativement à 8% pour le TSX.

 

Un marché baissier tous les 4 ans 

En mars 2020, alors que la COVID-19 commençait à faire rage et secouait l’économie et les marchés aux quatre coins de la planète, le S&P 500 avait perdu le tiers (-34%) de sa valeur en à peine un mois alors que l’indice composé S&P/TSX avait quant à lui dégringolé de 38%.

En remontant plus loin dans le temps, soit depuis 1928 et tout juste avant le célèbre krach d’octobre 2029, on constate que l’indice S&P 500 aurait connu quelque 26 marchés baissiers. Une chute de 20% ou plus du marché boursier, par rapport à son sommet précédent, se produit donc en moyenne presque tous les 4 ans. Les corrections boursières, nettement plus nombreuses et définies par une chute de 10% ou plus, surviennent quant à elles en moyenne tous les 18 mois.

Dans ce contexte, il n’est pas étonnant de voir bon nombre d’investisseurs s’inquiéter et craindre ainsi de voir leurs économies d’une vie s’envoler subitement en fumée. Surtout lorsqu’un marché baissier n’en finit plus de finir. Comme lors de la crise financière de 2008-2009. Pourtant, dans ces circonstances, il ne faut surtout pas céder à la panique. «La règle numéro 1 est de ne pas prendre peur et réagir en vendant tous les actifs dans son portefeuille. Il est important de mettre ses émotions de côté», conseille Julie Hurtubise, conseillère en placement principale chez Gestion de Patrimoine TD.

 

Garder le cap 

Il est d’autant plus important de garder le cap pendant la tempête qu’une «correction boursière ne signifie pas que l’année entière se terminera dans le rouge. Il y a même de fortes chances que l’année soit positive», ajoute Cimon Plante.

De fait, les données démontrent que les investisseurs qui ont gardé leur sang-froid en périodes de correction ou de marché baissier ont été récompensés. Les marchés haussiers ont en effet tendance à durer beaucoup plus longtemps que les marchés baissiers : la décennie de 2010 à 2019, qui a suivi la crise financière, a ainsi été marquée par un long cycle presque ininterrompu de marché haussier. Aussi, la valeur du S&P/TSX a plus que doublé depuis l’éclatement de la bulle technologique, au début des années 2000, qui avait alors engendré une chute de 50% de cet indice.

Au cours des quelque 50 dernières années, soit depuis 1975 et la fin du choc pétrolier qui avait fortement secoué l’économie mondiale, les marchés n’ont cessé de progresser. Pendant cette période, marquée bien évidemment de corrections boursières et de marchés baissiers, les pertes ont rarement dépassé les gains réalisés dans le marché haussier précédent. Le S&P/TSX, qui avait chuté de 37% entre octobre 1973 et décembre 1974, a par exemple généré un rendement de 14% l’année suivant le creux et de 182% (19% par année) en six ans.

 

Ne pas anticiper le marché 

Même les investisseurs les plus avisés ne peuvent pas prédire à quel moment le marché subira une correction ou une baisse encore plus importante de plus de 20%. Qui aurait pu prévoir, par exemple, qu’une éclosion du coronavirus aurait frappé le monde entier. Une économie qui tourne au ralenti, l’éclatement de bulles (immobilières, technologiques, ou autres) ou encore le déclenchement d’une guerre, sont autant d’événements qui peuvent entraîner une chute marquée des marchés boursiers.

«Les corrections boursières sont tellement fréquentes qu’il ne sert à rien de mettre son énergie à les anticiper. Il faut plutôt aiguiser nos réflexes afin de mieux réagir lors de ces périodes qui, en fin de compte, sont inévitables», conseille d’ailleurs Cimon Plante.

 

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