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COVID-19 et règlement de succession: quand les défis s’accumulent

Carmela Guerriero|Publié le 18 Décembre 2020

COVID-19 et règlement de succession: quand les défis s’accumulent

(Photo: 123RF)

BLOGUE INVITÉ. En pleine deuxième vague de COVID-19, les Québécois sont éprouvés et plusieurs doivent même gérer la succession d’un proche défunt.

À l’approche de la nouvelle année, les Québécois se préparent pour le pire des scénarios, c’est-à-dire une répétition de celui du printemps 2020. Depuis le début de cette pandémie, beaucoup de Québécois sont décédés. Beaucoup trop.

J’ai des collègues, oui, au pluriel, qui sont encore sous le choc d’avoir perdu un ou des parent(s) âgé(s) à cause de la COVID-19.

Toutes ces morts liées à la COVID-19 sont très particulières. Nous n’étions pas du tout préparés pour ce genre de cauchemar. Il suffit d’écouter les témoignages de ceux et celles qui sont touché(e)s pour réaliser combien l’expérience est différente, difficile.

Il est impossible ou presque de penser à des funérailles. Il est très peu probable d’avoir la chance de dire au revoir. Et lorsque c’est possible, il ne s’agit certainement pas du scénario imaginé pour des adieux: qui aurait pensé faire ses adieux par vidéoconférence grâce à du personnel infirmier dévoué, ou encore habillé de la tête au pied d’équipement de protection, devant son parent inconscient et intubé?

En pleine deuxième vague et à l’approche de la période des Fêtes, plusieurs d’entre nous prennent le temps de nous remémorer les proches qui nous manquent et qui ne sont plus là pour célébrer ce Noël à distance avec nous. Ils étaient parents, frères, sœurs, grands-parents, amis, voisins, amoureux… la plupart assez âgés. Plusieurs familles sont encore en train de régler les successions et de s’occuper des biens de ces êtres chers.

Nous savons tous et toutes que le règlement d’une succession ainsi que la gestion des effets personnels de nos proches défunts sont des défis sur le plan émotif. Imaginez maintenant relever ce défi à l’heure actuelle, en pleine pandémie. Déjà stressés de la simple situation sanitaire. Mes collègues ont rapidement réalisé l’ampleur de ce qui les attendait: un immense défi.

Lorsque la responsabilité nous revient de gérer les effets personnels d’un proche défunt, un devoir moral s’impose toujours: s’assurer que ces biens soient traités comme la personne l’aurait souhaité.

Nous passons notre vie à ramasser toutes sortes de choses. Ces choses, c’est une montagne de livres, des babioles de toutes sortes, des magazines, des photos, un chandail tricoté adoré venant de notre grand-mère, des bijoux, des voitures, des crayons, et ainsi de suite, et la liste pourrait presque être infinie!

Mais lors d’un décès, ces biens deviennent des «choses» ayant une histoire écrite par celui ou celle qui les laisse derrière. Ces choses acquièrent une certaine valeur une fois le propriétaire décédé, et les histoires derrière ces objets trouvent un sens. En conséquence, les décisions à prendre sur la façon de gérer et de disposer de ces biens peuvent être lourdes pour la famille. Certains hésitent, d’autres se demandent si le temps aidera à ce que la tâche devienne plus facile, d’autres sont plus rationnels. À chaque succession son histoire. Mais une chose est certaine: cette tâche semble encore plus ardue lorsque le décès est inattendu et qu’il n’y a pas eu de réflexion ou de dialogue préalables.

Mes collègues passeront certainement à travers ces moments difficiles. Le fardeau associé au règlement d’une succession s’allégera et la poussière finira par tomber. En attendant, essayons du mieux que l’on peut de se préparer pour traverser cette deuxième vague.