COVID-19: Québec satisfait des mesures annoncées par Ottawa
La Presse Canadienne|Publié le 29 janvier 2021Le voeu du Québec a été exaucé avec le resserrement annoncé des mesures fédérales encadrant les voyages à l’étranger.
Le voeu du Québec a été exaucé, avec le resserrement annoncé vendredi des mesures fédérales encadrant les voyages à l’étranger.
Dès l’annonce faite sur l’heure du midi par le premier ministre Justin Trudeau, le premier ministre François Legault s’est empressé de publier un gazouillis affichant sa satisfaction et sa gratitude.
«Je remercie le premier ministre Justin Trudeau pour les mesures qu’il a annoncées concernant les voyages à l’étranger. Je lui offre toute la collaboration du gouvernement du Québec», a écrit M. Legault sur son compte Twitter.
Au cours des dernières semaines, M. Legault avait maintes fois interpellé publiquement son homologue fédéral pour qu’il interdise les voyages à l’étranger non essentiels ou qu’il impose une quarantaine de deux semaines, supervisée, à l’hôtel, aux frais des voyageurs. Le gouvernement fédéral aura finalement opté pour une formule hybride.
La réponse officielle du gouvernement du Québec n’est pas venue du premier ministre, mais plutôt de la vice−première ministre et ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault.
En conférence de presse à l’Assemblée nationale, Mme Guilbault a qualifié l’annonce de «bonne nouvelle» fort attendue par Québec et allant «dans le sens que nous souhaitions».
Dès lors, le Québec veut «tendre la main» au gouvernement fédéral pour mettre en place «le plus rapidement possible» les mesures privilégiées et assurer le succès de l’opération.
La ministre a dit que dès lundi les policiers québécois, ceux de la Sûreté du Québec et ceux des services municipaux, seront outillés pour effectuer les visites de suivi des voyageurs en quarantaine et seront aptes à remettre aux contrevenants des rapports d’infractions généraux.
Elle a émis quelques bémols sur l’annonce fédérale pour affirmer que certaines questions demeuraient en suspens, à savoir par exemple le moment où l’ensemble des mesures vont entrer en vigueur, nommément les trois jours de quarantaine imposés à l’hôtel aux frais des voyageurs.
La ministre se questionne également sur le fonctionnement des centres de santé publique, auxquels le premier ministre Trudeau a fait référence, et où les gens de retour de voyage devront terminer leur quarantaine après le séjour forcé de trois jours à l’hôtel, si le test de dépistage effectué à l’hôtel est positif.
«À quel endroit ces gens−là se rendent? Sous la responsabilité de quel gouvernement? Cela fera partie des questions qu’on va poser», a commenté Mme Guilbault, ajoutant qu’elle endossait totalement le principe voulant qu’on exerce une surveillance serrée du processus de quarantaine, du début à la fin.
La suspension des voyages effectués au Mexique et aux Caraïbes, à partir de dimanche et jusqu’au 30 avril, est une autre bonne idée en provenance d’Ottawa, selon elle, «mais il reste d’autres destinations» au sud qui demeurent très populaires auprès des Québécois, mais qui n’ont pas été incluses dans l’annonce. Qu’on pense à la Floride.
Huit cas de variants au Québec
Au total, les moyens annoncés vendredi devraient aussi, espère−t−elle, constituer un moyen efficace d’éviter de faire entrer au pays des variants du virus de la COVID−19, en provenance du Royaume−Uni, du Brésil ou de l’Afrique.
Ce scénario «nous inquiète énormément», a reconnu Mme Guilbault, rappelant que huit cas du variant britannique avaient été répertoriés au Québec à ce jour, dont quatre associés à une seule personne «qui n’avait pas respecté la quarantaine».
Le variant provenant du Royaume−Uni est reconnu pour être particulièrement contagieux.
«S’il fallait que les variants se propagent au Québec, ce serait catastrophique», selon elle.
Le gouvernement a annoncé vendredi qu’il octroyait 11 millions $ à l’Institut national de santé publique (INSPQ) pour surveiller l’apparition des variants au Québec.