Ne pas céder à la panique est de mise dans la situation actuelle. (Photo: Wes Hicks Unsplash)
À VOS AFFAIRES. Vous êtes inquiet à propos de votre portefeuille ? Votre retraite vous stresse ? Vous n’êtes pas seul. C’est normal. Mais, à part faire des constats qui ont le potentiel de vous déprimer, savez-vous comment agir à l’avenir avec vos placements ?
La réponse courte
La réponse peut varier d’une personne à l’autre mais, à moins d’exceptions, elle est simple: ne changez rien. «Stick to the plan !»comme dirait l’autre.
J’ai envie d’ajouter un autre petit conseil:arrêtez d’écouter les médias qui font peur. Que ce soient les médias traditionnels ou les médias sociaux qui véhiculent des messages dont les instigateurs eux-mêmes ne savent souvent pas de quoi ils parlent, arrêtez de vous faire du mauvais sang avec les prévisions apocalyptiques.
Oui, la volatilité des marchés est élevée. Oui, l’incertitude plane partout. Oui, votre portefeuille a perdu de la valeur et non, l’inflation élevée n’est pas encore totalement derrière nous. Qu’à cela ne tienne, ce n’est pas la première (ni la dernière) fois de l’histoire que des événements spéciaux viennent perturber le paysage financier.
De toute façon, un plan de match efficace vous fait acheter des titres (entrer dans le marché) régulièrement. Cela fait en sorte que vous nivelez le coût d’achat de vos titres et réduisez votre risque. Dans un contexte où la volatilité est élevée, vous profitez ainsi des baisses de marché pour acheter des titres à rabais. L’envers de la médaille est que lorsque les marchés sont à la hausse, les achats deviennent plus chers. C’est pour cela qu’on doit parler de nivellement et non de diminution du coût moyen.
Au moment où ces lignes étaient écrites, le marché des actions canadiennes est toujours à près de 11 % de moins qu’à pareille date l’an dernier et les actions américaines ont baissé de plus de 14 % au cours de cette période. Si vous êtes dans une situation où vos investissements n’ont pas encore entièrement récupéré ce que vous avez perdu depuis 12 mois, comparez l’état de votre portefeuille à celui d’il y a 24 mois. Ça devrait vous redonner un peu le sourire…
Donc, à moins d’exceptions, je le répète, continuez votre plan de match… si vous en avez un !
Les exceptions
Si vous avez mal (ou pas) planifié les choses et si vous devez faire des retraits, par exemple, sans avoir prévu assez de liquidités disponibles, malheureusement, il n’y a pas de miracle. L’argent qui sort des marchés ne pourra contribuer aux rendements positifs que votre portefeuille pourra faire un jour.
Ne pas céder à la panique demeure cependant de mise dans cette situation. Changer votre portefeuille en entier en déplaçant tous vos titres investis dans les marchés boursiers vers des placements garantis, ou même vers des titres obligataires est la pire chose à faire à moyen terme… à moins que votre santé en dépende.
Si votre «erreur»est d’avoir trop misé sur certains titres ou fonds risqués (ou étant actuellement dans un mauvais cycle), tout n’est pas nécessairement perdu. Au moment où vous avez investi, si ces titres ou ces fonds étaient «de qualité», ils devraient encore l’être aujourd’hui, même s’ils ont subi une «débarque».
Dans ce contexte, la patience est de mise, encore une fois. Des titres plus volatils que le marché vont donner de meilleurs rendements que ce dernier lorsque la direction de la Bourse sera plus claire.
Sachez aussi, en terminant, que les marchés boursiers sont de parfaits imbéciles. Avec 80% des transactions boursières générées automatiquement par des programmes informatiques, il n’est pas surprenant qu’on assiste toujours à des effets «boule de neige», c’est-à-dire des amplifications toujours démesurées des effets réels des événements.
La Bourse a «peur d’avoir peur»quand le climat est incertain et elle est trop exubérante quand les choses se placent. Attendez donc à sa prochaine remontée exagérée avant d’en sortir.