[Photo: David Kirouac]
INDUSTRIE MINIÈRE. La mine d’or Lamaque est fin prête à démarrer ses activités. Après la découverte du gisement Triangle près de Val-d’Or en 2011, puis la construction de la mine et la réalisation des études de faisabilité, ce projet aurifère amorce ces jours-ci sa production commerciale qui devrait générer plus de 100 000 onces d’or annuellement.
« C’est un gisement économiquement viable, tant par la teneur en or des minerais que par le volume », affirme Sylvain Lehoux, qui assume depuis juin 2017 la direction générale de la mine Lamaque, détenue par la société minière Eldorado Gold, basée à Vancouver. Il avait auparavant été pendant cinq ans directeur général de la mine d’or Westwood, exploitée par IAMGOLD à quelque 80 kilomètres à l’ouest de Val-d’Or.
Les premières estimations du gisement Triangle font état de réserves d’environ 900 000 onces d’or. Mais la durée de vie initiale de sept ans prévue pour l’exploitation de cette mine pourrait fort bien être prolongée. Eldorado Gold prévoit en effet en cours d’année poursuivre des campagnes de forage exploratoire, tant dans la partie souterraine qu’aux abords du gisement.
« Il y a un grand potentiel de croissance des réserves », estime M. Lehoux, qui dirige une équipe de quelque 320 employés. Le projet minier a d’ailleurs nécessité un vif engouement alors que l’entreprise a reçu plus de 7000 CV, certains en provenance de travailleurs qui voulaient revenir dans la région et même du continent africain.
Valeur symbolique
Le lancement de cette nouvelle mine a aussi une grande valeur symbolique pour la région. La première découverte d’or, dans les années 1920, a justement mené à la création de Val-d’Or et la construction de route, de voie ferrée et d’un réseau électrique vers cette nouvelle région minière.
Au cours des 50 années qui ont suivi sa mise en exploitation, de 1934 à 1985, la propriété Lamaque a produit plus de 4,5 millions d’onces d’or. Ensemble, les mines adjacentes Lamaque et Sigma, dont l’usine a pour sa part cessé d’opérée en 2012, ont produit plus de 10 millions d’onces d’or.
Après une période d’exploration limitée sur la propriété Lamaque au cours des trente dernières années, la petite société minière de Vancouver Integra Gold a finalement découvert en 2011 le gisement Triangle, situé à seulement 2,5 kilomètres au sud des mines Lamaque et Sigma. En 2014, Integra Gold achetait l’usine Sigma située à l’entrée est de la ville de Val-d’Or. En 2016, Eldorado Gold décidait d’investir 15 M$ pour soutenir les efforts de forage d’Integra Gold, dont elle faisait l’acquisition un an plus tard.
Acceptabilité sociale
La proximité de la ville et des installations minières a rapidement amené l’entreprise, dès 2013, à lancer un processus d’information et de consultation. « Notre mot d’ordre est la transparence. Nous voulons aussi être un bon citoyen corporatif », souligne Valérie Gourde, coordonnatrice aux communications et relations avec le milieu, pour la société Eldorado Gold Lamaque, une filiale d’Eldorado Gold.
L’initiative a donné naissance à la création d’un comité de suivi composé notamment de représentants de quartiers et d’entreprises voisins, de la municipalité, d’organismes socioéconomique et environnemental et de la communauté autochtone. Cette structure d’échange a permis de discuter des préoccupations de la collectivité et d’y apporter des solutions.
« Nous avons changé le tracé du transport des minerais de la mine à l’usine pour améliorer la circulation et assurer une meilleure sécurité routière », précise Mme Gourde. L’entreprise a aussi mis de l’avant des mesures d’atténuation du bruit et de la poussière à proximité de l’usine.
Pour réduire son empreinte environnementale, Eldorado a mis à niveau le parc à résidus Sigma afin de répondre aux normes en vigueur et mis de l’avant un projet de maternité de chauve-souris afin d’assurer leur protection.