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Jenny Ouellette

Humainement prospère

Jenny Ouellette

Expert(e) invité(e)

7 Décembre 2022 | 1:00 pm

Déléguer, c’est d’abord choisir

Jenny Ouellette|Édition de la mi‑novembre 2022

Déléguer, c’est d’abord choisir

Une bonne façon de déléguer est de revoir la mission en équipe afin d'augmenter l'influence des employés. (Photo: 123RF)

EXPERTE INVITÉE. J’ai sauté à pieds joints dans l’art de déléguer lorsque j’appris que j’étais enceinte de quatre semaines. BonBoss vivait alors une croissance de 300 %, l’équipe était récente et la facturation provenait majoritairement de mes heures travaillées.

Mon associé et moi avions sept mois pour rendre l’entreprise entièrement autonome. Un défi? Certes. Je ne vous expliquerai pas comment déléguer en quelques étapes simplifiées. Je vous exposerai plutôt des apprentissages et vous laisserai le soin de trouver la formule adaptée à votre leadership et à votre organisation.

 

1. Déléguer tout, sauf la vision

La vision est l’unique chose qui ne peut être déléguée par un fondateur d’entreprise. Tout le reste peut être confié à une personne compétente au moment adéquat. Il faut un plan, des objectifs précis et des employés prêts à apprendre. Mon associé et moi avons misé sur l’équipe. Elle devait absolument voir la vision et ressentir la raison d’être de BonBoss. Nous avons donc réalisé un exercice audacieux: revoir la mission en équipe et lui donner le pouvoir de l’influencer. Celle-ci pouvait proposer des idées pour la concrétiser. Cet exercice a permis de créer un tout nouveau service et de revoir la stratégie. En quelques heures, la mission et la vision étaient pleinement incarnées par toute l’équipe. Jamais, je n’ai vu d’exercice plus fort pour transmettre le sens au travail et motiver à long terme.

 

2. Lâcher prise

L’un des principaux défis des petites entreprises est le temps et l’énergie. Puisque ces ressources sont limitées, il faut savoir prioriser. Avant mon départ, toute action devait avoir un effet à court et à moyen terme. J’ai commencé à appliquer un principe simple:me demander «si j’investis mon temps dans cette tâche, à quoi dois-je renoncer?». Cette question permet de faire des choix. Il fallait aussi se demander:est-ce important? Est-ce prioritaire? À qui puis-je déléguer? Est-ce aligné à la vision organisation-nelle? Est-ce bénéfique pour l’entreprise? Existe-t-il un risque pour l’équipe? Avons-nous le temps et les ressources nécessaires? La priorisation a fait en sorte que quatre mois plus tard, l’organisation du travail était simplifiée, trois partenariats avaient pris fin et mon horaire était plus libre. L’entreprise soufflait davantage. J’ai réalisé que déléguer, c’est d’abord choisir.

 

Savoir communiquer

La délégation dépend énormément d’une bonne communication. Lorsqu’un projet ne se déroule pas comme prévu ou que le résultat n’est pas au rendez-vous, l’important est de miser sur l’amélioration de cette habileté. Ici aussi, il y a des questions à se poser pour affiner ses capacités de communiquer clairement ses besoins en tant que gestionnaire:qu’est-ce qui n’a pas été dit initialement? Le rendement attendu était-il clair? Les rôles sont-ils clairs? La raison d’être du projet était-elle connue? Quelle leçon pouvait être apprise grâce à cette situation?

Bien que cela puisse sembler contre-intuitif, un gestionnaire ou un entrepreneur ne doit pas être essentiel aux opérations quotidiennes de l’organisation sous peine de la mettre à risque. Par une communication de qualité, un plan et des choix rigoureux, ceux-ci constateront que déléguer, c’est rendre meilleurs autant l’entreprise que les gens qui l’animent. Par le fait même, le gestionnaire deviendra un meilleur leader et les résultats en témoigneront.