Que signifie être un bon gestionnaire dans votre organisation? (Photo: Hunters Race Unsplash)
EXPERTE INVITÉE. Un phénomène monte en flèche. Des gestionnaires, entreprises et employés rejettent le mot boss.
Derrière cette tendance se cache un défi auquel il faut s’attarder:humaniser la gestion. Collectivement, il y a un désir de rompre avec les anciennes philosophies de management qui considéraient peu ou pas l’humain derrière l’employé.
L’évolution en cours
Faites le test : demandez à votre équipe ce qu’est un bon gestionnaire. Vous constaterez un réel souhait d’être entendu, considéré et impliqué dans le succès de l’organisation. Peu importe son rôle, chacun est important dans cette réussite. C’est désormais le « nous » qui l’emporte. Le modèle de gestionnaire décideur ultime tend à disparaître pour laisser place à un autre qui favorise conjointement l’épanouissement des travailleurs et la réussite de l’entreprise.
S’attaquer à la question L’évolution en cours est bénéfique pour les employés, les gestionnaires, l’organisation et même pour l’économie. Un angle mort doit toutefois être abordé : bannir le mot boss ne n’humanisera pas la gestion. Régulièrement, des entreprises bannissent ce terme puisqu’elles y associent une connotation négative. Ce legs ne vient pas du terme lui-même ; il est le reflet d’un problème profond qui a marqué les esprits : l’abus managérial. C’est cet aspect qu’il faut aborder avec courage. Les conséquences des gestionnaires abusifs sont désastreuses pour les employés et les entreprises. Il faut revoir à qui nous octroyons ces postes, comment nous les formons et ce qu’ils feront de leur autorité. Celle-ci doit être saine et constructive. Jamais abusive.
Bannir un mot sans agir sur les abus n’est jamais une solution. Il est urgent de s’attarder à la question : que signifie être un bon gestionnaire dans votre organisation et que fait-il de différent?
Valoriser les modèles inspirants
Nous assistons à une perte de repères chez les gestionnaires qui ne se retrouvent plus dans le modèle des dernières années. Parallèlement, les nouveaux gestionnaires accèdent à ces postes de plus en plus tôt dans leur carrière. Plusieurs semblent désorientés. Chaque leader gagne à s’inspirer d’un modèle sain à partir duquel il peut se définir pour bien se développer.
Dans l’article The No.1 mployee Benefit That No One’s Talking About (que l’on peut traduire par L’avantage social numéro 1 dont personne ne parle), l’associé directeur de Gallup, Tom Nolan, écrit qu’une « qu’une personne sur dix possède un talent élevé pour la gestion. Ce 10 %, lorsqu’il se retrouve dans un rôle de gestion, a des habiletés naturellement élevées à mettre les bonnes personnes dans les bons rôles, à créer une culture dont les responsabilités sont claires et à engager les employés par une vision attirante ».
L’entreprise joue aussi son rôle dans la formation de bons gestionnaires. Elle doit se pencher par exemple sur les comportements à adopter en gestion, sur la culture à influencer et sur le type de leadership qui est valorisé. Pour avoir de bons gestionnaires, il faut les former adéquatement, créer un environnement sécurisant, clarifier les responsabilités et offrir du mentorat afin qu’ils adoptent une posture d’engagement.
Atteindre l’équilibre
Occuper une telle fonction est un privilège et une responsabilité, notamment celles de développer une équipe, de découvrir les forces de ses membres et de créer un environnement propice aux résultats. Pour cela, il faut aimer les gens et le management.
Le défi réel de ce poste consiste à trouver l’équilibre délicat entre l’humain et les affaires. Lorsqu’un gestionnaire y parvient, il est capable de tout avec son équipe.
Nous avons besoin de leaders capables de gérer de façon saine pour inspirer la relève et mener des entreprises au succès. Le point de départ est l’adoption et la valorisation d’une nouvelle humaine de gestion.