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Des conservateurs voudraient se prononcer sur le leadership

La Presse Canadienne|Publié le 22 septembre 2021

Des conservateurs voudraient se prononcer sur le leadership

Il s’agit de la première contestation ouverte du leadership de M. O’Toole depuis les élections de lundi. (Photo: La Presse Canadienne)

Ottawa — Un militant conservateur qui siège au Conseil national du parti estime qu’Erin O’Toole devrait dès maintenant faire l’objet d’un vote de confiance des membres, avant le vote statutaire prévu en 2023.

Bert Chen représente l’Ontario au Conseil national, mais il précise qu’il se prononce à titre de fidèle militant conservateur. Il soutient qu’il y a beaucoup d’autres militants qui sont mécontents de la direction plus modérée que M. O’Toole a fait prendre au Parti conservateur, à l’encontre de son discours pendant la course à la direction.

Lors de cette course, Erin O’Toole avait fait campagne en se présentant comme le «vrai bleu», promettant par exemple de supprimer la «taxe carbone» des libéraux. Un an plus tard, une fois élu chef, il a finalement présenté son propre régime de tarification du carbone, ce qui a irrité plusieurs militants conservateurs, notamment dans l’Ouest. 

M. O’Toole a également semblé retourner sa veste sur le «définancement» de Radio-Canada et la protection du droit des médecins à refuser de référer des patients pour des services auxquels ils s’opposent moralement, comme l’aide médicale à mourir ou l’avortement.

Bert Chen a lancé une pétition en ligne pour recueillir les signatures des militants favorables à l’idée de demander au Conseil national du parti d’organiser un référendum sur le leadership de M. O’Toole, avant celui qui est prévu en 2023, en vertu des statuts et règlements du parti.

M. Chen rappelle qu’un scrutin pourrait avoir lieu avant cette date et qu’en fin de compte, ce sont les militants qui ont élu M. O’Toole: le caucus conservateur devrait donc savoir ce que pense la base du parti.

 

Pétition en ligne

«Si les choix de M. O’Toole avaient porté fruit et qu’il avait formé un gouvernement conservateur, j’aurais été plus qu’heureux de lui accorder le bénéfice du doute, a déclaré M. Chen. Mais comme ce n’est pas le cas, je pense que (cette révision) doit avoir lieu.

«D’autres membres du Conseil national reçoivent également des commentaires de militants que nous représentons dans nos provinces, qui disent que cette campagne a été décevante, et que M. O’Toole doit en assumer la responsabilité», a déclaré M. Chen.

La pétition avait recueilli plus de 600 signatures mercredi midi. Une demande de réactions au cabinet de M. O’Toole a été relayée au président du parti.

«Les conservateurs du Canada ont un processus clair pour s’assurer que les membres ont leur mot à dire», a écrit Rob Batherson, dans un courriel à La Presse Canadienne. «Lors du premier congrès national qui suit une élection où les conservateurs ne forment pas le gouvernement, notre constitution stipule qu’il y a un vote pour déterminer si un processus de sélection des dirigeants sera enclenché.»

Or, poursuit le président, «à aucun moment, une pétition en ligne, qui est ouverte à l’influence des libéraux ou des membres de tout autre parti, ne fait partie de ce processus».

Il s’agit de la première contestation ouverte du leadership de M. O’Toole depuis les élections de lundi. Les résultats ont jusqu’ici montré que les conservateurs remportaient 119 sièges, deux de moins que ce qu’avait fait son prédécesseur Andrew Scheer en 2019.

M. O’Toole a depuis reconnu que le parti n’avait pas réussi à réaliser les gains dont il avait besoin au Québec, dans la grande région de Toronto et dans le grand Vancouver. Il s’est engagé à examiner ce qui n’a pas fonctionné.

Le chef a esquivé à plusieurs reprises les questions sur les divergences entre son discours pendant la course à la direction du parti l’an dernier et la plate-forme plus centriste avec laquelle il a fait campagne cette année.