Une partie de l'équipe RubberDuck avec au centre, sur la chaise, le fondateur Jonathan Thiffault (Photo: courtoisie)
LA TECHNO PORTE CONSEIL est une rubrique qui vous fait découvrir des plateformes, de nouveaux outils ou de nouvelles fonctionnalités pouvant être implantés facilement et rapidement dans votre quotidien au travail, en plus de démystifier les tendances technos du moment.
LA TECHNO PORTE CONSEIL. La québécoise RubberDuck (comme dans «canard en caoutchouc»), spécialisée dans la conception de site web pour les entreprises de services, a bouclé en août une première ronde de financement de plus de 1 million de dollars.
Cette ronde aidera la jeune pousse à atteindre son objectif de compter plus de 5000 clients dans cinq ans partout en Amérique du Nord et en Europe. Elle en compte présentement 150 seulement au Québec, mais a vu sa «croissance se multiplier par trois depuis le début de l’année 2022».
L’outil permet à quiconque, sans expérience en programmation, de créer un site pour son entreprise de services en quelques clics, et ce, à partir de trois modèles prédéfinis. La solution est faite maison et a nécessité une réflexion qui a duré plus de deux ans.
Un exemple de l’interface de l’outil RubberDuck CMS. (Photo: courtoisie)
Du caméléon au canard en caoutchouc
Avant de faire du canard en caoutchouc son emblème, la société de Mascouche se nommait Caméléon média et œuvrait exclusivement dans la conception de sites web, en sous-traitance pour des agences de relations publiques, de publicités et de marketing.
«Ils ne nous voyaient pas comme des compétiteurs, mais plutôt comme des partenaires pour les aider à fournir des sites webs à leurs clients», détaille le fondateur de RubberDuck, Jonathan Thiffault, qui travaillait à ce moment pour Caméléon à titre de représentant aux ventes.
Il finit par faire l’acquisition de Caméléon en 2017 et réalise en discutant avec ces mêmes agences que celles-ci ont de la difficulté «à sous-traiter chez nous parce que la technologie qu’on utilisait, bien qu’elle était robuste et flexible, elle était passée date».
Il part donc à la quête d’un nouvel outil. «J’ai dû tester 200 solutions différentes, détaille le fondateur. J’avais avec moi la liste détaillant les besoins des agences et je me suis vite rendu compte qu’il n’y avait rien sur le marché qui cochait la moitié des cases.»
«Alors, on a pris un papier et un crayon, et on a bâti la solution», explique bien simplement Jonathan Thiffault.
Bâti pour le multilingue
Une version alpha du produit a vu le jour en 2019 et après différents correctifs, la commercialisation a débuté dès 2021.
Le fondateur ne cache pas que le but était de répondre aux besoins des agences qui voulaient concevoir des sites pour les entreprises de services, soit les plombiers, notaires, avocats et autres. Ce faisant, leur produit n’offre pas de plateforme transactionnelle, comme les Shopify de ce monde.
Il précise aussi que comparativement à ses compétiteurs, leur produit est bâti pour le multilingue par l’entremise d’un panneau qui permet une traduction simple.
Une fonction très intéressante pour les entreprises européennes où RubberDuck compte déjà quelques clients, selon Jonathan Thiffault.
«On est champ gauche, on est cave!»
Ça ne prend pas beaucoup de temps durant l’entrevue pour que la personnalité de Jonathan Thiffault et donc de l’entreprise ressorte. Lorsqu’on l’interroge sur la page «à propos» de son site qui se nomme «De bien vilains petits canards» et qui regroupe plusieurs photos «drôles» des employés, il répond du tac au tac, «on est champ gauche, on est cave».
«On fait juste des sites web, on ne sauve pas des vies, complète-t-il. Il n’y a personne qui aime ça monter des sites. On utilise des technologies qui existent déjà, mais on va les positionner pour construire des produits qui sont le “fun” à utiliser.»
Toujours dans son identité «champ gauche», l’entreprise s’implique dans la communauté avec entre autres le «Grand Prix RubberDuck», soit «une course dans laquelle 5000 canards de bain sont largués du haut d’un pont dans une rivière, et sont poussés par le courant vers la ligne d’arrivée».
Elle a lancé aussi ce mois-ci le #Ducktober en partenariat avec la fondation Le CIEL. «L’événement a pour objectif de sensibiliser le public aux risques et aux dangers posés par une mauvaise utilisation des médias sociaux.»
Alors, pourquoi adopter (ou pas) RubberDuck CMS?
Si le «no-code» et le multilingue font partie des raisons pour adopter RubberDuck, Jonathan Thiffault croit que le fait que le tarif soit simple, qu’un soutien technique soit à portée de main et que la gestion du référencement soit natif jouent en leur faveur.
Mais ce n’est pas tout. Pour la première fois, dans l’histoire de cette rubrique, après avoir vanté les avantages de son produit, l’intervenant se permet aussi d’expliquer les inconvénients.
«On est encore tout jeune, on n’a pas beaucoup de thèmes [de départ], il n’est pas possible d’acheter de nom de domaine, il y a moins d’intégrations possibles, pas de gestions de courriels et l’accès au code est limité, voire inexistant», liste Jonathan Thiffault.
Il certifie néanmoins, dans un contexte où la cybersécurité fait souvent les manchettes, que la plateforme et le code source sont vérifiés environ tous les six mois.