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Écoles et hôpitaux: Québec songe à interdire les manifestations

La Presse Canadienne|21 septembre 2021

Écoles et hôpitaux: Québec songe à interdire les manifestations

Elles pourraient cependant se tenir ailleurs, le droit de manifester étant jugé fondamental. (Photo: La Presse Canadienne)

QUÉBEC — Le gouvernement Legault songe à adopter une loi à l’image de celle qui interdit les manifestations près des cliniques d’avortement pour empêcher les antivaccins de viser les écoles et les hôpitaux.

«On n’exclut rien, a déclaré mardi le premier ministre François Legault. Ça pourrait être une loi spéciale. On est en train de regarder ce qu’on peut faire. 

«C’est inacceptable de voir des manifestants antivaccins devant nos écoles, devant nos hôpitaux. Moi je ne peux pas tolérer ça», a-t-il ajouté.

Il y a déjà eu depuis la rentrée cinq manifestations d’antivaccins près des écoles à Montréal, a souligné mardi la porte−parole libérale en éducation, Marwah Rizqy.

Elle a déclaré avoir vu des enfants se faire invectiver et filmer par des manifestants, «en violation de leur droit à la vie privée».

Mme Rizqy suggère comme solution à court terme de réclamer une injonction dès lors qu’une manifestation est annoncée sur les réseaux sociaux. 

«On ne peut plus simplement twitter notre indignation, on doit passer à l’action, a-t-elle lancé de son siège au Salon bleu. On doit protéger les enfants avant que ça dégénère.»

Le leader parlementaire du gouvernement, Simon Jolin−Barrette, l’a assurée que son gouvernement était au travail. 

«Nos travailleurs de la santé qui se lèvent à tous les matins pour maintenir le réseau de santé, pour s’assurer de soigner les gens, ils doivent le faire en toute quiétude, même chose pour les enfants», a-t-il clamé.

Le Québec a adopté en 2016 une loi interdisant les manifestations dans un périmètre de 50 mètres autour des cliniques d’avortement.

De la même façon, le gouvernement Legault pourrait délimiter un périmètre autour des écoles et des hôpitaux où les manifestations seraient proscrites.

Elles pourraient cependant se tenir ailleurs, le droit de manifester étant jugé fondamental.

Le 10 septembre dernier, les ministres Geneviève Guilbault (Sécurité publique) et Jean−François Roberge (Éducation) ont demandé aux forces policières d’exercer une vigilance accrue près des établissements scolaires.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a affirmé lundi à La Presse Canadienne n’avoir reçu «aucune directive particulière» du gouvernement, mais que les policiers étaient «prêts à intervenir».