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Élections: le Bloc propose un impôt spécial sur les fortunes

La Presse Canadienne|Publié le 23 août 2021

Élections: le Bloc propose un impôt spécial sur les fortunes

Ces revendications figurent dans la plateforme électorale du Bloc, dévoilée dimanche au cours d’un conseil général à Saint-Hyacinthe.. (Photo: La Presse Canadienne)

Le Bloc québécois prône un impôt spécial sur les grandes fortunes ainsi qu’une «péréquation verte» pour récompenser les provinces au meilleur bilan environnemental, mais sans chiffrer ses propositions.

Ces revendications figurent dans la plateforme électorale du Bloc, dévoilée dimanche au cours d’un conseil général à Saint-Hyacinthe. Ce programme a été adopté «à l’unanimité».

«Les finances publiques ont enregistré des déficits colossaux durant la pandémie, les individus les plus riches se sont enrichis davantage», écrit le Bloc pour justifier son «impôt supplémentaire spécial». 

Toutefois, le chef bloquiste Yves-François Blanchet n’a pas voulu dire aux riches combien ils paieraient de plus avec l’impôt bloquiste.

«On a présenté avec enthousiasme les grandes lignes, on présentera avec non moins d’enthousiasme les grands calculs» plus tard, a-t-il dit en conférence de presse après le dévoilement de son programme.

 

Péréquation verte

En outre, il exige l’instauration d’une péréquation verte, qui favoriserait le Québec. Elle comporterait le principe du pollueur payeur et récompenserait les provinces qui luttent davantage contre les changements climatiques. 

«C’est pour que les provinces qui polluent le plus paient (plus), et pour que le Québec, qui en fait beaucoup et qui a déjà amorcé sa transition vers des énergies plus vertes, reçoive sa juste part», a souligné le candidat bloquiste dans Hochelaga, Simon Marchand. 

Cela rapporterait combien pour le Québec ? «Ce sera l’objet d’une discussion à laquelle le Bloc ne sera pas seul à participer», a répondu M. Blanchet.

En outre, Le Bloc veut que le gouvernement fédéral négocie une exemption avec les États-Unis pour permettre aux entreprises québécoises spécialisées dans l’économie verte de profiter des occasions d’affaires offertes par le plan de relance du président Joe Biden.

La plateforme contient des éléments de sortie de pandémie. Le Bloc demande la suspension de la Prestation canadienne de relance économique (PCRE), ainsi que des mesures pour encourager le retour au travail des aînés qui le souhaitent. 

Le Bloc exige aussi d’augmenter les prestations spéciales de l’assurance-emploi jusqu’à 50 semaines pour les personnes malades.

 

Image du Québec

Le parti de M. Blanchet lancera par ailleurs une campagne de promotion de l’image du Québec dans le monde ainsi qu’un effort diplomatique.

«On parle moins du Québec, en France et en général, et quand on en parle, notamment aux États-Unis, c’est avec des textes odieux, avec des préjugés, sur une société fermée, sectaire, l’idée que les Québécois sont racistes.» 

Il exige notamment que le gouvernement fédéral cesse de financer des contestations judiciaires des lois québécoises, comme la loi sur la laïcité de l’État.

Le Bloc préconise par ailleurs de mettre fin à la Loi sur les Indiens pour convenir avec chacun des peuples autochtones de nouveaux traités négociés.

Un des militants a déploré l’absence d’un volet sur la souveraineté du Québec. 

«C’est bien beau une carrière à Ottawa, mais ce n’est pas le fondement de notre parti», a-t-il lancé.

Pour dissiper l’ambiguïté, le chef bloquiste a tenu à livrer un plaidoyer pendant son discours final. 

«Chaque fois que le Bloc québécois continuera à renforcer l’Assemblée nationale du Québec, il contribuera à renforcer l’idée d’indépendance du Québec. Sans l’idée d’indépendance du Québec, comme beaucoup d’entre vous, je ne serais pas ici.» 

 

Mobilisation des militants

Le chef bloquiste a appelé ses militants à déployer des efforts «aussi intenses qu’intelligents» pour inciter les électeurs à aller voter le 20 septembre, pour reprendre des circonscriptions qui avaient basculé en faveur des libéraux dans les derniers jours de la campagne en 2019.

«On a perdu entre trois et neuf circonscriptions dans les derniers jours, parce que la puissante et efficace machine du Parti libéral a monté des opérations», a convenu M. Blanchet. 

Il a énuméré Gaspésie-Les-Îles, Hochelaga, Châteauguay-Lacolle, Sherbrooke, Brôme-Mississquoi, Argenteuil et Québec. Le Bloc n’a pas fait mystère d’avoir ciblé une dizaine de circonscriptions pour pouvoir passer de 32 à 40 sièges, maintenant que son organisation de campagne est mieux outillée et financée.

 

Sondage

Les bloquistes ne s’inquiètent pas du tout d’une légère remontée des conservateurs au pays suggérée par un sondage.

Samedi, la firme de sondage Ekos plaçait même les conservateurs en tête dans les intentions de vote au pays, 1,5 point de pourcentage devant les libéraux. La marge d’erreur du sondage était de 2,6 points de pourcentage, 19 fois sur 20.

Au Québec, les libéraux devanceraient les bloquistes de cinq points, selon Ekos. 

«On aura plus que 32 députés», a lancé le président de la campagne du Bloc et député de Berthier-Maskinongé, Yves Perron.

«On a eu nos moments, mais maintenant je crois que le Québec s’est bel et bien réconcilié avec le Bloc», a lancé le chef bloquiste. Il évoquait ainsi en sourdine la débâcle du Bloc en 2015, qui a mené à l’arrivée de sa prédécesseure Martine Ouellet, à des querelles intestines et à la presque disparition du parti.

«Cette modestie qui a aidé à la réconciliation doit durer, a-t-il conclu. Nous devons mériter chaque vote. Les Québécois ne sont pas obligés de voter pour le Bloc. Nous devons leur en donner le goût.»

Ce conseil général a donné lieu à une scène rare depuis le début de la pandémie : un grand rassemblement politique avec des militants et des candidats sur place, mais tout à fait conforme aux règles sanitaires actuelles.