Élections: les régions ont des besoins en transport collectif
La Presse Canadienne|Publié le 03 septembre 2021Le financement du transport en commun en région demeure «anémique» en comparaison des sommes accordées aux grands centres. (Photo: La Presse Canadienne)
Le transport collectif et celui adapté pour les personnes à mobilité réduite ne sont pas que l’affaire des grandes villes. Ils sont particulièrement importants pour les Québécois qui habitent en région et devraient donc être une priorité pour les chefs fédéraux qui font actuellement campagne, plaide une association regroupant plus de 75 organismes de transport régional.
Le transport collectif en région semble avoir été oublié lors de cette élection fédérale, dit le président de l’Union des transports adaptés et collectifs du Québec (UTACQ), Marc-André Avoine.
Alors que les grands projets de transport collectif comme le REM (Réseau express métropolitain à Montréal) font les manchettes et récoltent de substantiels investissements du provincial et du fédéral, l’UTACQ fait valoir le rôle important du transport adapté et du transport collectif pour assurer la vitalité économique des régions du Québec.
Leur financement demeure toutefois «anémique» en comparaison des sommes accordées aux grands centres, estime M. Avoine.
Il veut ainsi prendre le projecteur qui illumine les mégaprojets de milliards de dollars dans la métropole et la Capitale-Nationale pour le rediriger vers les régions du Québec et ses petites municipalités. Les membres de l’UTACQ sont présents dans 800 d’entre elles.
On parle ici des transports à Sainte-Agathe, dans les Laurentides, et aux îles de La Madeleine, par exemple: ils peuvent prendre la forme d’autobus à horaires fixes, de taxibus sur réservation et de transport adapté, notamment pour accommoder des fauteuils roulants.
«Chaque région a sa propre formule, sa propre recette.»
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Les transports collectifs régionaux, et celui nécessaire aux personnes vivant avec des handicaps ont aussi besoin d’investissements importants pour électrifier leurs flottes, offrir plus de services ou de lignes d’autobus, informatiser les systèmes de réservations qui sont le plus souvent nécessaires pour le transport adapté. Des infrastructures sont requises, notamment pour des stationnements incitatifs, ajoute M. Avoine.
En région, ceux qui n’ont pas les moyens d’avoir une voiture ont moins d’options de transport collectif que les résidants des grandes villes, et cela peut être un casse-tête pour aller travailler ou chercher des soins de santé.
Quant au transport adapté, il «est bien souvent, pour les personnes en situation de handicap, la seule façon par laquelle elles peuvent se déplacer sans faire appel à leurs proches. Le transport se doit d’être accessible universellement. Investir dans le transport adapté, c’est non seulement contribuer de façon directe à l’autonomie de ces personnes, mais également leur permettre de participer à la vie sociale et au marché du travail», juge M. Avoine.
Pour lui, il faut que les chefs fédéraux se penchent sur cet enjeu: «le fédéral peut aider à répondre aux besoins des régions».