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Analyse de la rédaction

Encore une longue pente à remonter pour Meta Platforms

Denis Lalonde|Édition de la mi‑février 2023

Encore une longue pente à remonter pour Meta Platforms

Meta ­Platforms a atteint son plus récent creux le 4 novembre dernier, à 88,02 $US. Depuis, le titre a plus que doublé de valeur. Le 2 février, il s’élevait à 188,77 $US. (Photo: 123RF)

EN ACTION. Au lendemain de la publication de ses résultats financiers du quatrième trimestre de 2022, le titre de Meta Platforms, entre autres société mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, a terminé la séance du 2 février sur un gain de 23,28 %, à 188,77 $US, à la Bourse de New York.

Pas banal pour une entreprise qui a vu son bénéfice par action chuter de 52 % sur un an au quatrième trimestre de son exercice 2022. D’ordinaire, un tel recul est synonyme de catastrophe à la Bourse, mais ce fut tout le contraire pour Meta.

Le PDG de la société, Mark Zuckerberg, a réduit ses prévisions de dépenses pour 2023, affirmant que l’année en cours allait être celle des gains en efficacité pour l’entreprise, après des années de croissance effrénée. Ajoutons à cela un budget supplémentaire de 40 milliards de dollars pour le programme de rachat d’actions et cela a suffi pour que Meta soit de retour dans les bonnes grâces des investisseurs.

Depuis son plus récent creux atteint le 4 novembre dernier, à 88,02 $US, le titre de Meta a ainsi plus que doublé de valeur.

Quand on retourne un peu plus loin en arrière, on se rend toutefois compte que le titre a encore une longue pente à remonter avant de retrouver toute sa gloire, car son sommet historique de 382,18 $US, atteint le 7 septembre 2021, est encore bien loin.

À la Bourse, un titre peut grimper à l’infini, mais ne peut pas chuter de plus de 100 %. Lorsqu’on parle de la chute d’un titre, on donne souvent en exemple le fait qu’une entreprise qui voit la valeur de son action reculer de 50% doit par la suite attendre que celle-ci effectue un rebond de 100% pour revenir au point d’équilibre.

Or, plus le déclin est grand, plus la remontée nécessaire pour tout récupérer est exponen-tielle. Dans le cas de Meta, le titre a reculé de près de 77 % entre le sommet de 2021 et le creux de 2022. Pour revenir au sommet, il doit ainsi rebondir de 334 % ! Autrement dit, lorsque la valeur du titre aura plus que quadruplé par rapport à son creux, les investisseurs qui ont acheté au sommet et qui ont conservé leurs actions auront effacé leurs pertes théoriques.

La partie est donc encore loin d’être gagnée pour Mark Zuckerberg et sa bande.

 

 

Le rebond du titre de Meta m’a fait penser au livre L’investisseur intelligent, publié en 1949 sous la plume de la légende de l’investissement, Benjamin Graham. Un chapitre complet du livre compare la Bourse à une personne maniacodé- pressive. Soixantequatorze années plus tard, certains enseignements de ce livre sont encore d’actualité, et nous en avons eu un autre exemple avec le fort rebond du titre de Meta le 2 février. Les défis que l’entreprise doit affronter restent nombreux et le plus important est qu’elle doit encore mettre son plan de transformation à exécution.

La concurrence de réseaux sociaux, comme TikTok, est féroce et les politiques de protection de la vie privée des utilisateurs mises en place par les Apple et Google de ce monde empêchent Meta Platforms de cibler ses utilisateurs comme elle le pouvait auparavant.

Tout ça est déjà pris en compte dans la valeur actuelle du titre. Les marchés boursiers étant des machines d’anticipation, les analystes ont déjà les yeux tournés vers 2023, 2024 et même 2025. C’est ce qui rend le bond de 23% du 2 février encore plus suspect. Cela signifie que personne n’avait vu venir le virage annoncé par Mark Zuckerberg, malgré la suppression de 11 000 emplois annoncée en novembre dernier.

Comme quoi la Bourse peut encore réserver des surprises. Après tout, Meta, qui compte 3,7 milliards d’utilisateurs mensuels toutes plateformes confondues, doit quand même faire quelque chose de bien.

* Certains portefeuilles de Denis Lalonde contiennent des actions de Meta Platforms.