Créer un espace flexible, c’est le pari relevé par Investissements PSP. C’est notamment en créant un environnement de travail moderne que l’entreprise a réussi à croître, en passant de 500 employés en 2014 à quelque 800 aujourd’hui.
ESPACES DE TRAVAIL. Les entreprises rivalisent d’imagination pour réinventer les espaces de travail, afin de (re)placer l’humain au coeur des lieux pour allier bien-être et productivité.
Pour la majorité des Canadiens, un espace flexible de travail représente aujourd’hui une priorité lorsque vient le temps de choisir un emploi, selon un sondage de l’International Workplace Group (IWG) publié à la fin mars.
Sur 482 travailleurs canadiens questionnés, 85 % ont répondu qu’ils refuseraient un emploi si celui-ci n’offrait aucun espace flexible, et plus de la moitié (54 %) estiment que d’avoir le choix du lieu de travail est plus important que d’avoir un employeur prestigieux. Les données vont jusqu’à révéler que près du tiers (28 %) préfèrent avoir le choix de location au lieu de se faire accorder davantage de vacances.
«Les emplois deviennent de plus en plus nomades, grâce notamment à la technologie qui agit comme facilitateur, explique Wayne Berger, le PDG des filiales canadienne et latino-américaine d’IWG, une société multinationale de prestation d’espaces de travail. La nouvelle « génération flex ». performe mieux lorsqu’elle peut travailler de la façon dont elle se sent la plus productive et dans un endroit propice.» Selon lui, les entreprises qui souhaitent attirer des talents doivent offrir des espaces flexibles, aujourd’hui reconnus comme la norme par la majorité (77 %) des répondants.
Catalyseur de changement
Créer un espace flexible, c’est le pari relevé par Investissements PSP. Depuis mars 2018, les murs des 11 étages situés au centre-ville montréalais, totalisant 280 000 pieds carrés, se font abattre. Cette revitalisation fait partie du plan stratégique Vision 2021 de l’Office d’investissement des régimes de pensions du secteur public, entamé en 2015, qui vise à améliorer les pratiques d’affaires mondiales et la capacité de déployer des capitaux.
C’est notamment en créant un environnement de travail moderne que l’entreprise, nommée pour la deuxième année consécutive l’un des meilleurs employeurs de Montréal 2019 par Canada’s Top 100 Employers, a réussi à croître, en passant de 500 employés en 2014 à quelque 800 aujourd’hui.
«Le meilleur catalyseur de changement est d’attirer et de retenir les bonnes personnes, ce que nos anciens espaces n’auraient jamais permis», souligne Giulia Cirillo, première vice-présidente et chef des ressources humaines de l’entreprise.
Fini, donc, les bureaux fermés aux mobiliers lourds et foncés. Les employés sont désormais installés dans une aire ouverte. S’ils veulent plus d’intimité, ils ont accès à des bureaux fermés avec un ordinateur et un téléphone, ou à de petites chambres avec deux fauteuils et une table pour discuter en privé. Les efforts d’équipe sont possibles dans des espaces ouverts avec tableaux, chaises et tables amovibles, ou dans des salles de réunion thématiques. Des endroits zen avec sofa donnant sur une vue de gratte-ciel sont aussi à leur disposition.
La stratégie d’Investissements PSP vise toutefois davantage que de simplement supprimer les murs. C’est toute la culture de l’entreprise qui a été remise en question. «On voulait créer une culture de transparence et de collaboration, où les employés peuvent apprendre les uns des autres. Si on avait uniquement de beaux mobiliers, mais sans encourager les discussions et l’utilisation des espaces, on n’aurait pas forcément cette culture», précise la chef des ressources humaines qui reçoit en moyenne plus de 15 000 curriculums vitæ par année.
Diversité de méthodes de travail
District M attire elle aussi de nouveaux talents sans difficulté. Avec un chiffre d’affaires qui a bondi de 7 millions de dollars en 2014 à 101 M $ en 2018, l’entreprise de publicité numérique a pourvu une trentaine de postes depuis l’été dernier et a reçu en janvier une somme de 12 M $ d’Investissement Québec et du Fonds de solidarité FTQ, qui sera notamment utilisée pour accélérer sa croissance en embauchant des professionnels en intelligence artificielle.
L’une des forces de l’équipe repose sur sa valeur «Be You» (sois toi-même), qui favorise la diversité des 96 employés, dont sept sont à Toronto. «Notre environnement doit être inclusif pour répondre aux différents styles de méthodes de travail, dont le besoin de concentration, de créativité ou de travail d’équipe. On veut donc s’assurer que tout le monde trouve son compte», explique Natacha Brind’Amour, directrice des ressources humaines.
En plus de leur bureau attitré, les employés peuvent choisir entre des espaces collaboratifs ouverts, des pods, soit de petits espaces intimes pour quatre personnes, la tech room, une salle calme où les codeurs peuvent travailler en paix, et plusieurs espaces de réunion. Et ils ont tous accès gratuitement à du café, des fruits, des yogourts, des déjeuners et autres grignotines, et une table de baby-foot.
L’objectif : donner envie d’aller au bureau et de retrouver leurs collègues pour, au final, favoriser la collaboration et l’innovation.
«Les employés développent vraiment un sentiment d’appartenance, souligne Natacha Brind’Amour. Ils occupent les espaces et sont heureux d’y être !»