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Et si Elon Musk s’approvisionnait à Saint-Michel-des-Saints ?

Événements Les Affaires|Publié le 27 février 2020

Et si Elon Musk s’approvisionnait à Saint-Michel-des-Saints ?

(Photo : 123rf)

Le Québec deviendra-t-il un acteur majeur dans la fabrication de batteries lithium-ion? C’est ce que souhaite Nouveau Monde Graphite qui développe un projet d’exploitation 100% électrique de graphite à Saint-Michel-des-Saints, dans Lanaudière. « Soulignons que chaque batterie de véhicule électrique nécessite 50 kg de graphite en moyenne. Notre entreprise est également en voie de construire une usine de 2e transformation de graphite à Bécancour », signale Éric Desaulniers, président de Nouveau Monde Graphite. M. Desaulniers sera accompagné de Patrice Boulanger, vice-président marketing développement des affaires et R&D chez Nouveau Monde Graphite lors de la conférence Objectif Nord, présentée le 7 avril prochain, à Montréal.

 

Comment se déroule le développement de votre nouvelle filière du graphite ?

Éric Desaulniers : Nous travaillons présentement à obtenir notre permis d’exploitation pour extraire le graphite en paillettes présent dans notre gisement de Saint-Michel-des-Saints. Ce gisement d’une superficie d’environ 1 km2, que nous pourrons exploiter jusqu’à 200 mètres de profondeur, permettra d’extraire 100 000 tonnes de graphite pur à 98% au cours des 26 prochaines années. Nous avons déjà aménagé une usine de démonstration qui permet de produire 1000 tonnes de concentré de graphite par année. Cette première étape permet de qualifier notre produit auprès de clients à l’international, d’optimiser notre procédé de traitement et de former nos employés. Éventuellement, l’exploitation commerciale, un projet de 350 M$, doit démarrer d’ici la fin de l’année 2022. Et nous pouvons compter sur l’expertise d’au moins sept ex-employés d’Imerys dont la mine de graphite de Lac-des-Îles, en Outaouais, arrive en fin de vie.

 

Et qu’en est-il du projet de Bécancour?

E.D. : Évaluée à 200 M$, cette usine de 2e transformation permettra de transformer nos flocons de graphite en un produit purifié à haute valeur ajoutée. Ce graphite sphéronisé sera notamment utilisé dans la fabrication des batteries lithium-ion pour approvisionner le marché croissant des véhicules électriques. Cette usine dont la construction doit commencer à la fin de l’année 2021 devrait pouvoir produire 35 000 tonnes de graphite sphéronisé dès l’été 2023.

 

Pourquoi produire du graphite sphérique ?

E.D. : Les principaux manufacturiers de batteries de lithium-ion veulent du graphite en boule d’environ 15 microns. Cette forme de graphite facilite les interactions entre les ions de lithium à l’intérieur des batteries. Actuellement, plusieurs producteurs veulent obtenir des échantillons de notre graphite.

 

Quels seront justement les débouchés de votre production ?

E.D. : La demande des manufacturiers automobile est en très forte croissance. Tesla est actuellement un des plus gros acheteurs de graphite au monde avec une demande de plus de 100 000 tonnes par année. Le manufacturier Volkswagen a annoncé qu’il aurait besoin de 300 000 tonnes d’ici 2025. Actuellement, la production mondiale est évaluée à 800 000 tonnes par année. On estime que cette production devrait atteindre les 2,6 millions de tonnes par année pour subvenir aux besoins des entreprises qui fabriquent des batteries. On peut présumer que notre graphite sera très en demande.